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Nicolas Sarkozy : ce sera la faute à la crise

Publié le 26 septembre 2008 par Hmoreigne

sarko.1222417734.jpgEn campagne électorale permanente Nicolas Sarkozy a choisi le zénith de Toulon pour parler krach financier devant un parterre de 4000 invités. Après avoir dressé un tableau apocalyptique du système financier international le Chef de l’Etat a prévenu. La crise “est en train de bouleverser le monde”, elle “n’est pas finie”, “ses conséquences seront durables” et la France ne sera pas “à l’abri. Si demain notre pays rencontre des difficultés, la faute sera donc imputable à la conjoncture internationale, pas à la politique économique de l’exécutif.

Superbe tour de passe-passe devant un large public. Le magicien Sarkozy a défaut de changer le plomb en or a trouvé un coupable idéal aux futures difficultés intérieures. Dans un populisme qu’il maîtrise bien, le président de la République, singulièrement symbole du blin-bling et de l’argent qui coule à flots, a dénoncé un capitalisme financier qu’il accuse d’être devenu fou.

Disparues soudainement la croissance qui devait être ramenée avec les dents, les promesses sur le pouvoir d’achat. A la place, ce seront des tours de ceinture et des larmes. Oublié également le modèle américain, si vanté qui innerve pensées et actions du président. L’amnésie s’étend aux multiples rapports qui, de celui de la Banque de France en 2005 à celui de Jacques Attali, alertaient sur une crise aux proportions dignes de celle de 1929.

Gérer c’est prévoir dit-on. A l’évidence la vigie de l’Elysée n’a rien vu venir et rien anticipé. Englué dans l’action présente, l’hyperprésident au mimétisme de Narcisse, manque du temps nécessaire à la réflexion et à la prospective. Passe encore. Mais la réaction, même tardive, apparaît insuffisante. Ce n’est pas parce que Nicolas Sarkozy fait des grandes messes, qu’il a changé son latin. Contre vents et marées, le président a confirmé qu’il ne changera pas le cap de sa politique intérieure. Au contraire, les réformes tous azimuts seront amplifiées.

C’est dans les situations délicates que se révèlent les hommes d’Etat. Après nous avoir fait le coup de Baden-Baden,  et un long silence de huit jours, Nicolas Sarkozy semble incapable, à la différence de son prédécesseur étoilé, de reprendre la main. Alors qu’il exerce la présidence tournante de l’Union Européenne, le Chef de l’Etat, contrairement à l’attitude qu’il avait adopté dans la crise caucasienne, fait la lourde erreur de ne pas mobiliser ses homologues des pays de l’Union pour tenter de dégager une stratégie commune. Président en exercice de l’Union européenne, il a simplement estimé que cette dernière devait engager une “réflexion” sur “les objectifs assignés à la politique monétaire”. La déclaration vise une fois de plus la Banque centrale européenne (BCE) accusée, de donner la préférence à la lutte contre l’inflation, plutôt qu’à la défense de la croissance.

Là où il se voulait rassurant, Nicolas Sarkozy, à l’aune de son passif, s’est montré inquiétant en affirmant: «Je ne conduirai pas une politique d’austérité qui aggraverait le récession. Je n’accepterai pas des hausses des impôts et des taxes qui réduiraient le pouvoir d’achat des Français». Faut-il donc s’attendre à l’inverse ? D’ores et déjà il semblerait que les chiffres du chômage pour le mois d’août soient extrêmement mauvais. De la à dire que la crise arrive à point…


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