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Congrès de Reims

Publié le 24 septembre 2008 par Jfa

Que va-t-il se passer à ce congrès de Reims ? Quels en sont les enjeux ?

Je crois, contrairement à la plupart des commentateurs et à l’ami Hervé qui s’obstinent à dénicher des désaccords idéologiques ou de stratégies entre les trois grandes motions, qu’on ne peut comprendre ce qui se passe qu’à la lueur d’enjeux internes et principalement deux:

- Il faut sauver l’appareil du Parti qui, dans la période hollandaise, hormis quelques épisodes, a permis à chaque grosse écurie d’obtenir à peu près ce qu’elle désirait. L’alliance des ex-jospiniens et rocardiens autour de B. Delanoë avec ce qui reste de l’appareil autour de F. Hollande n’a pas d’autre sens. Elle annonce une fusion, à Reims, avec la motion de Martine Aubry regroupant strauss-kahniens et fabiusiens. L’adversaire est S. Royal et ses troupes Désir d’Avenir qui, dans une tactique à la T. Blair et avec le soutien des médias, espéraient prendre le parti de l’extérieur. Persuadée d’un destin messianique, elle persiste. Cela avait failli marcher avec sa désignation aux investitures présidentielles. Depuis elle a accumulé les gaffes et apparaît surtout comme la candidate illuminée que N. Sarkozy aimerait avoir en face en 2012.

- Un deuxième enjeu est celui qui oppose la tradition du parti aux exigences des grands barons locaux et leurs grosses (en nombre de cartes) fédérations. Ceux-ci, habituels faiseurs de rois, après avoir obtenu une modification statutaire d’importance (la création d’un Conseil des Territoires faisant pendant au Conseil National), entendent pousser leur avantage plus loin en soutenant Mme Royal. Aucune exigence idéologique chez ces gens là: ils ne demandent qu’à ce qu’on les laisse faire la loi chez eux même si cela suppose des libertés avec les statuts du PS voire davantage, à l’instar de la fédération des Bouches du Rhône.Ils savent en outre qu’un PS à la tête du pays rendrait leurs élections locales plus difficiles.

Dans la perspective de cette fusion annoncée des motions Delanoë-Hollande et M. Aubry, fusion qui devrait, de peu, atteindre la majorité absolue, la motion de la gauche du parti se trouvera confrontée à un choix cornélien:

- Soit fusionner, comme au congrès précédent, dans l’espoir de quelques places, et continuer par là même à maintenir au PS un encéphalogramme idéologiquement plat, nouveau consensus mou,…

- Soit s’affirmer politiquement, faisant entendre une voix radicale et forte, développant des analyses hors-consensus “politiquement correct”, engageant le combat culturel mais aussi un nouveau militantisme de terrain, y compris en dehors des périodes électorales, prenant parti dans les combats sociaux qui ne vont pas manquer de se développer,.., seules voies susceptibles de rassembler ce qui reste de gauche dans ce paysage ravagé.

A moins que d’ici Novembre les adhérents socialistes se rendent compte de leur marasme actuel, phénomène auquel je crois peu du fait du pourcentage de votes captifs existant dans toutes les grosses fédérations.

Autres sujets: l’état réel de la blogosphère, sur Transnet. 

- Cafetiers, hôtelier, restaurateurs: voilà une profession qui a massivement voté Sarkozy, le Président de leur syndicat étant un de ses plus zélés supporters. Il leur avait promis qu’avec lui, la baisse de la TVA à 5,5% ne serait qu’une formalité (qu’ils attendent encore). Le Monde nous donne un des résultats de leur choix “Avec la baisse du pouvoir d’achat et l’interdiction de fumer, les faillites ont augmenté de 37,5 % au premier semestre”….

- Pauvre Raffarin. La Présidence du sénat, pour laquelle il se préparait depuis si longtemps, risque de lui passer sous le nez avec le choix de l’UMP. Si la gauche n’est pas ingrate, elle devrait voter pour l’homme qui a réussi à lui donner la quasi totalité des Conseil Régionaux du fait de sa calamiteuse politique.

-Logement social- Enveloppes en forte baisse dans le budget 2009. Le Monde.

- Krach financier: Comme en 1929, le système financier a permis aux institutions financières d’emprunter sur la valeur d’actifs spéculatifs, pour acheter de plus grandes quantités de tels actifs et faire miroiter des rendements illusoires aux épargnants. Sous mille et une formes avec des risques croissants, pour assurer des rentabilités impossibles et des bonus ahurissants….. Bien des choses, d’ailleurs, renvoient à 1933 : une nouvelle réglementation bancaire, une forte injection budgétaire, des nationalisations, des tensions militaires et géopolitiques, de grands progrès techniques. Mais aussi l’extraordinaire connivence entre Washington et Wall Street dont les banquiers ont, une fois de plus, rédigés les décisions reportant les conséquences de leur cupidité sur les contribuables”. Blog de Jacques Attali .


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