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Musique et musicothérapie en Chine

Publié le 16 juillet 2007 par Nathalie Chateau-Artaud
La musique chinoise, à l'origine, n'avait pas pour but de satisfaire les désirs, donc de plaire mais, bien au contraire, de remplir un rôle social essentiel à la cohésion de l'empire en délivrant au peuple un enseignement utile.
A l'origine, l'Empereur Jaune, Wangdi, souhaitait utiliser les sons, donc la musique, comme moyen thérapeutique. Il ordonna donc la fabrication d'instruments de musique liés aux sons des Cinq Eléments (Wuxing).
Le premier instrument créé dans cette attente fut, selon la tradition, le " Tube étalon de bambou " (Wang Zhong) confectionné à partir de bambous cueillis à l'Ouest de Dahia (Ta Hia) dans la vallée de Yeqi (Hie Ki). Il produisit un son très pur, cette fameuse " Note Jaune " qui servit alors d'étalon au fur et à mesure que le bambou fut rempli de grains. Cela permit de donner une mesure idéale de quatre vingt une unités, ce qui correspondait au carré de neuf, chiffre emblème de l'énergie créatrice du Ciel... donc de l'empereur. Grâce à des recherches récentes, il fut déterminé que le son initialement produit par cet instrument de bambou correspond, ou peu s'en faut, à la note fa. (...)
Le son du Bois et le son du Métal ayant été déterminés il convenait encore de trouver les sons correspondant aux autres éléments.
Le son du Feu (Sud) fut produit par une corde de soie tendue sur un châssis, le Kin Zhong.
Le son correspondant à l'Eau (Nord) fut produit par un tambour tendu d'une peau de bœuf noir, le Zhou Zhong.
Enfin, le son de la Terre (Centre) fut produit par une calebasse d'argile fine dans laquelle on soufflait et qui engendrait un son profond et grave, le Xuan Zhong.
Les notes produites par ces cinq instruments avaient donc pour but d'influencer les organes et, par conséquence, les états psychologiques.
L'orchestre classique était donc alors considéré comme un moyen thérapeutique et comme un instrument de pouvoir puisqu'il était en mesure de " corriger le cœur de l'homme ".
Dans l'esprit de Wangdi la musique ne servait donc pas à " adoucir les moeurs " mais bel et bien à diriger les corps et les esprits en utilisant le rite. Ce fut donc probablement l'un des premiers dictateurs à utiliser à grande échelle le pouvoir de la musique à des fins politiques.

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