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Autriche - France (3-1) : Dans la lignée de l'Euro...

Publié le 07 septembre 2008 par Benjphil
060908_lead_autricheSi la moitié des joueurs qui ont perdu le match de samedi soir à Vienne (3-1) n'étaient ou n'ont presque pas joué à l'Euro alpin, les mêmes manquements sont pointés à commencer par les coups de pied arrêtés et la détermination.
Ah les années 1970, quelle belle époque ! Le sommet des trente glorieuses, Pompidou bourré aux conseils des ministres, le col en V giscardien à la mode mais le néant total au niveau de l'équipe de France de football. C'est en 1970 (le 7 octobre) que les Bleus ont perdu pour la dernière fois face à la sélection autrichienne (1-0). C'était déjà à Vienne, mais dans feu le Prater Stadion.
Samedi soir, au Ernst Happel Stadion, l'équipe de France a une nouvelle fois sombré. Cette fois-ci c'est face à la 101è équipe la FIFA, c'est-à-dire calée entre le Congo et l'Albanie. Il y a deux ans (deux années lumières en terme de football), on louait encore la faculté des Bleus à ne pas prendre de buts sur coup de pied arrêté. À Vienne, la bande à Domenech a pris trois buts de cette façon. Et si le penalty est sournoisement compté comme coup de pied arrêté, c'est sur corner qu'il est sifflé. D'ailleurs, le second but  Autrichien (à la 42è par Aufhauser) est le copier-coller du premier (à la 8è par Janko, enfin Mexès en csc selon Henry). C'est en cela que la défense de l'équipe de France inquiète énormément. Au-delà de la pitoyable performance de Philippe Mexès qui remplaçait le suspendu Éric Abidal, c'est le placement de la défense française sur la ligne des 6 mètres lors des deux coups francs Autrichiens à plus de 30 mètres du but de Mandanda qui pose problème. La défense commande les attaquants adverses et pas l'inverse. Si les Autrichiens veulent être 5 hors-jeu au point de penalty, ça les regardent... Et là, ce n'est pas Mexès que l'on doit pointer du doigt, mais Gallas qui commande cette ligne, voire Mandanda qui aussi bon soit-il sur sa ligne doit s'imposer dans ce genre de situation. Lilian Thuram se fait remarquer par son absence, une place de patron est à prendre. À la mi-temps, l'occasion la plus dangereuse des Bleus (la seule) était ce centre d'Evra repris par Paul Scharner du tibia qui manquait de tromper son gardien et touchait la barre transversale (16è).
Vous reprendrez bien un petit café viennois ?
fus_oefb_wm_quali_popup1_b_aMalgré le score flatteur, les Autrichiens n'ont pourtant pas mené de la tête et des épaules ce match annoncé perdu d'avance. Justement, le contexte était celui de « rien à perdre, tout à gagner, ça serait un exploit » (dixit Brückner). Alors les locaux ont joué crânement leur chance au niveau de l'envie et de leur seul point fort : les coups de pied arrêtés, rentabilité inattendue ! À 2-0 à la mi-temps, les coéquipiers du capitaine Andreas Ivanschitz (même pas titulaire au Panathinaïkos) étaient bien partis, mais quid de leur niveau technique et surtout physique ? Car au retour des vestiaires, les Français sont partis à la chasse et les Autrichiens se sont mis à reculer, souvent en retard sur leurs interventions et ce qui devait arriver, arriva. À l'heure de jeu de Sydney Govou contrôlait un centre d'Evra, pivotait et frappait au premier poteau de Manniger (1-2). Un vent de folie poussaient les Bleus. À la 65è Jérémy Toulalan (qui a tenté de se donner de la consistance offensive samedi soir) propulsait une frappe puissante vers la lucarne, mais ce fourbe de Manniger se détendait de tout son long pour dévier sur la barre transversale. L'on commençait dès lors à se dire que l'égalisation était possible et qu'après tout il restait bien assez de temps pour gagner, finalement. Sauf que Philippe Mexès n'était vraiment pas dans son soir et concédait un penalty façon Mario Yepes en ceinturant Janko (un peu comme sur le premier but Autrichien d'ailleurs). Ivanschitz transformait. Le défenseur Romain devrait poser un pudique mouchoir blanc sur la sélection. Plus que 2,5 dans l'Équipe serait de la condescendance. Et dire que des gens s'offusquaient de son absence à l'Euro... Je sais, c'est facile !

