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Epilogue dans l’affaire du scooter pour Jean Sarkozy

Publié le 01 octobre 2008 par Hmoreigne

Bon sang ne saurait mentir. Ce vieux proverbe aurait-il pesé sur la décision des juges du tribunal correctionnel qui ont relaxé Jean Sarkozy, fils du Président de la République dans ce qui aurait du rester un banal accident de la circulation entre un scooter et une auto ? Difficile de l’affirmer. Le traitement réservé à l’affaire et la condamnation du plaignant à verser à Jean Sarkozy 2.000 euros pour “procédure abusive” laissent pour autant dubitatif.

Le 14 octobre 2005, place de la Concorde à Paris, une BMW est emboutie par l’arrière par un scooter qui prend la fuite. Les deux occupants de la voiture,MM Bellouti père et fils affirment avoir relevé le numéro du deux-roues à l’aide d’un téléphone portable mais ne sont pas en mesure de reconnaître le conducteur coiffé d’un casque.

L’immatriculation du deux-roues est transmise à l’assureur de la voiture qui écrit au propriétaire du scooter en janvier 2006 pour réclamer 260,13 euros au titre des réparations engagées. Trois courriers successifs restant sans suite, l’automobiliste décide, en février 2006, de porter plainte.

 M. Bellouti affirme n’avoir eu connaissance de l’identité du propriétaire du scooter qu’à ce moment là. Une version mise en causepar Me Thierry Herzog l’avocat de Jean Sarkozy.

Le deux-roues appartient en effet, à Jean Sarkozy, 19 ans au moment des faits. Le fils de celui qui est alors ministre de l’Intérieur clame son innocence. Il ne sera jamais interrogé par la police. La justice s’en chargera, en mettant les formes.

Le 25 janvier Jean Sarkozy, “jeune étudiant et jeune homme politique” comme l’a présenté son avocat, le petit prince de Neuilly pour ses détracteurs, est cité devant le tribunal correctionnel de Paris pour délit de fuite, défaut de maîtrise de son véhicule, non-respect des distances de sécurité et dégradation légère d’un bien appartenant à autrui.

Près de trois ans après les faits, l’audience s’attarde sur 2 rapports d’experts qui estiment que l’accident n’a pu se produire tel qu’il a été décrit. Le parquet demande la relaxe du prévenu. Le jugement est renvoyé au 29 septembre soit après les élections municipales de mars font remarquer quelques persifleurs.

Dans une indifférence médiatique soigneusement entretenue, le verdict tombe lundi dernier. C’est la relaxe pour le conseiller général et président du groupe UMP des Hauts-de-Seine. En revanche, le plaignant est condamné à verser 2.000 euros de dommages et intérêts au fils du président de la République pour “procédure abusive”.

Jean Sarkozy n’a pas fait le déplacement. Son avocat est là. Il évoque un dossier vide et se félicite que le simple relevé d’un numéro d’immatriculation ne soit pas suffisant pour matérialiser une infraction. “Je savais que la justice était inégale, mais de là à me condamner pour procédure abusive alors qu’il y avait des preuves et un témoin, c’est surréaliste dans un pays comme la France”, a pour sa part réagi M. Bellouti, avouant “rester sans voix”. “Désespéré” et stigmatisant une justice “pour les riches et une autre pour la France d’en bas qui doit se démerder”, il ignorait lundi s’il allait faire appel de cette décision.

Reste la question centrale des expertises. Des expertises mises en cause par M. Bellouti qui les a qualifié de “non contradictoires”. “L’expert ne m’a jamais appelé, ni moi, ni le témoin”.

Bon prince, Jean Sarkozy a fait savoir que les 2000 euros dont il doit bénéficier seront reversés à une association d’enfants malades.  


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