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Les patrons de PME : Caricatures...

Publié le 09 juillet 2007 par Christophe Toudic

A la relecture des lignes qui viennent d’être écrites, certains trouveront mon propos un peu caricatural ; je vous l’accorde mais la réalité n’est pas loin. Nous vivons une période complexe où la vie de l’entreprise est suspendue au très court terme. Savez vous que 50% des PME n’ont pour toute visibilité financière que le mois d’activité ? La pression est certes violente pour les salariés mais elle l’est tout autant pour le patron de PME (souvent créateur de l’entreprise). En 1 mois, il peut tout perdre…

Parlons en de ces patrons de PME : qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Leur formation ? Leur style de management ? Leur vision ?…

Au risque de choquer certains, j’aimerais rayer l’image un peu trop lisse du patron de PME. Il est vrai qu’une très grande majorité d’entre eux sont d’énormes travailleurs, et qu’ils incarnent bien « cette France qui se lève tôt » et qui prend d’énormes risques dans la conduite de leurs affaires … C’est bien sûre le profil que je préfère et qui est celui que j’essaie d’incarner dans ma propre entreprise. Mes réflexions de développement s’attarderont sur ces profils, seuls capables de faire évoluer leur entreprise et de lui faire prendre ce virage du 21eme siècle.

Mais je n’aime pas l’image un peu trop idyllique du patron, capitaine recroquevillé jusque tard dans la nuit sur ses comptes de résultat (ou autre) qui se bat pour trouver une stratégie et sauver le navire… La diversité des patrons de PME que j’ai rencontré et avec qui j’ai travaillé m’oblige à égratigner le vernis un peu trop lisse du patron de PME.

Il n’y a pas de style propre au chef d’entreprise en PME. Tous existent : du bosseur hyperactif, au self made man, à l’héritier rondouillard qui n’a rien à faire comme chef d’entreprise… il y a de tout, je vous l’assure ! Je me répète : je n’ai pas l’ambition de vous donner un visage exhaustif ni même réaliste des patrons de PME mais je me limiterai aux expériences vécues.

Pour ma part j’ai été confronté à 4 types de dirigeants de PME: L’héritier…Le fils de… Le self made man Le financier parvenu Le bosseur hyperactif

Lançons nous dans un bref descriptif de ces 4 profils génériques et commençons par celui que je préfère : « Le fils de »… humm j’adore !

La génétique n’ayant toujours pas beaucoup avancé sur le sujet, on peut s’étonner à voir pérenniser des entreprises par les descendants du créateur. L’intelligence et la compétence seraient elles donc héréditaires ?… Peut être ! Après tout on voit bien des fils de footballeur faire de très bons joueurs, pourquoi n’en serait il pas de même pour les affaires ? Mais il est vrai que mon comportement a priori, a toujours été assez sceptique sur cette filiation des compétences… Je ne sais pas si comme le dit Arnaud Lagardère « je suis un héritier, donc un con… » mais pour ma part j’ai souvent pensé que cela se vérifiait… Je vous le confesse : « on est toujours le con de quelqu’un » et je n’échappe pas à cette règle mais permettez moi d’avoir tout de même de sérieuses réserves sur les compétences managériales de certains héritiers.

Parmi les héritiers je distinguerais 2 catégories : - Le Mou paternaliste certains pourraient le dénommer : l’Ectoplasme - Le Nerveux égaré On pourrait croire que ces profils n’existaient plus mais je vous l’assure : je leur ai parlé !…

Parmi tous les autres, l’héritier mou ou ectoplasme, si vous préférez, est celui que j’adore. Installé sous le portrait de ses dignes ancêtres, son bureau toujours à l’étage (l’air y est plus pur) est souvent un mausolée où le parquet craque et où se mêlent odeurs du cuir et d’encaustique. Riche, très riche, il ne fait aucun étalage de ses moyens financiers et garde une bonhomie rondouillarde qui rassure. En fait ayant atteint son seuil d’incompétence depuis longtemps, il a eu l’intelligence de s’encadrer de personnes qui managent l’entreprise avec bienveillance…il reconnaît d’ailleurs avec coquetterie ses limites et en plaisante volontiers … attention tout de même à ces déclarations sur le cœur… car on vous observe du coin de l’œil et les taches déléguées ne sont en aucun cas une preuve de confiance ; le sujet est en fait accessoire, et jugé non digne d’intérêt pour être traité au sommet. Il est loin d’être surchargé par le travail (puisqu’il a tout délégué…) et à plus de disposition pour recevoir pour un café « Madame la Général » de passage dans le coin…

Attention aussi, à bien évaluer l’environnement managérial ; fidèles et dévoués courtisans ils ne manqueront pas de remonter des comportements ou analyses qui risqueraient de bousculer l’ordre en place. Vous prenez vite conscience que vous n’êtes qu’un élément du patrimoine et que votre contribution n’est en fait que de pérenniser un système…En aucun cas vous ne devez le remettre en question.

Jamais avare de compliments pour vos réussites (c’est normal elles lui appartiennent…), en cas de coup dur il ne faudra, par contre, pas trop compter sur lui. Il a une sainte horreur des situations conflictuelles et les fuit comme la peste.


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