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Le moteur du développement ne s

Publié le 18 septembre 2008 par Hrvatska

Le moteur du développement ne sera pas l'exportation mais la construction de centrales électriques

L'ouverture du Grand salon de Zagreb a révélé une profonde division parmi le monde des affaires. Au Grand salon sont principalement venus des producteurs exportateurs. Les banquiers, les brokers, les managers de fonds se tiennent de l'autre côté de la Save. Eux se soucient des nouvelles de Wall Street.

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Le Grand salon de Zagreb aurait dû être une exposition de produits. Hélas, il devient de plus en plus le salon d'idéologies politico-économiques adverses, qui d'ores et déjà ont divisé le monde des affaires. En disent long la salle du congrès à moitié vide du Grand salon, où le Président de la République Stjepan Mesic s'est exprimé pour l'inauguration de la 84e manifestation d'automne, ainsi que l'auditoire à peine plus fourni lors du Forum de l'après-midi, lorsque le vice-Premier ministre Damir Polancec a parlé. D'avance l'on savait que Mesic attirerait à nouveau l'attention sur la politique économique erronée qui est menée en Croatie depuis une quinzaine d'années déjà, et que le Premier ministre (cette fois l'obligation à Bruxelles lui était la bienvenue afin que les producteurs présents ne l'enquiquinent pas avec leurs questions) minimiserait les critiques. Les gens d'affaires qui sont venus au Grand salon s'apparentent. Il était manifeste que c'était des entrepreneurs et des managers d'âge moyen ou avancé, dans des costumes pas précisément modernes. Sur la plupart des visages on pouvait lire l'inquiétude. Non pas tant par un nouveau mini-krach à la Bourse de Zagreb que par les soucis qu'ils apportaient de leurs groupes producteurs. Groupes d'exportation, et par là même installés en "province".

L'autre partie du monde des affaires ne se trouvait pas sur la rive droite de la Save. Les banquiers, les brokers, les managers de fonds et tout ce petit monde moderne, plus jeune, est quant à lui resté, réellement ou virtuellement, dans la "city" de Zagreb, sur l'autre rive de la Save. Eux, ce mardi, étaient davantage préoccupés de savoir si le Gouvernement américain allait sauver la plus grosse compagnie d'assurance AIG ou si allait s'ensuivre une autre faillite telle que celle de la banque d'investissement Lehman Brothers. Les chefs des sociétés de bourse avaient manqué de temps que pour franchir la Save et s'associer avec les producteurs étant donné que les journaux venaient justement d'annoncer qu'une chute de 5% de l'indice du Zagreb Stock Exchange était la conséquence des remous planétaires, mais que tout serait néanmoins en ordre car les firmes nationales "ont des fondements solides". Ma parole ! Des fondements solides ! S'ils étaient venus au Grand salon, ils auraient vu que le PIB n'allait pas se rétablir de sitôt, que les firmes dont les actions sont cotées en bourse ont de gros problèmes et que cela se repercutera dans les comptes finaux en 2008.

En raison de politiques économiques erronées les sociétés croates perdent la course avec la concurrence en Europe centrale. Cela est apparu au mieux dans le palmarès que les experts de Deloitte ont établi et que notre journal a publié. Il existe de moins en moins de firmes croates parmi les 500 plus grosses. La raison en est simple : elles ne sont pas orientées vers l'exportation, aussi ne peuvent-elles plus enregistrer de croissance sérieuse sur le marché domestique. Du coup, nous n'avons pas à jouer les dupes. La bourse ne va pas se rétablir si rapidement et si facilement ! Les médias ont placé au premier plan de l'inauguration du Grand salon la querelle entre Mesic et le gouvernement quant à savoir s'il fallait vendre l'INA à MOL ou pas. Il y a plus de quinze ans qu'il aurait fallu y songer. Maintenant il se fait tard. De l'ouverture de ce Grand salon d'automne il convient d'en retenir les conceptions adverses sur ce qui à l'avenir devrait être le moteur du développement de l'économie nationale.

Mesic plaide pour l'exportation (de marchandises). Polancec et pour la substitution de l'importation (d'énergie). De pareilles divisions sont à l'oeuvre lorsqu'il s'agit de la manière de booster la hausse du PIB. Mesic serait favorable à ce que tout, y compris les taux, soit mis en fonction de la production pour l'exportation. Il convient de croire que Polancec, comme homme d'affaires, n'y est pas non plus opposé, mais comme numéro deux du Gouvernement il promeut les investissements dans le secteur énergétique en tant que moteur du développement. Pour la construction de centrales électriques et autres installations énergétiques il faut des investissements à hauteur de 10 milliards d'euros. Cela a un air de déjà vu. Ces sept dernières années, des routes ont été construites et cela a ouvert des postes de travail, a permi d'ouvrir une série de firmes de construction, a encouragé la demande de ciment, de signalisations, de barrières et de coupe-vents. Maintenant on veut faire pareil avec la construction de centrales électriques. En l'espèce, il y aura du travail pour les constructeurs et les équipementiers tels que Koncar et Dalekovod. Seul reste un détail : d'où la Croatie sortirait-elle 10 milliards d'euros pour le secteur énergétique ? En s'endettant à l'étranger ? Difficile. En accordant aux étrangers de construire les centrales électriques ? Faisable, mais alors ce ne sera plus du "courant croate", et par ailleurs son prix posera question.

Quoi qu'il en soit, la dilapidation se poursuit.

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Source : Lider press, le 18 septembre 2008.

Auteur : Miodraga Sajatovica, rédacteur en chef du Lider press.


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