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Rien de spécial (5) : Nuit et jour

Publié le 12 juillet 2007 par Jérôme / Khanh Dittmar / Dao Duc
Dans le silence et la nuit, le jeu vidéo fait vibrer une étincelle impossible. Constellation numérique, rêverie digitale, terre virtuelle, prisme clair et lumineux se miroitant au laser à travers nos consciences, le jeu vidéo est notre double déjà mort ou vivant pour l'éternité, le décalque toujours promis d'une réalité sans contingence et sans conséquences. Il est notre fin, notre but, une rassurante apocalypse que nous pouvons parcourir sans cesse avec l'assurance tranquille de renaître indéfiniment. Le jeu vidéo est une utopie, la fin du monde et sa renaissance, notre destin perpétuellement remis en question avec la liberté de se savoir à jamais libre et toujours prisonnier. Il est notre aboutissement, notre ultime conquête, après lui l'art est achevé, nous pouvons enfin passer à autre chose. Nous savons enfin qu'elle était notre quête, notre dernière destination, on a appris à voir clair. Désormais, ce que nous avons vu est aussi ce à quoi nous participons. Dans le plus profond des refuges, dans la crypte ténébreuse de nos pensées, nous vivons l'impossible, nous régnons sur le monde, dominons tous les corps, maîtrisons chaque techique, il n'y a plus de frontières à l'extension du moi à moi, plus de barrages à la satisfaction de notre imaginaire dont le jeu vidéo permet la plus grande exploration depuis l'invention de la psychanalyse. Nous jouons comme nous sommes et les jeux sont la plus grande félicitée et la plus belle méséricorde que nous n'ayons jamais reçu.   JD 

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