dix soldats français en Afghanistan

Au XXIème siècle, on aime tout contrôler, il faut d’ailleurs pouvoir tout expliquer. Même la raison d’être. On aime faire de nos parcours des modèles, sans chutes ni faiblesses. Au même moment, notre sphère spirituelle se réduit à notre contentement et le champ de nos actions devient comme réglé par notre rôle que l’on tient à cœur et notre « utilité » qu’il faut illustrer. 10 soldats sont morts en Afghanistan. Bouillonnement et accusations. Que font-ils là bas ? Pourquoi des gosses de 20 ans sur le terrain ? Qui est responsable ? Les questions excèdent comme s’il fallait absolument occuper l’espace laissé par la douleur, la compassion et le recueillement. Il faut vite remplir cette amplitude que nous ne sommes plus capables de contenir. Il faut enjamber cet espace grâce à des questions, des accusations et des polémiques car le recueillement est devenu un sport olympique ces derniers temps.
Moi, j’admire les soldats, je contemple leur engagement, leurs vœux de servir un ordre éminent, leur abnégation et leur renoncement. Ils renoncent eux au goût du contrôle, ils mettent leur vie au service d’un idéal.
Je soupirais, en regardant I TELE, que nous soyons capables de nous recueillir et de dédier nos pensées aux familles.