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Réflexions.

Par Ananda
Nous croyons connaitre les autres, juger les autres, mais qu'en est-il ?
Nous ne les "connaissons", en fait, tout bien pesé, qu'au travers des réactions qu'ils suscitent en nous.
Simulacre de connaissance !


Le nouveau tyran des sociétés démocratiques, c'est le moi.
Comme quoi, il faut toujours que la tyrannie resurgisse quelque part !


Le Moi est un tyran, un filtre qui barre le chemin de la connaisssance.


Est-il bon d'être heureux ?
Ce qui est une certitude, c'est que plus le bonheur est franc et intense, plus nous redoutons qu'il cesse et plus, lorsqu'il a cessé, nous le regrettons et, donc, nous laissons ronger par sa nostalgie.


Si on parle, c'est parce que l'Autre est là. Parce qu'il st présent, au plus profond de nous-mêmes.
A preuve...lorsqu'on est seul, on "parle tout seul".
L'expression dit "on se parle à soi-même", mais c'est faux.
C'est l'Autre qu'on recrée, à travers cet étrange dialogue.
C'est l'Autre, l'Autre du plus intime de nous qu'on mobilise.
Rien n'est moins fait pour la solitude, la vraie qu'un être humain.


Je me méfie des penseurs qui nous assènent des constatations. Qui nous dégagent des "vérités" de la confusion ambiante. Car ils le font avec des mots. Des mots forcément arbitraires. Des mots peu nuancés, peu mobiles.
Toute pensée, toute phrase de penseur est, me semble-t-il, parcellaire, partielle. Forcément réductrice face à la complexité du monde. Chaque "vérité" (même la scientifique) procède d'un angle d'approche, en somme, d'un éclairage. Un photographe sait que l'éclairage change le visage des choses.
De toute façon, tout ce que pense l'homme est illusion, incomplétude.
Penseur, énonciateurs de "vérités", d'aphorismes  se leurrent eux-mêmes.


Prenons-nous vraiment la peine de REGARDER les gens que nous rencontrons ?
Ou, bien plutôt, ne cherchons-nous pas, d'emblée, à nous les approprier, à "apprivoiser" leur spécificité, leur mystère ?
D'emblée, nous rencontrons quelqu'un et nous attendons quelque chose de lui. D'emblée, nous écartons, nions ce qui, en lui, ne fait pas notre affaire. On pourrait dire que c'est la démarche inverse même de celle qui mène à la connaissance. Nous ne nous soucions pas de connaitre, mais, bel et bien, de nous rassurer. D'aménager, de tempérer le choc que représente pour nous le surgissement de l'autre, de l'Inconnu, de la nouveauté.
Nous passons à côté de l'Autre exactement de la même façon que nous passons à côté de l'Autre, de l'ignoré qui est logé en nous-même.


On est en droit de se demander ce que penserait un hypothétique observateur hyper-intelligent, dégagé des contraintes du règne animal, de nos comportements d'hommes, c'est à dire de grands singes sociaux toujours en train de se quereller pour les cacahuettes que sont le droit de propriété, l'amour propre, le pouvoir et le prestige.


P.Laranco.

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