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Crise et monnaies de singe

Publié le 18 septembre 2008 par Kalvin Whiteoak

Depuis le début de la semaine, les Banques Centrales occidentales et orientales que l’on veut croire vertueuses et particulièrement réactives ont déversé sur le marché monétaire des centaines de milliards de dollars. Déverser sur le marché ça veut dire quoi ?

En gros ça veut dire prêter aux banques endettées et en manque de liquidités pour qu’elles n’implosent pas. Et prêter à des taux défiant toute concurrence, taux sur lesquels la plus obscure omerta règne. Essayez de savoir à quel taux réel UBS emprunte, secret défense, tellement il est bas, élastique et relâché. Entre collègues on se tient les coudes.

Une augmentation si substantielle de la monnaie scripturale augmente de façon très (beaucoup trop) considérable la masse monétaire en circulation. On peut en inférer que plus il y a de “coupures” sur le marché, moins chaque coupure a de valeur réelle. Mais il y a deux autres réflexions que le citoyen de base doit se faire:

1.- quand une banque centrale use de la planche à billet, elle prend l’argent où pour ce faire ? la réponse est dans la poche des citoyens du pays qu’elle “protège”, pas forcément directement comme une ponction sur leurs économies, mais sans aucun doute comme une décote sensible et durable de leur niveau de vie.

NB: en Suisse les bénéfices de la BNS appartiennent constitutionnellement pour 2/3 au peuple, enfin aux cantons …. et donc les pertes sont à la charge de qui ? les peuples cantonaux …

2.- quand une banque centrale prête les yeux fermés des sommes considérables dans un accès de panique primaire, elle a toutes les chances  de ne pas revoir en retour tout ou partie de ce qu’elle a prêté. Moralité, la monnaie qu’elle prétend défendre et protéger se transforme peu à peu en papier sans valeur.

Il serait utile de rappeler ce genre de conséquences plutôt que d’applaudir à tout rompre  et les yeux fermés aux exploits des banques centrales. On pourrait considérer qu’elles ont accompli des exploits si et seulement si leurs injections avaient été sélectives et mesurées. Or tel n’est manifestement le cas pour aucune d’entre elles.

Mauvais présage.


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