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Une blogueuse sachant bloguer doit pouvoir bloguer sans internet [12]

Publié le 16 septembre 2008 par Zappeuse

Privée de toute connexion internet pendant un temps qui s’annonce long, je stocke les notes dans les tréfonds du disque dur et vous les envoie au hasard de mes nomadisations wi-fi.

Jeudi 11 septembre

Un vent de vendanges

La chaleur lourde laisse régulièrement place au vent, à la pluie, à un air plus frais. On sent que l’été tente de quitter la scène, mais hésite encore, tout fier qu’il est de voir les jeunes filles en fleurs arborer leurs jolis débardeurs.
Les plantes ont atteint leur pleine maturité annuelle, avec des feuilles grandes comme ça qui font de l’ombre, et les mûres, enfin, me servent de goûter quand je me balade dans les chemins. On commence aussi à soulever les feuilles pour guetter le champignon : l’omelette est prête pour le cèpe et le rôti de veau

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attend ses girolles.
Pareil dans la vigne, paysage hautement local s’il en est. Les grappes lourdes de fruits violets n’attendent plus que le sécateur délicat (où la machine qui l’est moins, faut pinarder a
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vec son temps). Je ne sais pas à quel moment les vendanges débuteront vraiment cette année, mais la saison se prête au st-émilion et au médoc quoiqu’il arrive : les supermarchés ont tous sortis leurs publicités pour les foires aux vins, avec bons de commande associés, afin que le citoyen ne loupe pas le cru bourgeois qu’il a goûté chez l’ami Victor, et qu’il aimerait tant stocker dans sa cave.
La vigne est belle en cette saison, avec ses feuilles devenues immenses jusqu’à cacher les bâtisses, et puis les couleurs qui, en douce, passent du vert soutenu au jaune, puis au marron clair. Il se pourrait bien que, d’ici une dizaine de jours, l’automne nous tombe sur le dos.

Samedi 13 septembre

C’est bon cygne

Il y a d’abord une semaine dense, harassante, qui fait pleinement apprécier la pause du samedi. Il y a bien aussi, ça arrive, un peu de pluie. Mais il y a surtout un besoin violent de voir un peu d’océan, de gambader dans la nature, entre mares et sables, parce-que ça fait trop longtemps qu’on a le nez dans le guidon de la maison (partie de saute-cartons et autres joyeusetés).
D’où Andernos, ce fond du bassin d’Arcachon dont j’ai déjà parlé si souvent ici.

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Balade archi-connue, faite et re-refaite, dont on ne se lasse jamais. Stationnement du côté du port ostréicole (pour acheter en partant de quoi améliorer l’ordinaire culinaire dominical : demain, on fait riz-de-Toto aux fruits de mer ; c’est comme le risotto, mais sans suivre à la lettre la recette). Stationnement, donc, puis c’est parti en direction d’Arès, jusqu’à la conche de Saint-Brice, en suivant le sentier du littoral (ou le chemin de St-Jacques-de-Compostelle si on a l’esprit mystique). Ça sent l’iode et l’humus en même temps.

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Mer pleine, beaucoup d’oiseaux, surtout des cygnes. Une meute de cygnes. A quelques indépendantistes

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près, les volatiles au long cou et au décollage bruyant vont et viennent en bande, un coup vers la côte, un coup vers le large. Des aigrettes bien sûr, des canards qui gueulent, et des cormorans qui sèchent parce-que leur programme génétique a oublié de les rendre étanches. Rien de bien nouveau, mais pas moyen de se lasser de ce spectacle-là, celui de la nature qui semble bien se moquer des hommes. Sauf peut-être les mulets que des jeunes gens motivés chopaient au filet, méthode imparable pour obliger maman à réaliser un beurre blanc pour le dîner.
Toujours les mêmes paysages, au fond, la balade nous est si familière, avec son petit pont de bois, son gros pin sous lequel on se protège de l’averse, et sa plage si calme. Et puis les champs de salicornes, les mûriers paresseux (certains en sont au stade des fleurs, pour la confiture, c’est pas gagné), et les champignons même pas comestibles de-ci de-là sur le chemin de retour, en sous-bois.
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La lumière métallique, aussi belle qu’un ciel de Bretagne, qui donne à chaque scène une saveur inégalée. Il a fallu rentrer au bout du compte ; casserons, crevettes, palourdes et moules dans la glacière. Un peu mal aux pattes (nous n’avions pas eu le temps d’effectuer de vraie balade depuis si longtemps), mais on va reprendre le rythme, celui des 8 à 10 km à chaque virée (voire plus si l’envie se fait sentir), rythme qui permet de faire un bon gros dodo après.

Dimanche 14 septembre

Ville d’eau

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Bordeaux nage et flotte. La ville est plus ou moins bâtie sur une éponge, plutôt bien drainée d’ailleurs, et c’est heureux. Toute la partie nord de l’agglomération a été gagnée sur des marécages, y compris le fort bobo quartier des Chartrons. Peu à peu, il a fallu évacuer toute cette eau, et c’est ainsi que, sous l’action du maire Chaban-Delmas, fut créé un immense lac artificiel, à proximité duquel on trouve le centre commercial justement nommé “Bordeaux-Lac” et l’immense hall du parc des expositions. Mais passons, ce n’est pas le sujet du jour.
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De ces marécages, il reste aujourd’hui quelques jolis petits espaces non encore grignotés par l’urbanisation frénétique, et notamment une réserve naturelle de 265 ha, quasiment au ras de la rocade et à moins de deux encablures de la banlieue la plus proche. A la jonction des communes de Bruges (Gironde, pas Belgique, faut pas confondre) et de Blanquefort, il y a ainsi la possibilité de réaliser une petite balade sur un sentier, entre les jalles (j’en
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reparle un de ces jours si j’y pense) et les prés humides. Sentier trop court à mon goût, mais, cachés dans de petites cahutes en bois, nous sommes invisibles pour les volatiles et les rongeurs qui batifolent dans l’onde et l’herbe. Reposant.
Reposant aussi ce gigantesque platane, au tronc tellement énorme qu’une ronde d’enfants en ferait à peine le tour. Reposant encore l’observation de ces rapaces qui surfent sur le vent, celle de ces hérons hiératiques comme des ministres sur une photo officielle, et amusant enfin, mais j’étais trop loin pour la photo, ce ragondin qui a coursé une aigrette.
Excellente balade apéritive, à refaire dès que possible.

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