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Crise : la contagion

Publié le 30 septembre 2008 par Jlhuss

gueant.1222714459.jpg Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, homme de l’ombre, ancien préfet, depuis longtemps derrière Nicolas Sarkozy, ne fréquente pas abusivement les médias et reste avare de ses propos.
Il rompt ce silence pour déclarer dimanche soir, à propos des conséquences prévisibles de la crise financière :

- “Personne ne sait véritablement ce qui va se passer”.  Des propos, même s’ils sont inquiétants, qui s’éloignent de tous les poncifs énoncés par les spécialistes et économistes “éclairés”. Il y a peu encore, quelques jours, on entendait : - “certes, une récession économique est prévisible en Europe et en France, mais pour ce qui concerne les problèmes financiers et bancaires, l’Europe et la France sont à l’abri de ce “tsunami”; les structures n’étant pas les mêmes, les disciplines plus strictes, les prises de risque plus raisonnables etc.” Ça jouait un peu “gros bras” …


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Il n’en est rien. Hier, les bourses européennes accusent à nouveau le coup et très durement. Les marchés s’inquiètent des défaillances en cascade du secteur financier. A Paris, le CAC 40 a chuté de 5,04%, pour tomber sous les 4.000 points.
Le modèle capitaliste et sa “globalisation”, le modèle d’économie de marché, prédomine toujours, en dépit de ceux qui pensent que nous vivons la “fin d’un monde”. Même si nous nous orientions vers davantage de réglementations et de régulation, cela n’est pas près de changer. L’Europe n’échappera pas à un choc financier rude, dans une économie mondialisée, il ne peut en être autrement. Il faut seulement un certain temps avant d’enregistrer les dégats. Ainsi, inévitablement les pays européens seront touchés, et sans doute plus durement, pour des raisons structurelles.
L’Europe va être, en effet, confrontée à deux problèmes supplémentaires.  D’abord, chaque pays gère son organisation bancaire de manière indépendante donc il sera bien difficile d’établir un plan de sauvetage commun surtout quand on sait que certains, comme le Royaume-Uni, ne sont même pas dans la zone euro. Ensuite, les pays européens ont des contraintes budgétaires très lourdes, souvent très endettés il n’est pas certain que les marges de manœuvres soient importantes pour injecter de l’argent frais, à moins de creuser encore davantage les déficits et de déroger aux “règles de l’euro-zone”. Cette fragilité structurelle donne raison à Claude Guéant, en fait, personne ne sait vraiment ce qui va se passer. Le suspens devient encore plus important, quand on enregistre l’opposition du peuple américain au plan de sauvetage Paulson (25% seulement l’approuvent) et le refus des la chambre des représentants de le valider.

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On perçoit très bien le “frisson” généralisé qui s’empare des européens, la BCE injecte des euros; dimanche soir, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg, annoncent leur intention de nationaliser le “bancassureur” Fortis en y injectant un total de 11,2 milliards d’euros; le Trésor du Royaume-Uni annonce lundi la nationalisation de la banque britannique Bradford & Bingley… De son côté, Nicolas Sarkozy réunit à l’Elysée, les dirigeants des principaux groupes bancaires et d’assurance français pour faire le point.Si cela n’est pas la grande fébrilité des pathologies graves, la ressemblance est frappante. Il y a encore quelques heures, les commentateurs excluaient une telle “contagion”.

Le Moati show :

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