Du renouvellement, mais rien.

fus_oefb_wm_quali_gal_10_coeSamedi soir à Vienne, cinq joueurs sur onze ont débuté la rencontre alors qu'ils n'avaient pas joué l'euro (regardé du banc ou du canapé) ou très peu : Steve Mandanda, Philippe Mexès, Bakary Sagna, Lassana Diarra et Samir Nasri. À cela on peut ajouter Sydney Govou qui est barré par Franck Ribéry. Yoann Gourcuff (entré en jeu à la 70è) a fêté sa deuxième sélection, mais la première de plus d'une minute. Patrice Evra était lui titulaire lors des matches contre les Pays-Bas et l'Italie, mais ne compte depuis samedi soir que 15 sélections.
Encadrée par quelques tauliers ou tauliers en devenir (Gallas, Toulalan, Henry et Benzema – 16 sélections en 18 mois) cette nouvelle génération n'a pas montré les dents plus que ça à l'image d'un Samir Nasri bien loin du beau jeu pratiqué à Arsenal depuis un mois. L'on entend déjà les mauvaises langues dire qu'il avait les mêmes consignes défensives que Malouda (dans les tribunes après ses propos dans l'Équipe mardi), mais couper un action alors qu'il est balle au pied avec de la vitesse c'est une consigne aussi ? Néanmoins l'explosivité nettement supérieure des Bleus aurait du être utilisé à la moindre occasion. Au lieu de cela, on a vu une équipe de France attendre les contres. Elle aurait pu aussi montrer qui a gagné une Coupe du monde et deux Championnats d'Europe des Nations sur le terrain. L'équipe de France ne prend plus le jeu à son compte, ou du moins en début de match et c'est franchement énervant ! Possession de balle, ne veut pas dire prendre le jeu à son compte. Mais cela ne veut pas dire que le résultat aurait été différent car comment prévenir les coups-francs à 30 ou 40 mètres des buts ? Devant Henry et Benzema ont roulé à l'ordinaire et l'on devine même qu'avec un meilleur facteur chance, l'un et l'autre aurait marqué. Mais voilà, la chance ça se provoque.

La pénible statistique :

