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Tideland de Mitch Cullin

Par Sylvie

ETATS-UNIS -Adaptation cinématographique par Terry Gilliam
Tideland de Mitch Cullin
Editions Naïve, 2006
Voici un récit mystérieux qui ne ressemble à aucun autre ; on pourrait le qualifier d'Alice au pays des merveilles gothiques...En effet, l'auteur nous dévoile la force que peut avoir l'imaginaire d'une petite fille face à la mort.
Tout commence comme La petite maison dans la prairie : une petite fille nommée Jéliza-Rose emménage avec son père dans une maison au fin fond de la campagne texane. On apprend vite que son père, ex rocker, est un junkie et que sa mère vient de mourir. D'ailleurs, le père, lui non plus, ne va pas tarder à rendre l'âme suite à une overdose. Mais cela, nous le devinons que progressivement car tout est vu par les yeux de l'enfant. Jeliza-Rose est livrée à elle-même ; elle parfume et coiffe son père et découvre le monde alentour : des écureuils "Superman", des lucioles, des hommes des marais....Elle a pour seule amie une tête de barbie, Classique, avec qui elle dialogue sans cesse. En se promenant dans les environs, elles vont apercevoir une grande silhouette féminine. Est-ce une reine ? Une sorcière ?
Je vous laisse découvrir la suite...Ce qui frappe dans ce livre, c'est d'abord sa puissance visuelle. Les éléments féeriques côtoient les sujets les plus morbides ; Jeliza-Rose nie la mort de son père et s'invente un scénario avec ses poupées Barbies. Elle rencontre des personnages foldingues. Sont-ils réels ? Fantasmés ? A vous de choisir !

Tideland, c'est l'imagination passionnée de l'enfance et la transfiguration de la mort. Maquillage, animaux empaillés, momifications...Le roman multiplie les évocations des "rituels mortuaires".

On peut parler de conte noir ; la féerie côtoie toujours le morbide le plus sombre. L'auteur adopte le point de vue de Jeliza-Rose si bien que nous sommes plongés dans le cerveau déjanté de la petite fille qui s'invente une vie, des amis, un mari. Un champ devient un vaste océan où l'on va tuer le méchant requin...
Cela pourrait être du Tim Burton pour la puissance visuelle , le côté burlesque en moins. Fantasmes, folie, rêves : bienvenue dans un monde revisité par l'enfance meurtrie...


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