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Les Chants de Maldoror

Par Madame Charlotte

Auteur : Isidore Ducasse (Lautréamont)
1ère édition : 1870 ou 1890
Ma note :

Résumé:

Il est quasiment impossible de résumer cet ouvrage, présenté comme une série de poèmes en proses, divisés en six parties. Maldoror, qui tient plus du diable que de l’homme, observe le monde, plonge au cœur des vices, des mystères surnaturels.

Mon avis:

J’écris cet article quelques mois après avoir lu l’œuvre, et je pense qu’ainsi, mon jugement, même s’il perd un peu de clarté concernant les faits abordés dans les Chants, demeurera plus objectif, empreint d’un certain recul. Ecrits par le jeune Isidore Ducasse, ayant emprunté le pseudonyme Lautréamont, Les Chants de Maldoror passèrent inaperçus à leur époque, mais furent redécouverts par les surréalistes. Par certains traits, notamment lors des premiers Chants, je m’aperçois parfois qu’il s’agit d’une composition de jeunesse, où l’auteur, à peine sorti de l’adolescence, exprimer un mal être fantasmagorique sous forme de prose poétique parfois un peu compliquée, et d’adresse au lecteur pour susciter sa curiosité.L’on discerne aisément les influences littéraires, telle que le Melmoth de Mathurin, les compositions de Baudelaire, de Sade, Chateaubriand, Nerval et même Goethe. Il a beaucoup influencé les surréalistes avec son « poulpe au regard de soie », ou sa conception de la beauté «comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie. ».

La trame de l’histoire se déroule autour du personnage de Maldoror, qui selon les scènes, prend divers apparences, joue différents rôles, passant tantôt pour cruel et sadique, mais encore pour une victime, rejeté des hommes, pervertis par le monde, alors qu’il n’était pas méchant à sa naissance. Les thèmes récurrents restent la critique de Dieu, le vampirisme, la cruauté mêlée de sensualité et de plaisir, la prostitution, le monde marin, et l’océan. Le Créateur apparaît comme un être ignoble et avide de sang, de souffrances, se plaisant à martyriser les êtres humains, ou comme un être déchus, saoul, que les animaux même méprisent et accusent de tous les maux. Le thème animalier est très présent dans la mesure où certains personnages marquant la vie de Mr Ducasse ont été personnifiés, métaphorisés sous cette forme. Il y a également une odemagnifique au vieil océan, « immense bleu sur le corps de la terre. »

J’ai remarqué un changement dans le style d’écriture, à partir du troisième chant. Les poèmes en prose deviennent plus longs, et se transforment en petites histoires, plus ou moins marquantes, alors que les deux premiers Chants comportaient un grand nombre de réflexions, et de diversions. Les deux derniers Chants sont également particuliers par le fait que Lautréamont explique d’une part certaines bizarreries de son roman, d’autre part nous propose « un petit roman de trente pages », apparenté au conte.

Beaucoup de mes camarades ayant lu (ou tenté de lire, car hélas peu semblent être arrivés au bout) l’œuvre, l’ont déclarée pessimiste, voire déprimante.Certes, Les Chants de Maldoror restent très sombres, mais il ne faut pas commettre la dimension poétique omniprésente. Ainsi, la personnalité d’Isidore Ducasse m’a parût quelque peu fascinante, car au de là des sadismes qu’il décrit, c’est une âme torturée mais pleine de profondeur qui s’exprime, et mûrit au fil des pages.La richesse des métaphores, et leur variété demeure incomparable, témoins du génie de l’imagination de l’auteur.


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