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La grande guerre racontÉe par les combattants – 2

Par Francois155

Suite de la première partie.

1914 : LES PREMIERS COMBATS.

Pour les soldats français partis en campagne persuadés que l’ennemi serait promptement refoulé à la pointe des « Rosalie », les premiers combats de cet été pouvaient-ils être autre chose que de sanglants massacres, des tueries s’achevant par une retraite précipitée ? La fine fleur de nos armées, notre infanterie, nos cuirassiers pouvaient-ils espérer un autre destin que la mort ou la blessure sous les balles des mitrailleuses allemandes, sous les coups des obusiers lourds ?

Restons-en pour l’instant à la tactique (nous aborderons la stratégie des deux camps en cette année 1914 dans un autre chapitre) : celle des Français est tragiquement simple, mortellement simpliste. L’attaque, la charge, l’élan furieux qui doit porter le combattant tout contre l’adversaire, le bousculer, le culbuter d’un seul coup. L’artillerie ? Les magnifiques 75, fiertés de la France ? Chose incompréhensible, le Règlement énonce clairement cette suprême erreur dans la doctrine d’emploi d’un outil pourtant familier des gloires de l’histoire militaire française : « L’artillerie ne prépare plus les attaques, elle les appuie ». Le général Rouquerol notera[i] : « on en était arrivé avant la guerre à considérer l’artillerie comme une arme secondaire, subordonnée à l’infanterie (…) tout ce qui pouvait entraver et ralentir la marche de l’infanterie devait être proscrit. C’est pourquoi l’artillerie était devenue indésirable (…). Quant à l’artillerie lourde, c’eut été une véritable hérésie d’en encombrer l’armée pour la guerre de mouvement ».

Le mouvement, ou plutôt la charge sont à l’honneur : il faut aller à la rencontre l’ennemi, l’aborder à l’arme blanche, quitte à négliger les armes d’appui. Le général de Lardenelle raconte[ii] : « Deux mois avant la guerre, au cours d’une manœuvre de cadres, le général d’Esperey, posant un problème tactique simple au colonel commandant sa cavalerie de corps, lui demanda la solution. Le colonel répondit :

- Je charge !

- Et vos mitrailleuses, qu’en faites-vous ?

- Elles chargent avec moi ! »

1. Sous le feu de l’artillerie :

Mais si l’Allemand avance vite, il le fait avec prudence et ne dédaigne pas, lui, user de tout l’appui possible pour saigner les formations françaises avant même le contact : la puissance de leur artillerie est un choc pour tous les soldats. Les obus déchiquettent les hommes, une horreur contre laquelle on ne peut que se recroqueviller dans la terre, impuissant, priant pour que le prochain ne vienne pas éclater près de soi. Et cette contre-batterie qui, trop souvent, ne vient pas… Les 75 sont en arrière ou, s’ils sont en batterie, leur portée est insuffisante pour atteindre les pièces lourdes allemandes qui tirent de plus loin. L’effroi et les pertes, déjà, avant même qu’on ait vu l’ennemi…

Le caporal Delabeye[iii], du 14éme Régiment d’Infanterie de Grenoble, raconte cette première rencontre avec l’artillerie allemande, à l’aube du 14 aout 1914 :

« Je me souviens très bien que j’étais en train de retirer mes jumelles de leur étui lorsque, soudain, je reçus une violente commotion en plein visage. Des détonations formidables éclataient dans un bois situé à 1500 mètres environ. Moins d’une seconde après arrivaient sur nous, avec des sifflements stridents, une dizaine d’obus qui éclataient au-dessus de nos têtes, projetant, avec un bruit terrifiant, des éclats et de la mitraille. Sous cette rafale brutale, inattendue, foudroyante, mes hommes s’enfuirent de tous côtés. Absolument pétrifié, le cerveau en déroute, j’étais dans l’impossibilité de bouger de place, bien que mon instinct me commanda de fuir… Les explosions, tantôt à hauteur d’homme, tantôt au sommet des arbres, se succédaient à la cadence d’une dizaine à peu près… L’air craquait, une fumée âcre, jaune, puante, envahissait le bois et séchait notre gorge… J’allais d’un arbre à l’autre, tantôt courbé en deux, tantôt à plat ventre, comme une bête traquée… Que pouvait un homme sur ce volcan, crachant fer et acier ?

