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Micromania racheté, le pillage continue ?

Publié le 02 octobre 2008 par Letuyo

Micromania passe sous pavillon américain. Le célèbre distributeur français de jeux vidéo vient d’être racheté par Gamestop, numéro mondial du secteur. Le groupe de luxe LVMH (Moët Hennessy Louis Vuitton SA), propriétaire de la société depuis 2005 via un de ses fonds d’investissement, a cédé la société. Ses 332 magasins en France dont 9 dans les Alpes-Maritimes et le siège social de l’entreprise, à Sophia Antipolis, changent de main. Les thuriféraires du patriotisme économique peuvent s’offusquer mais, demain, chacun pourra continuer d’aller dans son centre commercial préféré acheter sa Wii chez Micromania.

Ce rachat d’entreprise est pourtant emblématique : Micromania, c’est l’arbre qui cache la forêt. Dermoptics, Seemage, Lumilog, RealViz, Ilog… ces noms-là ne vous disent rien. Mais comme Micromania, ces sociétés ont été créées et développées sur la technopole de Sophia-Antipolis. Et comme Micromania, ce sont des « success-story » sur lesquelles des multinationales étrangères ont jeté leur dévolu.

Rachats en série

Inconnues du grand public, ces start-up ou PME se sont lancées ces dernières années sur des secteurs innovants ou sur des marchés en forte croissance. Une belle idée, quelques années de réussite et nos fleurons deviennent des proies de choix pour multinationales (le plus souvent) en mal de bénéfices. En 2005, le fabricant de laser Quantel rachetait Dermoptics ; en 2007, Dassault Systèmes reprennait Seemage, spécialisé dans la visualisation 3D, tout comme Real Viz, repris le printemps dernier par Autodesk. Ces géants sont prêts à y mettre le prix : pour s’offrir Micromania, en pleine crise financière, GameStop n’a pas hésité à débourser 480 millions d’euros !

Des bénéfices qui s’envolent

Ces acquisitions en série illustrent un mal profond qui touche la technopole azuréenne : arrivées à une certaine taille, nos entreprises sont obligées de se vendre pour assurer leur croissance. Et alors, me dites-vous ? Eh bien, à plus ou moins long terme, le risque d’une délocalisation n’est jamais exclu… avec en suspens le devenir de dizaines d’emplois. Micromania emploie 82 personnes dans le département. Rappelons également que les bénéfices générés par ces entreprises florissantes ne profitent plus à l’économie locale, et encore moins nationale. Les fruits du labeur de nos travailleurs remontent simplement à la tête de sociétés qui ré-investissent… ailleurs dans le monde.

Tags :Game Stop, micromania, Sophia Antipolis

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