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Feedbooks, nouveau bilan d'une publication numérique

Par Jean-Jacques Nuel

J’ai mis en ligne cet été sur la plateforme Feedbooks deux textes précédemment publiés en revues, La donne et La nouvelle, sous forme de petits ebooks téléchargeables gratuitement. Début septembre, j’ai ajouté un nouveau texte d’humour, Le petit appartement au sixième étage dans la prairie.

Ces dernières semaines, l’outil de publication de Feedbooks s’est grandement amélioré, et les réticences dont je faisais part lors de mon premier bilan sont aujourd’hui tombées pour la plupart. Le site offre désormais un véritable outil de publication, comme on en trouve sur les blogs, avec les fonctions de base (gras, italique, souligné, alignement à droite, centré…), mais aussi d’autres plus évoluées (caractères spéciaux, espace insécable, gomme de formatage…) On devrait avoir bientôt la possibilité d’envoyer des couvertures personnalisées, puis d’inclure des images directement dans le texte.

Concernant la diffusion, j’ai pu relever plus de 300 téléchargements en quelques semaines sur ces trois textes, ce qui est plutôt appréciable. Certains auteurs de langue française présents sur Feedbooks depuis plus d’un an ( Thomas Desmond, Irène Delse) comptent près de 1000 téléchargements par texte. Un résultat très enviable, d’autant plus que les statistiques sont fiables et les chiffres « nets » : la procédure de téléchargement reste un acte volontaire, une « commande de texte » (même si elle est gratuite en l’occurrence), alors que les statistiques des blogs ou des sites reflètent souvent les passages hasardeux des internautes sur les pages web.

Mais pour parvenir à un minimum d’audience, l’auteur doit participer à la diffusion. Comme l’indique Hadrien Gardeur, cofondateur de Feedbooks, dans un commentaire à ma précédente note : « Globalement, que ce soit quand on diffuse sa vidéo sur Youtube, ses photos sur Flickr ou ses chansons sur Myspace, le principe reste le même. Celui de la communication « many to many » : il appartient à l’auteur de pousser en avant la diffusion de son œuvre et il ne faut pas compter sur la plateforme de diffusion en elle-même pour avoir du succès. Bien sûr, si on apparaît en première page d’un de ces sites, on est porté par leur fréquentation, mais il faut une impulsion initiale que seul l’auteur peut donner à son œuvre. »

Bien des lecteurs refusent encore le format numérique, revendiquant leur fidélité au papier, mais les supports physique et virtuel ne sont pas en concurrence, les deux vont coexister et correspondent à des usages ou à des moments de lecture différents. L’arrivée de nouveaux formats comme l’ePub, qu’on peut lire entre autres sur l’iPhone, via le logiciel Stanza, va générer de nouvelles pratiques de lecture. S’il est préférable (en tout cas, pour ceux de ma génération) de lire un bon livre « à l’ancienne » dans son intérieur douillet, il peut s’avérer plus pratique, debout dans un RER bondé, de lire sur un lecteur électronique ou sur l’écran de son téléphone portable, comme j’ai pu le constater à Tokyo. Dans un bon article du Monde, signé Karyn Poupée, on apprend que 25 millions de Japonais ont ainsi lu le roman Koizora (« Ciel d’amour ») avant même sa mise en place en librairie. Koizora est en fait un des premiers best-sellers de l’ère numérique, un « keitai shosetsu », un roman sur portable, téléchargé et lu sur un téléphone portable. Loin d'atteindre de tels scores, la plateforme Feedbooks peut cependant afficher 28 000 livres distribués chaque jour et un million de fichiers au format ePub téléchargés.

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(Clliquer sur les couvertures pour accéder à la page de téléchargement. Pour la lecture sur ordinateur, choisir le format PDF.)

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