- Delabeye, me disait Guillermin, nous ne reverrons plus la Savoie, nous sommes foutus, que je te dis ».

Gaultier-Boissiére[iv] est lui aussi caporal, mais au 31éme RI. Il fondera plus tard le célèbre journal de tranchée « Le crapouillot ». Voici sa description, pendant la bataille de Charleroi, de la première épreuve du feu avec l’artillerie adverse :

« A l’horizon, des points blancs ; on dirait des touffes d’ouate piquées dans le ciel.

- Ah ! Fait le lieutenant Font, voici leurs shrapnells.

Les hommes, couchés dans l’herbe, plaisantent en suivant des yeux les petites fumées en boule. (…)

- Tout à l’heure, mon pote, me dit Grimace apeuré, c’est nous qu’on va prendre quelque chose.

Soudain des sifflements stridents, qui se terminent en ricanements rageurs, nous précipitent face contre terre. Des éclats, des billes cinglent l’air, un gros culot vient en bourdonnant se planter à côté de mon genou. Instinctivement, je m’étais protégé le visage avec mon bras.

Le lieutenant, d’une voix claire et posée, comme s’il récitait la théorie au terrain de manœuvres articule :

- Nous sommes sous le feu de l’artillerie. Tir par rafales… Formez la carapace…

Les hommes à genoux, recroquevillés, le sac sur la tête, tendent le dos, se soudent les uns aux autres.

Nouveaux grincements, nouvelles explosions. Les billes pleuvent, ricochent sur les gamelles ; un bidon percé pisse son vin ; une fusée chantonne longtemps dans l’air, comme un méchant moustique… Haletants, secoués de tremblements nerveux, la bouche contractée dans un rictus, mes voisins claquent des dents. Leurs visages bouleversés rappellent les grotesques gargouilles de Notre-Dame ; dans cette posture de prosternation, les bras croisés, la tête basse, ils ont l’air de suppliciés qui offrent leur nuque au bourreau.

Le caporal Bidet, qui a perdu son képi, me dit entre deux hoquets :

- Si ça doit être tous les jours comme ça, j’aime mieux mourir tout de suite…

Nous ne sommes pas des soldats de carton, mais la plupart de mes camarades ne voyaient la bataille qu’à travers des chromos patriotiques. Depuis notre départ de Paris, le « Bulletin des Armées » nous entretenait dans la béate illusion de la guerre « à la papa ». Tous, nous croyions à l’histoire des Allemands qui se rendent pour une tartine… Le bombardement de tout à l’heure, en nous révélant l’effroyable disproportion entre les engins de mort et les petits soldats, dont le système nerveux n’est pas à la hauteur de telles secousses, nous a brusquement fait comprendre que la lutte qui commence serait pour nous une terrible épreuve.

- Dites donc, mon « yeutenant », déclare Grimace, résumant l’opinion générale, on dirait qu’ils se défendent, ces salauds-là ! »

Mais il ne faut pas croire que l’artillerie française reste muette en ce début de guerre : partout où ils peuvent intervenir, les « 75 » jettent l’effroi et la mort sur les formations d’infanterie allemande ; en contre-batterie, le canon de 77 allemand est surclassé par son homologue tricolore. Une fois le réglage effectué, ce sont vingt projectiles par minute que chaque pièce fait pleuvoir avec précision sur l’ennemi. Le soldat allemand, dés leur première rencontre, va apprendre à haïr le petit canon de campagne français. Ce dernier n’a, en fait que trois inconvénients : sa portée maximale de 7000 mètres l’empêche de contrebattre les pièces lourdes ; conçue pour la guerre de mouvement, sa trajectoire tendue le rend peu efficace contre un ennemi retranché ; enfin, au fil des combats on s’aperçoit que les dotations en munition sont insuffisantes pour suivre le rythme.

