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Musiques éthiopiennes

Publié le 30 septembre 2008 par Musique

Musiques éthiopiennes
La musique éthiopienne est extrêmement diversifiée, chaque ethnie d'Éthiopie développant ses propres sonorités. Elle reste encore méconnue, elle qui recèle de véritables trésors, dont l'un des plus fameux artisans se nomme Mahmoud Ahmed. Certaines formes de musique traditionnelle sont fortement influencées par la musique folk d'autres régions de la Corne de l'Afrique, particulièrement la Somalie. L'influence du christianisme se ressent également dans la musique égyptienne. Au nord-est du pays, dans l'ancienne région de Wollo, s'est développé une forme de musique islamique appelée manzuma initialement chantée en amharique pour s'étendre aux régions d'Harar et de Jimma où elle est maintenant chantée en oromo. Sur les plateaux d'Éthiopie la musique traditionnelle est jouée par des musiciens itinérants dénommé les azmaris qui sont considérés à la fois avec suspicion et respect dans la société éthiopienne.
Théorie musicale La musique éthiopienne des plateaux utilise un système modal particulier appelé qenet qui se décline sur quatre modes : tezeta, bati, ambassel et anchihoy.[1] Trois modes complémentaires sont des variations des précédents, à savoir : tezeta minor, bati major et bati minor. Certaines chansons prennent d'ailleurs le nom de leur genet. Lorsqu'ils sont joués sur des instruments traditionnels, ces modes ne sont généralement pas tempérés alors qu'en utilisant des instruments occidentaux comme le piano ou la guitare, ils sont joués en suivant les tempérament occidentaux.

La musique traditionnelle est généralement monophonique ou hétérophonique. Elle est beaucoup plus rarement polyphonique.

Instruments de musique

Musiques éthiopiennes

Instruments à corde
Musicien éthiopien jouant du krarParmi les instruments à corde traditionnels, on peut citer :

le masenqo (également appelé macenko) qui est un luth a une corde se jouant avec un archet le krar ou kirar, une lyre à six cordes le kissar, un genre de lyre à cinq cordes la begena qui est un type de harpe avec dix cordes la dita (une lyre à cinq cordes) l'arc musical à une corde ainsi qu'une variante à trois cordes

Instruments à ventLa washint est une flute de bambou assez répandue sur les plateaux d'Éthiopie. On trouve également dans certaines régions des sortes de trompettes comme le malakat et le holdudwa (dont la forme est proche du shophar) principalement dans le sud du pays.[2]
La flute Embilta, qui n'a pas de trous et produit seulement deux tons, est généralement en métal au Nord et en bambou au sud. Chez les Konsos et d'autres ethnies du sud, on joue la fanta, une espèce de flute de pan.

IdiophonesAu sein de l'Église éthiopienne orthodoxe, la musique liturgique emploie le senasel, un sistre. Historiquement, les églises rurales utilisaient le dawal, un genre de bâton fait de pierre ou de bois. Les falashas utilisent un petit gong appelé le qachel pour accompagner les chants liturgiques. Le toom, un idiophone fait de lamelles métalliques, est utilisé chez les Nuers, Anuaks, Majangirs, Surmas et autres groupes nilo-sahariens.

Membranophones Le kebero est un large tambour utilisé dans la musique liturgique orthodoxe. Le nagarit, joué avec un bâton courbé, est en principe utilisé lors de cérémonies laiques alors qu'il a une fonction liturgique chez les falashas. Les gurages et d'autres ethnies du sud jouent fréquemment de l'atamo, un petit tambour parfois fait d'argile.

Types de musique

Musique populaire L'Éthiopie est un pays de musique traditionnelle. Bien entendu, la musique populaire est jouée, enregistrée et écoutée, la plupart des musiciens chantent aussi des chansons traditionnelles et la plus grande partie du public écoute à la fois de la musique populaire et traditionnelle. L'un des exemples de cette tradition de la musique populaire en Éthiopie fut celui du brass band Arba Lijoch, composé de quarante orphelins ayant fuit Jerusalem sous le règne de Haile Selassie. Ce groupe, qui est arrivé à Addis Ababa le 6 septembre 1924, est devenu le premier orchestre officiel d'Éthiopie. A la fin de la seconde guerre mondiale de grands orchestres accompagnaient les chanteurs. Les orchestres les plus connus furent ceux de l'armée, de la police et l'orchestre de la garde impériale. Généralement ces groupes étaient dirigés par des européens ou des arméniens.


Entre les années 1950 et 1970, de nombreux musiciens populaires sont apparus comme Bezunesh Bekele, Mahmoud Ahmed, Alemayehu Eshete, Hirut Bekele, Ali Birra, Ayalew Mesfin, Kiros Alemayehu, Muluken Melesse et Tilahun Gessesse. Dans la musique traditionnelle on peut citer Alemu Aga, Kassa Tessema, Ketema Makonnen, Asnaketch Worku ou Mary Armede. A cette époque, le musicien le plus influent était sans doute l'inventeur de l'Éthio-jazz, Mulatu Astatke.

Durant les années 1980, le Derg contrôlait l'Éthiopie et l'émigration était devenu quasiment impossible. Des musiciens ont tout de même percés comme Ethio Stars, Wallias Band et Roha Band dont le chanteur, Neway Debebe, était particulièrement populaire. Il a d'ailleurs contribué à populariser l'utilisation du seminna-werq (cire et or, une forme poétique de double sens) dans la musique, permettant ainsi aux chanteurs de critiquer le gouvernement sans risquer la censure.

Scène contemporaine

Aster Aweke est l'un des musiciens éthiopien les plus populaire, originaire de Los Angeles.

Plus récemment, la musique du Tigré et d'Érythrée est devenue populaire en Éthiopie et parmi les exilés, notamment en Italie. Toutefois, la plus grande évolution a été le développement du bolel, un genre de blues, joué par des azmaris dans certains quartiers d'Addis Ababa, particulièrement à Yohannès Sefer et Kazentchis, avec des musiciens comme Tigist Assefa, Tedje ou Admassou Abate.

Actuellement, la chanteuse la plus influente à la renommée internationale est Gigi. Avec ses concerts, entourée de musiciens de jazz comme Bill Laswell (qui est aussi son époux) et Herbie Hancock, Gigi a rendu la musique éthiopienne populaire, notamment aux États-Unis où elle vit désormais.


Bibliographie
 
Francis Falceto,  Un siècle de musique moderne en Éthiopie. (précédé d'une hypothèse baroque), Cahiers d'études africaines, 168, 2002

Notes et références

  • (en) Falceto, Francis. "Land of Wax and Gold," 2000. In Broughton, Simon and Ellingham, Mark with McConnachie, James and Duane, Orla (Ed.), World Music, Vol. 1: Africa, Europe and the Middle East, pp 480-487. Rough Guides Ltd, Penguin Books. ISBN 1-85828-636-0
  1. New Grove 2001, Shelemay, Kay Kaufman, viii, p. 356}}
  2. Shelemay, pp. 355-356

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