RSA: bonne ou mauvaise mesure ?

 Nicolas Sarkozy a présenté hier à Nancy, en présence de Martin Hirsh, le Revenu Minimum d’Activité mais surtout, ce qui a focalisé le débat, son mode de financement.

Je ne rentrerai pas dans le détail technique du dispositif, d’autres articles l’ont fait de manière très claire, ce qui est une performance tant le sujet est complexe. Bref… José Gallais, qui a expérimenté le RSA, en parle mieux que personne.

Trois remarques en revanche sur les réactions faisant suite à l’annonce de la mesure :

D’abord, on ne parle que de son financement alors même que cette mesure est avant tou un bon dispositif sur le principe et est portée par un homme, Martin Hirsch, dont les convitions et la compétence ne sont plus à démontrer. Il a su convaincre le Président que le « travailler plus pour gagner plus » était aussi applicable aux plus faibles d’entre-nous. C’est une victoire de l’économie sociale, il faut s’en féliciter.

Ensuite, les réactions, et plus particulièrement celle de la présidente du MEDEF, Laurence Parisot. Pourquoi tant d’échos, tant de « buzz » ? Car ce sont surtout les particuliers, et les classes moyennes en l’occurrence, qui vont financer ce dispositif, pas les entreprises. Le MEDEF serait-il la nouvelle association des contribuables associés ? Le MEDEF ne ferait-il mieux pas de s’occuper de ses casseroles : valises de l’UIMM, gestion des fonds du 1% logement…

Enfin, le principe même de la mesure. Est-ce si choquant de taxer le capital, par définition détenu par des populations qui, quand même « peuvent voir venir » ? Ne faisons pas dans le misérabilisme ! Aurait-il fallu taxer le travail ? Les entreprises, et obérer ainsi leur compétitivité ? Invoquer le « redéploiement » de crédits de l’Etat (Hervé Mariton) c’est renvoyer l’application du dispositif aux calendes grecques. Alors dans ce contexte, l’Exécutif a eu raison d’aller vite et de ne pas se soucier des réactions de son propre camp politique, quitte même à renier une promesse de campagne (ne pas augmenter les prélèvements sociaux).

Non, raisonnablement, c’est, comme l’a dit Alain Juppé, c’est la moins mauvaise des solutions et par dessus tout, soulignons cette victoire : le RSA va devenir réel !
François