Magazine Poésie

Le premier de solitude

Par Volodia

Lorsque la nuit retombe

le jour ayant épuisé son crédit

et que les feuilles, soufflées

par le vent de la nuit,

ne savent plus pourquoi

ni comment

je remue la douleur

(les débris de la vie

pataugent au fond d'un verre)

Première promenade nocturne

sans toi

sans le poids du malheur malade

sans le poids du bonheur

j'ai envie de te serrer fort

je ne peux pas

j'ai peur

il faut cette distance de nos coeurs

pour revoir la couleur

à l'horizon

ressentir la douceur de l'air

sur le chemin

le poumon pur

sans cette limaille d'amour

cette plaie qui suppure

guérira sans ta main

qui l'enveloppait d'une étoffe

semblable à la mort

et la chérissait

sur mon ordre insistant

vaguement dissimulé par l'apparente

soumission de mon être

je guérirai

au long des danses vacillantes

des faux chants de victoire

des routes pavées de lames

l'écaille du mal

je guérirai

et toi de ton côté

seule avec tes fautes

et les miennes

tu croiras perdre la vie

à raison

puis au sortir d'une ruelle

très longue et sale

que tu auras crue interminable

éternelle

tu riras

alors dans les ciels

les grands oiseaux de l'amour

reviendront à tire-d'aile

et de nos cendres ressassées

trop longtemps et trop mal

malaxées sous nos mains désireuses

de connaître le vrai fond

d'accomplir le rituel

de nos sexes débordant

nous ferons un diamant

je reviendrai

tu seras là

rien ne s'efface sous le chiffon

de tes larmes --

et des miennes

tapies derrière le masque épais et froid

de l'homme désincarné

contemplant de sa tour

l'étroite distance

calculant l'espace à mettre

entre nos corps aimantés

voulant encore

comme les pièces d'un puzzle

s'encastrer --

rien ne s'efface et nous saurons

retrouver le fil de notre amour

j'y crois

il sera temps

nous accrocherons nos vêtements

à la haute patère du soleil

et nus nous reprendrons

nos ébats

à l'instant même où nous avions

suspendu cet envol

sans accroc dans la toile

de ce qui semble être

le destin

aujourd'hui il ordonne

que je lâche ta main

et marche seul, loin

mais je reviendrai

et tu seras là

rien ne s'efface sous le chiffon

de tes larmes et des miennes

car je t'aime et ce n'est pas

quelques barrières chichement dressées

quelques subtils détours

qui m'empêcheront de revenir

placer mes pas dans ta course

et toi aussi

tu guériras

hamster doré

la plus grande part

de ma joie

tu guériras

tu guériras

et si je devais faillir

ce ne serait qu'un mauvais rêve

rappelle-toi

l'effort à faire

les nuits de poix

tu balayeras

ces fragments froids

tu sauras

prendre la chance

de devenir...

et je reviendrai

car tu seras là

et nous saurons poursuivre

le fil de notre amour

tressé de flammes

et si je me trompe

qu'importe

la vie


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