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Craque ou crache ?

Publié le 18 septembre 2008 par Philippe Di Folco
« Je te dis que le mot krach se prononce « crache », comme l’accident d’avion... »  assène Hussein le barman. Ma parole, ça s’énerve. Ensuite, la foule compacte massée derrière le bar reparle du 11 septembre, « le « kracheeuu » va coûter plus cher que l’écroulement de tours, ah ! ah ! ». C’est merveilleux : une belle rentrée, toute en profondeur, pleine de trous.   On prononce le mot krach comme l’onomatopée crac, dont il est l’homophone. Comme dans kraken, le monstre des abysses, le gigaoctopus, le Léviathan. Comme dans Krakatoa, l’explosif et vomitif volcan indonésien.   Je craque d’entendre tous ces couacs, cette cacophonie. Ça monte ça descend. Yoyoland dirigée par les yoyoteurs de la touffe.   Ballon rond ballon mou : de quel air te gonfles-tu, outre indicible mais fourbue ?   La foule compacte amassée derrière le bar vitupère, crache sur les larbins du Cac40 : « Bien fait pour eux ! et y manquerait plus qu’on leur paye des indèmes à tous ces cons ! »   On est tous patraques, on comprend pas bien. « Ce serait plus sain si tout se cassait la gueule une bonne fois, ma brave dame. Plus sain pour l’économie. L’argent faux disparaîtrait, oui monsieur. La spécul c’est pas bon, ça donne des grands airs. »   (T’as fini de payer ton crédit pour ton appart’ ? Non ? Bein moi j’dis ça comme ça, vu qu’en France, nos banques elles vont morfler, le crache ça se passe pas que de l’aut’ côté de l’océan, vieux !)   Cracheurs de faux contre cracheurs de venins, ils sont craquants les clients du café du matin.   Manque plus que notre nostradamus, celui qui dit toujours : « Je l’avais prédit ! ». Il est où d’ailleurs, ce gus ?   En vacances…

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