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Le GPC rend son verdict : beaucoup de mots et de CO2 !

Publié le 26 septembre 2008 par Chezfab
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Depuis maintenant 15 ans nous sommes abreuvés de discours, de protocoles et de colloques en tout genre entre puissants de ce monde sur l’état de la planète, surtout sur les émissions de CO2.

Bien entendu il y a urgence. Comme le soulignaient les experts du GIEC (Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’évolution du Climat), nous sommes au bord d’un dérèglement massif. Selon eux, si l’on suivait au moins Kyoto (le protocole, pas la ville), nous pourrions, peut être, limiter les dégâts et avoir un réchauffement global de 2 ° sur 100 ans, soit du « prévisible ».

Seulement là, les experts du GPC (Global Carbon Project) viennent de tirer la sonnette d’alarme. Pourquoi ? Tout simplement parce que la concentration du principal gaz à effet de serre (CO2), qui s'élevait à environ 270 parties par million (ppm) au cours de l'ère préindustrielle, atteint aujourd'hui 385 ppm. Un chiffre qui ne cesse de croître. Et donc qui nous alerte sur le fait que la courbe ascendante est bien plus forte que prévue ! En gros, c’est un peu comme si nous n’avions rien fait ces dernières années. Et d’ailleurs, c’est exactement cela : nous n’avons rien fait, sauf corriger à la marge un problème de fond !

Cela signifie quoi ? Rien de grave voyons ! Juste qu’au lieu d’un réchauffement de 2 ° en cent ans, on va sûrement vers un réchauffement de 2 ° en 50 ans ! Et que, par la même occasion, on risque d’avoir un réchauffement global de +4 à +6°c en 100 ans… Soit juste ce qui nous entraîne dans la zone de l’imprévisible et du chaotique ! Ou comment mettre la survie de l’homme en jeu…

Dans Le monde on peut lire ceci (à propos de la hausse du CO2) :

Pourquoi une telle hausse ? "D'abord, il faut avouer qu'il n'y a pas eu d'avancée technologique déterminante, au cours des quinze dernières années, à même de les ralentir significativement", remarque MmeLe Quéré. L'essentiel (65%) de cette augmentation récente des émissions est imputable à la croissance de l'activité économique, mais 17% proviennent de la baisse en "efficacité-carbone" de l'économie mondiale. "Ce qui veut dire, de manière très paradoxale, qu'il faut aujourd'hui émettre plus de carbone pour produire un dollar qu'il ne le fallait en 2000", décrypte M.Ciais.

Rappelons nous des propos de nos chers productivistes de gauche comme de droite : plus de croissance, c’est moins d’impacts … Ha bon ? Ben il doit y avoir un raté quelque part non ? Parce que là c’est plutôt l’inverse : la croissance à tout prix vient de mettre en marche le réchauffement à tout crin ! Et la fin est intéressante : on doit mettre plus de carbone ajourd’hui pour un dollar qu’hier ! Deux facteurs à cela : les délocalisations (transport) mais aussi (et surtout) l’exploitation des gisements de pétrole bitumineux et profond.

Nous voyons déjà des économistes lever le doigt pour dire que ce n’est pas de la faute des pays riches, qui sont sobres en énergie et CO2 mais de ces vilains pays en développements. Et bien perdu ! Même si leurs émissions de CO2 ont augmenté, les notre n’ont pas baissé, au contraire même !

"Depuis 2000, les émissions ont crû en moyenne de 3,5% par an, soit quatre fois plus vite qu'entre 1990 et 2000, où cette augmentation annuelle n'avait été que de 0,9% environ", explique Corinne Le Quéré (université d'East Anglia et British Antarctic Survey), membre du GCP. A titre de comparaison, le pire scénario du GIEC prévoit seulement une augmentation de 2,7% par an. "Cela s'explique par le fait que les pays industrialisés n'ont globalement pas diminué leurs émissions depuis les années 1990 tandis que le développement économique des pays en voie de développement, en particulier la Chine et l'Inde, a été beaucoup plus rapide que prévu", ajoute Corinne Le Quéré.

Oui vous lisez bien ! Alors que nos politiques nous affirment que nous avons fait des efforts, nous nous rendons compte que depuis 1990, rien n’a bougé pour les pays riches, voir même que cela s’est accéléré (l’augmentation plus forte que prévue n’est pas liée qu’au pays en voie de développement). Ce n’est plus un mensonge là, c’est pire que cela ! Une hypothèque sur l’avenir au nom du profit ! Ce qui est inquiétant, c’est que dans le même temps la production des produits manufacturés a été massivement transmise dans les pays pauvres. Sans effet sur l’impact carbone des pays riches pour autant (c’était pourtant le tour de passe-passe prévu par les oligarques histoire de truquer les choses).

Dans son assez bon livre « Comment ne plus être progressiste sans devenir réactionnaire », Jean-Paul Besset esquissait déjà ce fait : sans changement de mentalité, impossible de changer nos habitudes. Pourquoi je cite cet auteur ? Tout simplement parce qu’il est assez proche des écologistes modérés, comme Nicolas Hulot. Si même eux sentent venir le son de l’orage qui gronde et compte tenu du fait qu’ils ont accès au pouvoir en place, celui-ci ne peut pas dire qu’il ne savait pas !

Nous sommes face à un mur, et nous continuons en klaxonnant. Il est temps de prendre des mesures réellement radicales pour changer les choses. C’est bien une révolution des esprits et de nos modes de vie que nous devons mettre en place, et ce sans attendre !


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