Lacroix, Ungaro et Lagerfeld, retour aux sources

Prêt-à-porter: Lacroix, Ungaro et Lagerfeld, retour aux sources…

Plus Arlésien que jamais, Christian Lacroix est revenu mercredi dans l'arène, quand Karl Lagerfeld, fidèle à lui-même, proposait pour l'été prochain "un jeu graphique" décliné en noir, blanc et marine.

Colombien d'origine, Esteban Cortazar, lui, s'est tourné vers Carthagène et son atmosphère "tellement colorée et vivante" pour sa deuxième collection chez Ungaro.

Sous la tente dressée dans le jardin des Tuileries, un modèle en boléro noir et pantalon étroit brodé semblait prête à livrer combat. Elle portait à la taille un noeud rouge et un oeillet assorti au col. Le ton était donné: retour dans la ville natale de Christian Lacroix, qui était cet été le commissaire invité des Rencontres d'Arles.

Les blouses sont richement brodées de dentelles et de perles, les jupes s'évadent avec des volants asymétriques, les corsets deviennent des ceintures.

Christian Lacroix a travaillé sur des imprimés à pois, mariant petits et grands, et des rayures, dans des tons marine et blanc. Les petites robes d'été se parent d'oeillets disproportionnés et de colliers plastrons.

Une jupe droite couleur chair se porte avec un sweater entièrement rebrodé de pétales géants et multicolores. Une robe bustier courte se glisse dans de la soie finement rayée bleu-blanc-rouge.

"PANTALON DE PATINEUSE"

Carthagène n'est peut-être pas sa ville natale mais le jeune Esteban Cortazar a voulu "partager (sa) passion" pour cette ville.

"C'est une collection très personnelle qui correspondait bien aux codes d'Ungaro", a commenté le créateur de 23 ans à la fin de son défilé. Ainsi, les classiques de la maison, l'art du drapé et le mélange des imprimés, se manifestent dans ce vestiaire tout en fluidité.

Les imprimés, nombreux, reproduisaient des passages de carnets de voyages de son père, Valentino Cortazar.

Toutes coiffées d'un panama en tissu, les belles d'Ungaro adoptent les blouses libérant les épaules, des vestes très échancrées et des mini-robes s'allongeant dans le dos. Les jambes seront encore les reines l'été prochain avec des robes bustier très courtes, et notamment le soir quand les couleurs sont encore plus vives.

La palette de Karl Lagerfeld est nettement plus sobre pour le printemps prochain. Sa collection, présentée sous une tente dressée au pied de la tour Eiffel, est "un jeu graphique avec des ceintures qui tournent comme un escalier en colimaçon. Les drapés du soir ont aussi ces mouvements qui tournent autour du corps", a expliqué à Reuters le couturier allemand.

"Cela donne une ombre légère autour de cette silhouette très graphique". La taille est une nouvelle fois très marquée. Les pliés-plissés sont retenus dans d'épaisses ceintures et les robes fourreau en tissus bouillonnés se portent avec un corset verni.

Une jupe droite peut se superposer avec une petite jupe plissée, sans jamais dépasser les genoux, pour une nouvelle fois, montrer ses jambes et les chevilles, parées d'un bracelet en cuir dentelé.

Le couturier a également imaginé des "pantalons de patineuse" avec une petite jupe intégrée, une idée également déclinée en combinaison.

Les inconditionnelles de Karl Lagerfeld adopteront le sac à son effigie, dont les anses dessinent ses lunettes noires.

Mathilde Gardin

Reuters