Magazine Humeur

Sarah Palin, la si encombrante co-listière de Mc Cain : ses «casseroles» ( II )

Publié le 05 septembre 2008 par Kamizole

sarah-palin-dents-de-barracuda-ou-pitbull.1220638614.jpgQuel délicieux tintinabulement ! Mais la musique risque de n’être point douce à ses oreilles… Véritable remontée d’égouts en quelques jours !

A croire que la cocotte-minute n’attendait que la dési-gnation de Sarah Palin comme co-listière de McCain pour faire sauter la soupape. Il n’est donc pas étonnant qu’elle fustigeât les journalistes de Washington qui font remonter toutes ces histoires à la surface et bruissent de la grossesse de sa fille de 17 ans.

Ce qui la fiche en effet plutôt mal pour le porte-drapeau intransigeant des valeurs traditionnelles et conser-vatrices ! Au demeurant, grande précheresse de l’abstinence, opposée à l’avortement et à l’éducation sexuelle à l’école et qui, en début d’année a réduit le budget d’un programme venant en aide aux mères adolescentes (n’avaient qu’à pas baiser… hein !).

Mais la morale sera sauve : sa fille gardera le bébé (lui a-t-on seulement demandé son avis ?) et devrait épouser le père de l’enfant…

Un peu d’éducation sexuelle lui aurait sans doute appris que les enfants ne naissent pas dans les choux et l’utilité de certaines précautions (préservatif, pilules) qui protègent des grossesses indésirées et, pour la capote, également des maladies sexuellement transmissibles.

Une éducation trop rigide ne préserve nullement de ces «accidents», bien au contraire ! Je l’ai souventes fois constaté dans me jeunesse (il n’y avait pas la pilule !). Des copines de pension ou du foyer, étroitement tenues en lisière par leur famille, et qui dès qu’elles pouvaient s’échapper tombaient dans les bras du premier venu. J’en ai connu un certain nombre qui sont ainsi devenues «mères célibataires» - ou plutôt «filles-mères» selon l’expression péjorative de cette époque. Et leur petit copain de s’envoler à tire-d’aile, peu soucieux de s’embarrasser d’un marmot.

J’étais quant à moi (relativement) libre et mes parents me faisaient totale confiance. Je partais très réguliè-rement faire de l’escalade avec le Club Alpin. Lors des grands week-end de mai ou juin, nous allions plus loin que Malesherbes ou le massif de la forêt de Fontainebleau, faire de l’escalade sur des falaises, dans les Alpes mancelles, à Surgy dans l’Yonne, proche des plus connus rochers du Saussoy que je n’aimais guère : trop «d’accro» purs et durs et les badauds qui, de l’autre côté de la route observaient le ballet des grimpeurs sur les falaises, attendant visiblement qu’un d’entre eux se «viande» ! ou encore, Angle sur l’Anglin, entre Poitiers et Le Blanc…

Toujours est-il que je disais à mes parents : «ce week-end, je pars faire de l’escalade»… Je préparais mon sac à dos et ma tente. Ils ne m’ont jamais posé de questions ni mis ma parole en doute.

A l’époque, la majorité était à 21 ans et j’ai commencé à faire de l’escalade à 18 ans… Pas avant ! Ma mère m’avait dit «quand tu travailleras, tu feras ce que tu veux» ! Dès que j’eus touché ma première paye, je mis de l’argent de côté pour m’inscrire au CAF et acheter un peu de matériel, chaussures de montagne et sac à dos pour commencer.

Mon père en eut très vite marre de devoir signer à chaque fois une autorisation (c’était pour l’assurance automobile des personnes du CAF qui nous trans-portaient) et m’a dit : «signe pour moi» (sa signature n’était pas compliquée).

sarah-palin-express.1220638749.jpg
Pour en revenir à Sarah Palin, l’équipe de campagne de Mc Cain - voulant sans doute prendre les devants – vient de ressortir une vieille affaire : le mari de Sarah Palin, Todd, avait été arrêté il y a une vingtaine d’années pour conduite en état d’ivresse… Bien entendu, cela fiche plutôt mal quand on joue les «mères la vertu», donneuses de leçons et cherchant à incarner «la famille américaine modèle» de l’Amérique profonde… mais c’est un peu de la roupie de sansonnet eu égard aux autres reproches lui sont faits et elle n’est pas directement mise en cause…

Passons aux affaires autrement sérieuses…

Une enquête parlementaire est actuellement en cours dans l’Etat d’Alaska. Il lui est reproché d’avoir joué de son influence pour faire licencier un policier – un “state trooper” – qui n’était autre que l’ex-mari de sa sœur qui était en instance de divorce et, n’ayant pu obtenir gain de cause, d’avoir renvoyé Walt Monegan, commissaire à la sécurité publique de l’Etat. Sarah Palin affirme qu’elle n’a pas agi illégalement. Voire !