Lors de ses quatre derniers matches, l'équipe de France a joué des nations d'un plus haut standing que les Féroé ou Malte et ça se voit ! En tout, contre les Pays-Bas (1-4), l'Italie (0-2), la Suède (3-2) et l'Autriche (1-3), les Bleus ont encaissés 11 buts, soit presque 3 par match. Une statistique qui fait froid dans le dos si l'on projette d'aller à la coupe du monde sud-africaine en 2010.
L'on notera que lors des quatre derniers matches, l'équipe de France ne s'est présenté qu'une seule fois avec la même défense. Contre les Pays-Bas (1-4), la première ligne de quatre devant Grégory Coupet était composé (de droite à gauche) de Sagnol, Thuram, Gallas et Evra. Contre l'Italie (0-2) c'était Clerc, Gallas, Abidal (puis Boumsong après le rouge) et Evra. Face à la Suède (3-2) Mandanda faisait son entrée dans l'équipe type et devant l'on avait Sagna, Gallas, Mexès et Evra. Ce « 5 majeur défensif » était reconduit contre l'Autriche en attendant le probable retour de suspension d'Éric Abidal pour le match de mercredi contre la Serbie. Le départ à la retraite de Lilian Thuram ainsi que celle forcé de Grégory Coupet impose de retrouver une défense avec des cadres et rôdé à jouer ensemble. La patience semble être de mise. Problème, les Bleus n'ont pas le temps.
Sydney Govou aime la rentrée...
Sidney_Govou36 sélections et 10 buts, la ratio de Sydney Govou n'est pas le plus mauvais des joueurs de l'équipe de France. Pour l'info, le Lyonnais a honoré sa première cape le 21 août 2002 lors d'un déplacement en Tunisie (1-1). Sur ses 10 buts, on est obligé de noter que 8 d'entre eux sont inscrits entre la fin août et la fin novembre ce qui en fait un joueur de début de saison en bleu.
1 but lors de Autriche – France (3-1) 6 septembre 2008
2 buts lors de Suède – France (2-3) 20 août 2008
1 but lors de Ukraine – France (2-2) 21 novembre 2007
1 but lors de France – Maroc (2-2) 16 novembre 2007
2 buts lors de France – Italie (3-1) le 6 septembre 2006
1 but lors Belgique – France (0-2) le 18 février 2004
1 but lors de France – Japon (2-1) le 20 juin 2003
1 but lors de Tunisie – France (1-1) le 21 août 2002.
Domenech a besoin de revoir la vidéo...
domenechC'est contractuel entre TF1 et la FFF, David Astroga a toute latitude pour recueillir les propos à chaud de Raymond Domenech. Et si la fédé a demandé au sélectionneur de se faire plus miel sur sa communication, les faits sont troublants et pour le journaliste (qui n'a plus peur de passer pour un con) et pour le sélectionneur au bord du délit d'incompétence : « J'ai des impressions, mais il faut que je revois les images... » Le jeu du chat et de la souris avec les journalistes commencent à irriter sérieusement et la profession (notamment à RMC) et moi-même. Au bout du compte c'est le téléspectateur, le supporter qui se trouve floué. De son côté, Jean-Pierre Escalettes (le Président de la FFF) a semblé pris de court, n'imaginant pas une telle défaite, et a déclaré à peine une heure après le match : « Raymond Domenech est l'entraîneur de l'équipe de France, il est parti sur un challenge pour qualifier la France, cela à mal commencé, espérons que cela se terminera bien... Il était prévu que la reconstruction soit longue... » Sur les fameux 5 points qui serait l'objectif minimal d'ici la fin de l'année, le Président déclare vaguement énervé : « Pour sa tête, ça ira, on n'est plus à l'époque de la guillotine ». De toute évidence, le Président joue la montre. En tout cas jusqu'à mercredi soir...
La Roumanie surprise à Domicile.
coupe_du_monde_2010Au moins, la France ne sera pas la seule nation a être passé à côté de son premier match éliminatoire pour la Coupe du Monde 2010. À Cluj, la Roumanie a vu déferlé une tornade lituanienne (0-3) ce qui a le mérite d'arranger un peu les Bleus. Dans le troisième match de ce groupe 7, la Serbie a difficilement tenu son rang face aux Îles Féroé (2-0).
Dans le groupe 1, le Portugal a pris le commandement après a victoire 4-0 à Malte. Hongrois et Danois ainsi qu'Albanais et Suédois n'ont pu se départager (0-0). Meilleure nation lors des qualifications pour l'Euro 2008, la Grèce a pris la tête du groupe 2 en disposant du Luxembourg (0-3) alors qu'Israéliens et Suisses font 2-2. La Lettonie gagne 2-1 en Moldavie.
Seuls deux matches ont eu lieu dans le groupe 3 et la Pologne n'a fait que 1-1 face à la Slovénie tandis que la Slovaquie a battu l'Irlande du Nord (2-1). Le premier gros carton des éliminatoires a eu lieu dans le groupe 4. Au Liechtenstein où les Allemands se sont imposés 6-0. Dans l'autre match le Pays de Galles a battu l'Azerbaïdjan 1-0.
Le Groupe 5 accueille les champions d'Europe Espagnols qui ont fait service minimum face à la Bosnie (1-0) mais l'actualité était ailleurs avec les retrouvailles entre Arméniens et Turcs dont la reconnaissance d'un génocide de 2 millions de personne au début du XXè siècle pose problème... Sur le terrain, les demi-finalistes du dernier euro ont gagné 2-0. La Belgique bat l'Estonie (3-2).
En attendant les grandes retrouvailles du 10 octobre prochain, Croates et Anglais ont assurés la victoire pour leurs débuts dans le groupe 6. Les premiers contre le Kazakhstan (3-0), les seconds en Andorre (0-2). Shevchenko donne la victoire à l'Ukraine face au Belarus (1-0). Dans le groupe 8, l'Italie s'impose petitement à Chypre (2-1) et l'Eire dispose de la Géorgie à Mayence. Le Montenegro et la Bulgarie font 2-2.
Enfin dans le groupe 9, L'Écosse s'est fait surprendre en Macédoine (1-0) tandis que la Norvège et l'Islande partagent les points (2-2).
Suède – France (2-3) : Un bon match de rentrée.

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