Werner Beumelburg, engagé à 16 ans en 1916 et auteur de « La guerre de 14-18 racontée par un Allemand », décrit déjà l’effet du 75 sur des troupes avançant à découvert :

« L’artillerie française est excellente. Les petits nuages de ses shrapnells, qui éclatent tout à coup, se déplacent lentement au-dessus des prairies et des champs comme des troupeaux de brebis qui paissent. On se couche où on est et on serre la tête entre les épaules. Une pluie de plomb se déverse sur le sol.

On voit de plus en plus de petits panaches de fumée grise jaillir de terre. Ils font un bruit strident, désagréable. Les blessures qu’ils causent sont terribles. L’obus explosif commence à prendre de plus en plus la place du shrapnell. »

2. Charger face aux mitrailleuses :

Enfin, l’ennemi est là, pas loin, juste en face, bizarrement habillé de cette couleur feldgrau qui le rend difficile à discerner dans la végétation tandis que nos hommes, comme en 1870, sont restés fidèles au pantalon rouge garance, les officiers bien reconnaissables parmi la troupe grâce à leur uniforme distinct. Et, au coup de sifflet, c’est la charge, éperdue, héroïque, mortelle… Car les Allemands savent alterner habilement mouvements offensifs et brefs coups d’arrêt durant lesquels ils attendent postés, mitrailleuses en batterie, les Français qui espèrent les cueillir de leurs baïonnettes. Marre de se faire canonner sans combattre : c’est une chose que de mourir en courant vers le danger, effrayante, vertigineuse, mais qui vaut toujours mieux que de se faire écraser sans pouvoir rien faire. Le culte de l’offensive a atteint l’apogée de son absurdité et, une fois de plus, c’est la mort qui fait ses emplettes, car ils tombent par centaines, par milliers, par dizaine de milliers sous la mitraille ennemie, sans avoir pu s’approcher suffisamment pour voir distinctement l’ennemi. Quant à espérer le toucher, c’est impossible…

Reprenons un épisode du récit du caporal Galtier-Boissiére, cité plus haut :

« Colline de Noërs, 25 aout 1914.

Soudain, un ordre passe, répété par les gradés :

- Tout le monde debout, en avant !

Toute la ligne de tirailleurs émerge… Le commandant crie d’une voix formidable :

- Troisième bataillon, à mon commandement ! Baïonnette au canon !

Juste à cet instant, le soleil perce les nuages, resplendit et nous baigne de ses rayons. Les officiers tirent leurs sabres ; nous ajustons nos baïonnettes en marchant. Un frisson parcourt les rangs. Mon cœur bat à se rompre… Je bous d’impatience… Tous les yeux brillent d’une joie féroce… D’autres lignes de tirailleurs apparaissent : c’est une forêt mouvante de baïonnettes, sous les rayons du soleil.

- Ah ! Bath ! Ça fait un homme ; on va y aller à la fourchette. Faut avoir vu ça !

Depuis deux jours, nous combattons sans apercevoir l’ennemi. Ces cochons-là nous écrasent avec leurs gros obus… Aujourd’hui, Dieu merci, c’est d’homme à homme qu’il va falloir se mesurer !... Nous activons l’allure, nous allons prendre le pas de charge en poussant d’effroyables hurlements.

Devant nous, un coteau dénudé : pas un arbre, pas un mur, pas un repli de terrain… Les balles sifflent, les shrapnells fusent ; de gros obus éclatent, soulevant des geysers de terre… Assourdi, les oreilles bourdonnantes, je n’entends pas les ordres qu’on crie… Sourd, muet, saoul de poudre et de bruit, je marche en état d’hypnose. Une seule idée, une seule volonté… En avant ! En avant !

Je vois confusément des hommes s’écrouler à ma droite, à ma gauche. Le capitaine bondit dans la fumée. Un clairon, debout, sonne la charge à pleins poumons puis s’abat. Les rangs s’éclaircissent.

Maintenant, nous progressons par bonds ; au signal de l’adjudant, on se dresse… on court droit devant soi, alourdi par le sac, gêné par les cartouchières, le bidon, la musette qui brinquebalent… Puis on se jette par terre… Des hommes butent pendant la course, d’autres sont frappés à la tête en se relevant. Les balles arrivent par rafales, très bas…

- Ils nous fauchent avec des mitrailleuses, dit mon voisin, qui, l’instant d’après, ne se relève plus.

