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Friday Night Lights - Bilan - Critique - Saison 2

Publié le 18 septembre 2008 par Blabla-Series

Adam a survécu au déménagement, il signe un retour triomphant sur le net à l'aide de son fidèle Zurabinho qui semble ne pas avoir perdu la main. Une époque chargée en séries, en nouveautés et seasons premieres. Que nenni, ici on fait du bilan, de l'analyse, on n'est pas le blog sériel le plus intelligent, le plus beau et le plus pertinent pour rien, alors pour entendre reparler de Fringe, va falloir attendre quelques mois. Ou pas, je peux céder aux moindres caprices de mes e-visiteurs. Pour le moment, retour plutôt bref sur la seconde saison de Friday Night Lights, une série stroduballon qui m'a réconcilié avec les ballons et les terrains de foot. Oui, vous m'avez manqué, je le confesse volontiers.

Football, bouleversements et petits coups de mou : Ben Silverman is the Devil

Ben Silverman adore Friday Night Lights, c’est ce qu’il se plait à dire. Mais “no one watches Friday Night Lights”, son constat est sans appel, on dirait presque qu’il en jubile de la glotte. Pour le bien de la série, apparemment, Ben Silverman a alors procédé à divers changements dans le fonctionnement du show et des Dillon Panthers. S’il est clair que la seconde saison de Friday Night Lights ne ressemble à la première saison que sur le papier, c’est bien à cause de notre nouvel ennemi Ben Silverman aka le nouvel Antéchrist de l’histoire cathodique.

Désirant miser sur des intrigues classiques de teen show, sur des déroulements plus convenus, moins poignants, des épisodes attendus et maladroits, un traitement d’intrigues éculées inapproprié et dénué de créativité, Silverman fit prendre un virage dangereux à Friday Night Lights. En s’éloignant donc progressivement du modèle de simplicité et d’humilité que la série avait elle-même créé la saison passée, Friday Night Lights a perdu un peu de son intensité -humaine et footballistique , d’éloges et … de spectateurs. Et ce n’est pas son budget ridicule et sa case horaire maudite qui auraient pu éviter la chute. Merci Ben pour cet interventionnisme ô combien néfaste.

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Clear Eyes, Full Hearts, Can't Lose !

I know what you did last summer : un arc dangereux

S’il fallait retenir une histoire de Friday Night Lights, saison 2, ce serait bien celle-ci : l’arc autour de la mort du violeur récidiviste tant cette trame principale est représentative des changements opérés sur la série.
En elle-même, la storyline est plutôt louable : tragique comme il faut avec à la clé, un effet lacrymal-pathos plutôt tolérable. La storyline a su éviter l’écueil de la tragédie typique boursouflée de teen show en essayant de garder au mieux l’humilité si véridique de la série pour s’intégrer dans la vie paisible de Dillon sans trop la chambouler, à cet égard, elle permit de poser un regard sur la vie familiale de Landry, un univers qui ne manquait pas d’intérêt. De plus, Adrienne Palicky et Jesse Plemons étant de formidables acteurs fiévreux, les deux protagonistes de la storyline ont été désarmants de sincérité et le spectateur n’a pu être que conquis à leur cause.

Mais au demeurant tragique, l’histoire avait de quoi dérouter dans un univers réputé simple et tranquille. A cet égard, on peut reprocher à cette histoire un manque flagrant d’authenticité et ce même si la dimension tragique du meurtre était superbement gérée, la storyline ne sieyait tout simplement pas à l’esprit de la série. Cette histoire était finalement trop déroutante et représentait un contraste trop important avec l’aspect humble et pragmatique prédominant dans une série réaliste comme Friday Night Lights.

Parachutée dès le season premiere, il semblait évident que cette tragédie était le moyen idéal choisi par Benny pour attirer de nouveaux téléspectateurs arrivés par hasard sur NBC ou créer de l’intérêt pour toute autre personne qui n’a ni le football ni Kyle Chandler comme icône mais qui, compte tenu des critiques élogieuses récoltées par la série et notamment par moi-même pour sa saison inaugurale, a voulu donner sa chance à la série. Du business, en somme.

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Mais où est-il ? Derrière-toi idiote !

Tami Taylor, mon personnage coup de cœur depuis Lorelai Gilmore

Connie Britton est une actrice fascinante qui mériterait qu’on lui érige un culte de la personne plus outrageant que celui des grands dictateurs pakistanais.
Jouer Tami, la femme du coach et appui féminin de toute une ville en émoi n’était pas une mince affaire mais le talent incommensurable de Connie permit une incarnation magistrale de Tami, métaphorique et spirituelle.

Si son rôle d’épouse dévouée et de fervente supportrice du travail de son cher et tendre est resté essentiel dans la vie de Tami (principalement en début de saison), dans cette saison, c’est davantage son rôle de mère qui est mis en avant. En ayant à gérer une ado en pleine crise existentielle et un tout jeune nouveau-né, Tami Taylor doit jongler entre deux domaines difficiles bien différents mais la tâche fut remarquablement effectuée.

Tami est une femme vulnérable qui peine à comprendre les maux de sa fille aînée et à se séparer de sweetie Gracie Bell mais c’est ce qui la rend attachante, Tami n’est pas parfaite, fait des erreurs, son amour pour sa famille est débonnaire, ça l’humanise et nous rapproche d’elle. L’actrice est somptueuse et incroyable, le personnage, lui, réaliste, émouvant et foncièrement humain, je suis subjugué. C’est tout. Pour de la critique constructive, il faudra repasser, tu as remarqué.

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Tami, marry-me !

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Une intensité rare pour une série sobrement réaliste, toute en simplicité

Ce n’était pas évident mais Friday Night Lights l’a fait, grâce à des personnages construits et à une ville plus vraie que nature : la série a réussi à maintenir une cohérence et une intensité globale et à faire oublier les aventures plus mélos voulues par la chaîne.

La saison est loin de la maîtrise parfaite de la première saison, l’impression d’une découverte magistrale capable de changer à jamais notre univers de sériephile fait à présent partie du passé. La série a montré qu’elle pouvait mal faire, qu’elle pouvait cloisonner ses personnages, banaliser la mélancolie de Dillon, sous exploiter la toile de fond de la série qu’est le football, mettre de côté des protagonistes majeurs comme Jason et Lyla…

Mais il n’empêche que les seuls moments poignants de la série ont su faire oublier toutes les erreurs commises dans cette saison. Voir un Smash en totale déperdition, un voyage imprévu à Mexico, une Julie dépressive et enragée, un Buddy Garrity face à ses responsabilités d’homme volage, une famille Taylor en crise, Matt Saracen et sa grand-mère ou même le couple improbable Landry-Tyra ont été les grands moments de cette seconde saison. Leur point commun ? Dans ces moments vibrants et poignants, il n’y a que des personnages sensibles, justes, authentiques, des personnages qui permettent ce rapport si privilégié et sincère que l’on a avec la série.


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