La presse qui s’est emparée de cette affaire - sans nul doute la plus grave – l’a déjà baptisée du nom de «troopergate» (allusion évidente au «Watergate» de Richard Nixon qui obligea l’ex-Président des Etats-Unis à démissionner après avoir freiné des quatre fers et accumulé mensonges grossiers et contre-vérités manifestes). La presse américaine jouera-t-elle à nouveau ce rôle de «quatrième pouvoir» ? Réponse le 1er mardi de novembre…

Sarah Palin est également accusée (tout à fait à tort semble-t-il) d’avoir été une adhérente du Parti indépendantiste de l’Alaska qui veut faire sécession avec les Etats-Unis (les réserves d’hydrocarbures et autres richesses minières n’y sont certainement pas pour rien !). Or c’est son mari qui en est adhérent.

Néanmoins, dans une vidéo de 2008 (c’est donc loin d’être une histoire ancienne !) elle salue le «rôle impor-tant de l’AIP sur la scène politique» de l’Alaska.

Déclaration fort embarrassante pour Mc Cain… dont le slogan de campagne «Country First» (le pays d’abord) – s’accommode mal avec celui de l’AIP : “Alaska First, Alaska Always” (l’Alaska d’abord, l’Alaska toujours). Du fin fond de sa cambrousse séparatiste Sarah Palin aura désormais beaucoup de mal à incarner «la voix de l’Amérique» !

Il lui est également reproché d’avoir, quand elle était maire de la ville de Wasilla, embauché un lobbyiste chargé d’assurer quatorze “earmarks” (allocations de fonds) d’un montant de 27 millions de dollars entre 2000 et 2003… John McCain (vraiment mal renseigné !) avait pourtant présenté sa colistière comme étant opposée à ce genre de pratique politique.

Une telle somme pour une ville de seulement 9 000 habitants ! Elle aura bien du mal maintenant à passer pour la gestionnaire avisée qu’elle prétend être !

Enfin, dernière (?) «casserole» : ses liens avec le séna-teur républicain d’Alaska, Ted Stevens, actuellement poursuivi pour corruption. Le Washington Post a révélé que Mme Palin a travaillé entre 2003 et 2005 dans un groupe - baptisé “L’excellence de Ted Stevens dans le service public, Inc.” - qui collectait des fonds au profit de M. Stevens. Sarah Palin aurait pour sa part collecté 4 500 dollars.

Après avoir exploré dans un premier temps l’ultra-réac” et ici, la face (pas si bien) cachée de cette charmante personne, il nous restera à la suivre dans l’étalage répugnant de la démagogie populiste de la plus pure veine quasi facho qui soit.

Sources

Le Point - Sarah “Barracuda” Palin, pasionaria de l’Amérique profonde
Sarah Palin met en avant ses origines, attaque Barack Obama
Et la lumière se fait sur Sarah Palin
20 minutes - Pour Sarah Palin, les soldats américains sont en Irak par la volonté de Dieu
Le discours de Sarah Palin à la convention républicaine: celui d’un «pitbull avec du rouge à lèvre»
Les casseroles de Sarah Palin embarrassent les républicains
Le Figaro - Le grand oral offensif de Sarah Palin
Libération Le « Pitt Bull » Palin croque OBAMA
Sarah Palin est favorable à l’enseignement du créationnisme

Les embarrassantes révélations sur Sarah Palin
LEMONDE.FR | 03.09.08

©

Le Monde.fr

Le Nouvel Observateur - Sarah Palin se présente comme un «pit bull» avec du rouge à lèvre
Marianne 2 - L’insoutenable légèreté de McCain dans le choix de sa colistière
L’Express - Une candidate pour l’Amérique profonde


Retour à La Une de Logo Paperblog