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Entre les murs

Par Luc24

Palme d’or au Festival de Cannes 2008, Entre les murs s’impose comme le phénomène de la rentrée et un candidat idéal pour les prochains Césars, voire Oscars. Sommes-nous là devant un chef d’œuvre ? La presse dithyrambique le laisse penser. Voyons voir…

La critique  

 

Entre les murs

A l'école de la République, un film épatant de justesse

François (François Bégaudeau) est professeur de français dans un collège en ZEP. Pendant ses cours, il essaie d’être le plus dynamique possible, de susciter le débat, réveiller des élèves souvent inattentifs. Ainsi se permet-il parfois de les chambrer, les provoquer. Joutes verbales entres les murs d’une salle de classe…et, pour certains, limites fatales du système scolaire.

Entre les murs

Adapté du livre éponyme de François Bégaudeau, Entre les murs s’affiche comme un film social et universel. Pour ceux qui en ont marre de ce genre à part entière de notre cinéma d’auteur hexagonal, qu’ils se rassurent : les 2h08 du film passent à la vitesse grand V. Les joutes verbales entre le prof et les élèves se révèlent rapidement jouissives, brillantes de naturel. Entre la tradition et les règles de la langue française et la réalité des ZEP, la guerre des mots est lancée et ne sera pas forcément sans conséquences. Et même si en fond des vies se jouent, des situations précaires sont subies, Entre les murs ne se fait jamais pesant et est ponctué de respirations drôles et de débats ludiques. Comment Laurent Cantet a-t-il pu éviter tous les pires clichés ? Tout simplement, comme le titre de son film l’indique, en restant « entre les murs ». Nous ne voyons pas ce qu’il se passe lorsque les collégiens rentrent chez eux le soir, nous ne les découvrons que par le groupe qu’ils forment dans la salle de classe.

Entre les murs

Match de ping pong entre un prof qui franchit parfois les limites et une jeunesse multi culturelle légèrement insolente, le nouvel opus de Laurent Cantet se sert de l’école comme un reflet de notre société, de la démocratie. On pourrait prendre également l’image de l’orchestre. Bégaudeau est aux commandes et doit veiller à ce que tout se joue correctement. Mais il suffit d’une fausse note pour courir à la catastrophe. En l’occurrence, ici, la fausse note est un mot : « pétasse ». Mal compris par les intéressées (qui pensent que cela veut dire « prostituée »), cette insulte va déclencher la polémique. L’occasion de mettre en avant un véritable cercle vicieux. Entre des élèves qui n’ont pas toujours conscience que leur vie future se joue entre ces murs et des profs qui finissent par déraper ou carrément baisser les bras : comment s’assurer que la transmission du savoir sera effective ?

Entre les murs

Si de par sa réalisation Entre les murs n’a rien d’exceptionnel, il brille par son approche subtile et intelligente d’un sujet d’actualité particulièrement brûlant. Entre tendresse et noirceur, nous découvrons le portrait d’une jeunesse parfois sauvage et trop souvent incomprise. Cantet ne balance pas de vérité toute faite et définitive, il livre juste un constat. Sobre et maitrisé.

 

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