Encore un bond !... L’ennemi qui nous mitraille est toujours invisible. Nous n’avons pas encore tiré un seul coup de fusil. Nous ne sommes plus qu’une dizaine… Je reste absolument immobile, recroquevillé entre deux mottes de glaise. J’entends tout prés les moulins à café : tac - tac - tac – tac. Les balles ruissellent : c’est un vacarme infernal. A chaque balle qui claque, je pense : « Celle-là est pour moi »…

Je songe à mes parents… Je sens bien que je vais crever bêtement dans ce sillon. Puis je réagis, je tente de crâner…

Depuis combien de temps sommes-nous là ? Pourquoi ne reçoit-on pas d’ordre ? Et notre artillerie, qu’est-ce qu’elle fout ?...

Soudain j’entends crier : « En arrière, on se replie ». Stupeur ! C’est exact !... L’adjudant nous fait signe de ramper jusqu’à un petit champ de pommes de terre. Sur les coudes, sur les cuisses, j’avance, le front contre les souliers cloutés d’un camarade. M’y voilà ! Autour de moi, les balles fouettent la terre, décapitent les fanes… Nous sommes à vingt mètres d’une grande route bordée d’arbres… Le fossé de la route, c’est le salut. Mais il faut franchir un espace découvert. Sale moment ! Un homme bondit, fait quelques pas, s’écroule sans un cri, la face contre terre… Un second s’élance, franchit la moitié du terrain, roule comme un lapin touché, les mains sur le bas-ventre : « Oh ! Là là. Oh ! Là là. » Un troisième part, s’arrête net, pivote, la face ensanglantée et s’abat en gémissant, avec une voix de petit enfant : « Maman, ah ! Maman ! ».

L’adjudant file, comme un trait, puis des hommes passent sans encombre. Je suis le dernier, je cours de toutes mes forces, je saute dans le fossé, je m’y blottis : sauvé !

À perte de vue, la ligne française se replie à travers champs et je répète, hébété : « Mais on fout le camp, nom de Dieu ! On fout le camp !... »

Nos pertes, hélas ! sont très élevées. Le Lieutenant-colonel, notre chef de bataillon et les trois quarts des officiers sont hors de combat… On s’aborde avec des mines douloureuses. On parle à voix basse. Le régiment semble en deuil. »

Charge folle à découvert, sans appui des canons, massacre contre le mur de feu adverse, repli précipité tandis que l’ennemi déclenche sa propre contre-attaque : partout le contact se fait de la même manière pour les Français.

Le simple soldat Louis Salmon[v], fantassin de la 3éme Armée, du 102éme RI, témoigne lui aussi :

« 21 aout. Le 102éme arrive en vue de Virton. Le 22, départ à 4 heures du matin par un épais brouillard… À 5 heures, le régiment passe la frontière, une heure plus tard la fusillade commence. Lorsque nous avons atteint le sommet de la crête, la canonnade nous prend à revers (…). L’artillerie allemande n’est pas derrière nous. Mais ce sont ses obusiers, ces terribles canons à tirer dans les coins qui viennent fouiller le pli du terrain où nous sommes déployés. Dès que les vagues silhouettes des premiers d’entre nous apparaissent, les officiers allemands armés de jumelles à l’optique très puissante commandent le feu. Avant même que nous les ayons vus, ils se mettent à nous pilonner. Ça part mal !

- En tirailleurs et en avant ! Commande le capitaine.

