Magazine Politique

Manuel Vals : Zéro pointé en histoire !

Publié le 14 septembre 2008 par Dagrouik

Manuel Vals a réussi à faire parler de lui dans le comité de vigilance face aux usages publics de l'histoire. Rien d'étonnant à celà quand on voit quelles sont devenues ses références historiques: Clémenceau, mais celui d'après 1906.

Il cite dans son livre que sa référence est Clémenceau dans le discours qui l'oppose à Jaurès. Voilà le problème, et voici un rappel historique fait par ces historiens qui veillent, j'ai juste rajouté quelques liens.

Prendre au mot Manuel Valls pourrait s’avérer cruel : de quoi est-il question dans ce fameux débat de 1906 ? Les mineurs se sont mis en grève, après la catastrophe de Courrières. Onze cent victimes environ, catastrophe nationale qui pose le problème de la sécurité, du profit et des vies humaines… Vingt mille soldats sont envoyés dans le Nord-Pas-de Calais pour reprendre le contrôle de la situation. C’est le moment clef qui voit Clemenceau, champion de la gauche radicale et ardent dreyfusard, se muer en « premier flic de France », bientôt « le Tigre », ministre de l’Intérieur efficace et promoteur de ce que je proposerais d’appeler « une gauche d’ordre ». En ce même printemps 1906, Clemenceau, « le briseur de grèves » pour reprendre une expression de Jacques Julliard (Clemenceau briseur de grèves, Julliard/Gallimard « archives », 1965), mate aussi un mouvement social chez les postiers (ces fonctionnaires ne sauraient avoir le droit de faire grève), bloque le déploiement syndical du 1er mai en plaçant Paris dans une sorte de « petit état de siège » (45 000 soldats contrôlent la capitale avec de nombreuses réquisitions militaires) tandis que le secrétaire général de la CGT, Griffuelhes, est arrêté et poursuivi pour complot contre la sûreté de l’État, en compagnie de quelques militants monarchistes (cf. Frédéric Monier, Le Complot dans la République, La Découverte, 1998).


Clémenceau s'est aussi occupé des vignerons en 1907. Ils avaient osé se révolter. On découvre aussi qu'il était capable de payer des fauteurs de troubles pour mieux réprimer les mouvements sociaux. On peut donc se demander quelle mouche a donc piqué Manuel Vals pour qu'il puisse avoir de telles références dans son dernier ouvrage : Pour en finir avec le vieux socialisme... et être enfin de gauche.
Jusqu'à présent la ré-écriture de l'histoire était une spécificité des néo-conservateurs ou de l'équipe sarkozy qui elle se contente de la déformer.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Dagrouik 2453 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines