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Cinéma indépendant : Delirious

Par Alban Ravassard

Bonjour à tous !

Je ne manquerais pour rien au monde de vous faire partager mes découvertes en cinéma indépendant et notamment Américain. Aujourd'hui je vous propose de découvrir " Delirious " le nouveau film de Tom Di Cillo dont je vous avais déjà parlé ici même. Présentation.

Cinéma indépendant : Delirious

Synopsis : Les Galantine, paparazzo new-yorkais, traque les people et rêve d'obtenir la photo exclusive qui le rendra riche et lui assurera aussi une véritable reconnaissance professionnelle. Lors d'une planque à la poursuite de la jeune pop star K'harma Leeds, il rencontre Toby, jeune SDF un peu paumé, et accepte de l'aider en l'engageant comme assistant. A la suite d'un improbable concours de circonstances, Toby entame une liaison avec K'harma Leeds. Qu'adviendra-t-il de l'association entre les deux hommes ?

Tom Di Cillo est un chef opérateur passé à la réalisation qui a déjà signé plusieurs long-métrages au succès et à la notoriété plus ou moins grand. Je l'avais moi-même découvert complètement par hasard en achetant à l'aveugle et pour une somme dérisoire le DVD de " ça tourne à Manhattan " dans lequel on retrouvait un Steve Buscemi excellent en réalisateur frustré et dépassé par les évènements qui se déroulent sur son tournage indépendant. Une sorte de mise en abyme astucieuse qui en comportait d'autres car le film jouait sur l'idée d'une narration onirique. Bref, bien plus qu'un exercice de style c'est un film véritablement réussi que chaque personne travaillant ou désirant travailler dans le cinéma se devrait de voir.

Cinéma indépendant : Delirious

Quelle fut ma surprise et, je dois l'avouer, mon excitation, lorsque j'ai vu que Tom Di Cillo s'apprêtait à sortir un nouveau long-métrage intitulé " Delirious " et dont le casting avait de quoi allécher : Steve Buscemi, Michael Pitt et Alison Lohman dans les rôles principaux avouez que ça a de quoi faire rêver. Et de rêve il est encore question dans ce film. Rêve, qui semble devenir un leitmotiv de l'œuvre du réalisateur indépendant. En effet, ici il est question du rêve de devenir célèbre et de la fine frontière qui sépare désormais les stars de leur public. Ainsi, sans grande surprises verront-nous le duo de choc du film, Steve Buscemi et Michael Pitt, répéter à de nombreuses reprises que les stars sont des gens comme les autres, que nous sommes tous égaux, peut-être dans le but d'essayer vainement de s'en convaincre intimement.

Cinéma indépendant : Delirious

" Delirious " déroule donc une véritable réflexion sur le statut de la célébrité et les conséquences qu'elle peut avoir sur une vie en bien comme en mal que l'on se voie intégré (parfois malgré nous) ou mis au banc de cette dernière. Comme d'habitude chez le réalisateur, le sujet est traité avec beaucoup d'humour et c'est un plaisir que de se délecter des dialogues incisifs échangés entre les deux protagonistes masculins. Néanmoins, le film évolue constamment en équilibre entre deux états : rire et pathos, exagération et justesse, romantisme cucul et pur moment de poésie (le superbe flottement poétique et urbain de Michal Pitt après avoir passé une nuit avec Alison Lohman). C'est justement le maintien de cet équilibre qui fait la force de " Delirious " et lui donne le potentiel des grands films. Il s'en dégage ainsi une beauté et une sincérité touchantes.

Cinéma indépendant : Delirious

Ceci se retrouve au sein même de la séquence finale dont le changement de ton et le suspense sont accrocheurs, et où Buscemi peut développer au maximum le large panel de son jeu d'acteur (même si il en fait peut-être un peu trop parfois). Séquence finale attendue mais légèrement cynique sur le fond qui nous rappelle qu'il existe et subsiste bel et bien deux mondes différents : celui de la célébrité et des spotlights dévorants (le couple star se fond dans la lumière) et un monde plus sombre, celui des laissés pour compte qui pour ainsi dire vivent dans l'ombre de ces célébrités mais aussi grâce à elles. Au final l'un ne peut exister sans l'autre. Ils sont les deux faces d'une même pièce : ombre et lumière. Je clôturerais cette critique par un conseil : restez jusqu'à la fin du générique, qui est en plus assez court, afin de bénéficier d'une séquence supplémentaire assez géniale où Steve Buscemi clôture le film d'une des plus belles façons qu'il soit.

Note : 4/5

" Delirious " vaut le détour pour son casting attachant et touchant, parfois cabotin qui procure un plaisir largement au-dessus de la moyenne. Un beau film, sincère et profond porté par un panel d'acteurs formidables. Une belle surprise.


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