C’est alors la bataille qui s’engage de tous côtés. Nous apercevons Virton à 500 mètres où les Allemands sont fortement retranchés. Nous partons à l’attaque complètement à découvert, les balles nous sifflent aux oreilles comme un essaim d’abeilles. Je vois la 7éme compagnie qui charge à la baïonnette, c’est de la folie, car les hommes sont massacrés par les mitrailleuses avant qu’ils n’aient pu faire 50 mètres. Je vois des cavaliers ennemis à droite et à gauche, alors pas de doute nous battons en retraite… Au petit jour, un avion allemand nous survole. Puis l’artillerie ennemie ouvre un feu d’enfer qui dure plusieurs heures, les obus tombaient partout. Au milieu de ce tonnerre, nous apercevons les lignes d’infanterie allemande qui montent à l’assaut… Sur la gauche, ils pénètrent dans Marville et menacent de nous prendre de flanc. Alors la panique s’empare de nous et voilà la retraite désordonnée qui recommence. Il est 7 heures du soir. Il faut faire dans la nuit plus de trente-cinq kilomètres ».

Dans la retraite, on abandonne par milliers les morts, les mourants, les blessés. Ceux qui sont recueillis offrent le spectacle atroce des blessures causées par les armes modernes. Le soldat Gaston Riou[vi] :

« Quelle semaine ! (…) Jour et nuit, j’ai charrié de la chair humaine : des morts, encore des morts, des morts de toute espèce, décrit ce pauvre pioupiou fait prisonnier dans le district de Dieuze. (…) Combattants tués net dans le feu de l’action, blessés saignés à blanc (…), et puis les demi-morts, crânes percés d’une balle, torses lardés de mitraille, aines défoncées par un boulet (…), l’on m’avait octroyé la tente où s’entassaient les blessés les plus graves. Ils étaient une quarantaine, posés sur une mince couche de paille à même le sol. C’était plein de mouches. Cela puait les déjections et le cadavre. Aux heures de soleil, ils étouffaient. Le soir venu, ils claquaient des dents… Quand le mal mordait plus fort, tous appelaient : Maman ! C’était un concert à fendre l’âme. »

La consternation face à l’ampleur des pertes, du gâchis humain causé par des tactiques inadaptées ne touche pas que les simples soldats. Des généraux s’alarment aussi, tel le général Ruffey, chef de la 3éme armée, qui lance, dès le 23 aout 1914, cet appel pressant :

« Les attaques, dans la journée d’hier, ont échoué uniquement parce qu’elles n’ont pas été préparées par l’artillerie, ni même par le feu de l’infanterie. Il est essentiel que l’infanterie ne se porte jamais à l’attaque sans que l’artillerie ait préparé cette attaque et soit prête à l’appuyer. On ne peut admettre les charges à la baïonnette dans les conditions où elles se sont produites jusqu’ici la plupart du temps ».

Charles de Gaulle, jeune sous-lieutenant du 33éme d’infanterie, lui-même blessé devant Dinant, écrit dans ses notes :

« Calme affecté des officiers, qui se font tuer debout ; baïonnettes plantées aux fusils, par quelques sections obstinées ; clairons qui sonnent la charge ; dons suprêmes d’isolés héroïques… Rien n’y fait. En un clin d’œil, il apparaît que toute la vertu du monde ne prévaut point contre le feu ».

Achevons le triste récit de ces premiers combats en citant les trois auteurs de « Vie et mort des Français 1914-1918 », André Ducasse, Jacques Meyer et Gabriel Perreux, trois jeunes diplômés de l’École Normale Supérieure qui partirent combattre sur le front avant de reprendre le cours de leurs vies. A la réflexion du sous-lieutenant de Gaulle (« toute la vertu du monde ne prévaut point contre le feu », ils ajoutent :

« Idée de bon sens, que le grand quartier mettra trois ans à comprendre, au moins jusqu’au 16 avril 1917. Sans doute, parce qu’il n’était pas lui-même dans les quelques centaines de mètres où la vérité reste enclose. Car comment diriger les combats, si l’on ignore la réalité d’un combat ? ».



[i] Général Rouquerol : « 1914. Le 3éme corps d’Armée de Charleroi à la Marne. Essai de psychologie militaire. Les combattants et le commandement ».

[ii] Ibidem.

[iii] Cité dans « La Grande Guerre », Pierre Miquel.

[iv] Cité dans « Vie et mort des Français, 1914-1918 ».

[v] In « 1914, Bertrix », Général Henri-Jules Paloque.

[vi] In « Journal d’un simple soldat », Gaston Riou.


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