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Le luxe du choix et du temps

Publié le 15 septembre 2008 par Thomas Bertrand

L'habitat moyen japonais étant ce qu'il est, le vrai luxe à Kyoto est d'avoir le temps, et les jambes pour rentrer chez soi en marchant depuis le centre-ville. Le plaisir se trouve avant tout sur le chemin qui mène à chez soi.
Le premier choix généreux qui s'offre est celui du chemin à emprunter. Il peut y en avoir mille et chacun apporte une multitude de détails. Là résident les bons et les mauvais côté du Japon. Au centre ville, il y avait cette fille de 25 ans qui brandissait un appel de détresse «Free hugs». Personne pour elle. Les touristes ont beau être nombreux dans le coin, ce n'était pas son heure. Hormis le contact physique, le free hugs pourrait être japonais: une gentillesse de la part de quelqu'un qui ne demande rien en retour.
Quelques heures plus tard, cette fille fut remplacée pour un groupe de Péruviens, vu à la télé et entendu à Lyon. Les Péruviens qui vendent un CD de musique de Titanic jouée à la flûte, c'est un facteur qui fait d'une ville, une ville touristique internationale. Le Maire de la ville doit être content.

Traverser Gion, pas du côté rue pavée sans fil électrique, mais le côté bars et grosses voitures à vitres teintées. A 22 heures, il y a des filles habillée par Malboro qui offre un briquet à ceux qui achètent un paquet de cigarette de la marque. L'achat se fait via la machine automatique. La fille est une humaine postée devant la machine. Elle, peut sourire et ressemble comme deux goutes de saké aux hôtesses qui sont dans leur vingtaine, postées à certaines entrées de bâtiments définitivement construits au début des années 80. Les immenses peluches, en vente à partir de 19 heures, sont les cadeaux que des clients peuvent offrir à leur jeune fille de compagnie. Le cadeau renforce la conviction d'avoir à faire à une pas-encore adulte.

ouvert seulement le soir

Un fois Gion passé, la ville est plus calme, on longe un canal puis la rue sanjo et enfin, les odeurs du Zoo de Kyoto dans le quartier d'Okazaki. N'allaez pas visiter le zoo de Kyoto, ça sent mauvais et les animaux vivent dans des espaces tout aussi restreint que certains appartements nippons. Attendez plutôt de voir l'aquarium de Kyoto qui ouvrira dans quelques années. Kyoto n'avait pas d'aquarium, voilà une chose de faite. Prochaine étape, un aéroport international près de la ville ?

Calme

La traversée du Nanzen-Ji est encore plus agréable la nuit. Les portes du parc de ce temple sont ouvertes à toutes les heures et permettent ainsi de se retrouver dans une ambiance incroyable, paisible, en contradiction totale avec l'activité de Gion qui est à 15 minutes d'ici (en marchant). Il doit bien avoir deux degrés de différence avec le centre de Kyoto, la forêt n'est pas loin et des trous dans le parc indique que les sangliers sont assez énervés en ce moment.

Gion et ses bars à hôtesses s'active pour quelques heures en soirée et la nuit. Malgré l'illégalité de certains de ses commerces, on sent les règles et la hiérarchie qui pèsent ici. Le parc du Nanzen-Ji est ouvert toute l'année, par tous les temps, jour et nuit. Il faut marcher pour y aller, mais il offre le luxe du temps, le Japon qu'il faut choisir.


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