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La rivière aux canards, le blog du future au tournant de la civilisation japonaise

Publié le 05 septembre 2008 par Thomas Bertrand

Temple caché

Le pire du Japon, c'est bien dans le livre d'Alex Kerr, Dogs & Demons qu'on peut le lire. L'auteur est dur. Dur envers le pays, dur envers ses habitants, dur envers son admnistrations toute puissante. Dur mais souvent juste, même si ceux qui ne connaissent pas les bons côtés du pays pourraient penser avoir à faire à un recueil de haine contre la société nipponne dans son ensemble.
Quelques phrases tirées de ce livre:

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-(A propos de la gare de Kyoto): The manga effect is reinforced in front of the station, where the first thing an arriving passenger sees is the Kyoto Mascot, a totem pole tropped by big-eyed big-faced children, molded in plastic. It's the equivalent of arriving in Florence and being greeted bu Donald Duck.
Alex Kerr parle de la reconstutition d'Atom, connu sous le nom d'Astro le petit robot en France.
Il est vrai que l'on peut se demander si Astro dont l'auteur est originaire de Kyoto, a bien sa place ici alors que l'ensemble des touristes venant à Kyoto pensent arriver dans l'ancienne capitale impériale, centre culturel et religieux important. Mais le livre nous apprend comment les décideurs, politiques et admnistratifs, ont sans cesse rejeter le côté «ancien» de leur ville et de leur patrimoine.
Atom, c'est un robot qui vole, c'est moderne et consensuel. En plus, c'est plus simple à lire que les sutra.

-A propos de l'éduction au Japon, l'auteur relate une discussion avec un ami japonais:

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    -If Japan's schools are so very good, why do you have to spend so much money for extra eduction ?
    -The children to do not learn what they need to know to pass the exams to university in public schools.
    -Well, what are they doing in shcool, then ?
    -They are learning to be japanese.

Environ deux-tiers des lycéens seraient inscrits à des cours du soir, ces Juku qui permetten de bachoter comme il faut et apprendre encore plus de faits et de données.

Ces propos peuvent être complétés par un commentaire tiré du journal Nihon Keizai Shinbun et qu'Alex Kerr n'a pas manqué de souligner:
... the work of the elite schools (les universités réputées du pays) is to take the finished products of high schools and industry, pack labels on them and ship them out. They are like canning factories. At the factories, they are labeled XX bank, YY University, but they only ship the same standardized product.

Enfin, je terminerai avec le grand thème des monuments et des slogans bidons car j'ai un petit exemple sous la main:
Grandiose slogans cover up this tawdry reality of Japanese cities and their monuments. (..) in word sometimes have a greater psychological truth than material reality. The tatemae (official position) may not reflect objective truth, but it dscribes the way things are supposed to be, and that is more important.
In  March 1997, the city of Kyoto published the result of its Fifth Kyoto 21 Forum, its title trumpeting, "An Avant-garde City at the Turning Point of Civilization". That's the blood-stirring tatemae. The actuality is a blah industrial city that has temples on its outskirts lined with loudspeakers.

Kyoto maintenant

Cet manie des slogans, toutes les villes japonaises l'ont. C'est surtout risible quand il s'agit de celles qui ne sont ni Kyoto, ni Tokyo, ni Osaka ou Hiroshima. Prenons l'exemple de Hikone, pas loin de Kyoto, dans le département de Shiga. Vous n'y êtes jamais allé, moi non plus.
L'association des commerçants des arcades de Hikone a décidé de créer un évènement, très culturel, qui, c'est sûr, va dynamiser leur business. Le plus fort, c'est que l'opération est reprise sur la première page du site du journal Kyoto Shinbun, version anglaise. Ils ont un bon PR. Voici quelques extraits:

The Organization of Hikone Shopping Arcade in Hikone City, Shiga Prefecture, will held "Kigurumi Summit," or a costumed character festival, for two days on October 25 and 26. Headed by Hikonyan, a very popular character which originated in Hikone, a variety of costumed characters called "yurukyara," or relaxing cute mascots, will get together from around Japan for this event.

Un tel évènement ne va pas sans son slogan. Là aussi, ils ont fait fort:
This event is planned to promote "Ii Naosuke−Gateway to the Future," an event in progress organized by a special committee to celebrate the 150th anniversary of opening of Japan, and to vitalize the shopping areas. The scheduled programs include hometown introductions by yurukyara characters, sales of local goods, a tug-of-war tournament, skit performances, music groups' bossa nova concerts.

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The number of characters who will participate in the festival is still undetermined; however, the event organization has invited more than 100 characters throughout Japan. At present, about 30 characters have accepted the invitation, including animal-based characters such as "Karawan-kun" of Saga Prefecture, "Toripy" of Tottori Prefecture, and "Sento-kun" from the Nara Heijo-kyo Capital 1,300th Anniversary Project. Hikonyan is looking forward to the festival, saying "I know this is a busy time, but please come and play with me!"

C'est sûr qu'elles doivent être occupées ces mascottes, on espère qu'elles pourront faire le déplacement quand même.

Hikone organise donc un rassemblement de «characters», ces mascottes sensées représenter une ville ou une préfecture (les mascottes préfectuales sont-elles mieux payées que celles des villes ?). Si tu n'as pas ta mascotte, tu es has-been et surtout, tu prends des risques. Cela permet de donner un côté Disneyland à sa ville et avoir un character à côté du maire, du préfet dans toutes les rencontres publiques. Ainsi, qui irait critiquer le politique qui dit que sa mascotte a décidé de construire une salle de concert de 5000 places dans sa ville de 5000 habitants ? Une mascotte, c'est mignon, ça plaît aux enfants, c'est consensuel et ça organise des concerts de bossa nova pour une rencontre culturel nipponne. Bref, le parfait bouclier en peluche.


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