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Promesse et malaise

Publié le 14 juin 2008 par Ethiqueemois

Avec les avancées récentes en médecine et en biologie, il devient maintenant possiblede comprendre en détail les fondements moléculaires de la vie et de la maladie. Il devient aussi possible d’agir dessus. Les thérapies géniques visent à insérer dans un tissu un gène nécessaire au bon fonctionnement du tissu. Un jour, peut-être, l’on modifiera directement le génome de l’embryon pour remédier à une maladie génétique*. Les chercheurs avancent chaque jour dans la connaissance des mécanismes de la mort, et qui dit connaissance dit maîtrise.

Loin de moi l’idée d’empêcher les individus d’accéder à des soins visant à les rendre plus autonomes. Loin de moi l’idée que la loterie génétique doive être une fatalité. Loin de moi la nostalgie d’une époque sans médecine, sans industries pharmaceutiques, sans laboratoires de recherche.

Et pourtant, je sens comme un malaise. J’ai l’impression qu’on se trompe d’ennemi. La souffrance, le déclin et la mort. L’homme en croisade contre le destin me semble en fait se précipiter dans le tragique à travers même sa lutte. L’homme deviendrait enfin le grand architecte de l’univers. Triomphe matérialiste à son apogée, après avoir tué Dieu, il s’y substitue. Mais ça ne règle pas le problème.

La médecine ne fera pas disparaître la difficulté de vivre. Mais est-ce ce qu’elle cherche ? N’est-ce pas l’intention que je lui prête moi ? Peut-être cherche-t-elle simplement à soigner ce qui peut être soigné.

* Pour l’instant c’est interdit : la thérapie génique ne doit pas avoir d’impact au niveau des cellules germinales donc pas sur le génome entier. Directive Européenne 2003/63/EC. Je discuterai plus tard en quoi cette interdiction relève d’une approche de gestion des risques et pourquoi je pense qu’elle sera levée un jour.


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