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Périmètre, urgence et non-dits, ou la Conférence métropolitaine dernière étape avant Paris-Métropole

Publié le 05 octobre 2008 par Jean-Paul Chapon

J’allais déjà passer à la note suivante, et soudain je me rends compte d’un manque, acte manqué qui ne dit pas son nom. Je n’ai encore rien écrit après la dernière session de la Conférence Métropolitaine, mercredi 1er octobre à Nogent-sur-Marne. Pas beaucoup de temps en ce moment, la vie professionnelle prend parfois le temps sur le blogue. Visite à ma mère hier après-midi, et ces passages du côté d’Alzheimer sont toujours un saut dans un monde parallèle où le temps et la réalité sont effacés et mis de côté un instant. Ou encore difficulté à rendre compte d’une journée à la fois marquante pour le développement de Paris (le Grand ;-) mais si pleine de non-dits et de quasi-duperie qui laissent parfois perplexe.

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Et une fois de plus, après la session de Nogent de la Conférence Métropolitaine, on peut voir le verre à moitié plein ou à moitié vide, comme lors des Assises de la Métropole en juin dernier. On peut s’emporter comme le sénateur Philippe Dallier qui demande que l’on arrête de se poser la question du périmètre, alors que l’urgence est celle de la gouvernance, sachant de plus que l’Etat est en train de préparer mezzo voce une réforme qui pourrait être majeure et avoir un impact direct sur la construction du Grand-Paris, avec son projet de fusion des départements et des régions.

Pourtant, mercredi était une journée forte pour la construction du Grand-Paris. D’abord pour la première fois, on montre des cartes en parlant périmètre. Le tabou est levé, au grand dam de certains représentants de la grand-couronne et de ses départements. Loin cependant, malgré les affirmations sans nuances de certains médias, d’avoir dessiné la carte du futur Grand-Paris ou de Paris-Métropole en dégageant un consensus (somme toute assez mou) sur l’option 2 contre les deux autres périmètres plus proche de celui de la région. Car il s’agit d’une part d’un périmètre qui demande à être retravaillé d’ici le mois prochain, pour éviter le genre d’absurdité lié à la clé de construction du périmètre qui inclut Mantes ou Nantouillet, mais exclut Chatou ou Vélizy ! D’autre part les collectivités extérieures au périmètre pourront faire acte de candidature, et surtout, rien ne garantit que toutes les collectivités inclues dans ce périmètre accepteront d’entrer dans la Syndicat Mixte d’Etudes Ouverts, qu’il soit appelé Paris-Métropole ou autrement. Et si la carte actuelle est déjà en peau de léopard, elle risque de l’être encore plus à terme. En revanche, ce que l’on peut noter, malgré des critiques sur la présence de la formulation “coeur d’agglomération” dans le projet de statuts, c’est bien cette approche qui est retenue face à une option plus “régionale”.

Mais au-delà des prises de positions sur les options de périmètres, c’est la notion d’urgence qui était la plus présente dans le Pavillon Baltard mercredi dernier. Urgence dictée par la méfiance de certains face aux projets gouvernementaux de réforme avec une possible fusion départements-régions, urgence surtout face à l’action de Christian Blanc, le secrétaire d’Etat au développement de la région-capitale, dont le calendrier ne bouscule pas que celui du SDRIF, mais aussi celui de la Conférence Métropolitaine. On sait ou on croit savoir que le peu locace Christian Blanc devrait faire des annonces entre la fin du mois d’octobre – locales sur Saclay et Plaine de France - , puis plus globales vers la fin de l’année et le début de 2009, prenant en compte les résultats du concours lancé par Nicolas Sarkozy aurpès de 10 grands cabinets d’architectes et urbanistes, avant de finir en parlant de gouvernance. Alors la Conférence Métropolitaine met les bouchées double pour être au rendez-vous, ne pas être prise de vitesse et pourvoir enfin présenter un interlocuteur valable à un gouvernement qui à travers Christian Blanc renouvelle à chacune de ses rares prises de paroles sa volonté de travailler avec la Conférence métropolitaine.

Et du coup, l’urgence laisse sous le boisseau les divergences, qui sont pourtant de taille, à savoir si le Syndicat Mixte d’Etutes est un aboutissement ou un départ. Il y a ainsi ceux qui insistent sur le qualificatif « d’Etudes » qui pour rien au monde ne devrait devenir « d’Etudes et de Programmation », et les autres qui esquivent et parlent d’une période transitoire, d’une étape, sans plus de détail.

Enfin, avec Pierre Mansat, l’adjoint au maire de Paris Bertrand Delanoë, chargé de Paris-Métropole, il faut reconnaître que chaque étape franchie est un nouveau point de non retour, et il est vrai que l’on est loin de cette session, à l’été 2007 après le discours de Roissy où l’un des participants déclarait que si l’on abordait le thème du Grand-Paris il quitterait la séance. Il était aussi intéressant de voir siéger côte à côte les présidents des conseils généraux ou leurs représentants des 91, 92, 93, 94. Pour l’heure, la construction continue et met l’accélérateur. Une proposition définitive, amandée, devrait être adoptée dans la prochaine séance qui ne se tiendra pas comme d’habitude après un délais de trois mois mais dans tout juste un mois, au début novembre. A partir de là, les statuts pourront être déposés et les propositions d’adhésion envoyées aux collectivités pour qu’elles puissent délibérer, se prononcer et mandater leurs élus. La construction d’un Grand-Paris à travers sa version Paris-Métropole sera enfin lancée !

Je reviendrai plus en détail sur cette session dès que possible.

à suivre…

Jean-Paul Chapon


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