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Les archetypes (02)

Publié le 06 octobre 2008 par Osmose

L'ARCHETYPE DE LA MERE

La figure de la mère est quasi permanente dans la psychologie des peuples.
Elle peut revêtir une quantité immense de représentation dont voici quelques unes des manifestations les plus typiques : La mère personnelle bien sur, mais également la grand-mère, la belle-mère (épouse du père remarié ou mère du conjoint), ainsi que dans un sens plus élevé la Mère de Dieu, la vierge, ou encore le concept de l'aspiration à la Rédemption comme le Paradis, le Royaume de Dieu, la Jérusalem Céleste, l'Eglise, la mer, l'eau tranquille, la Lune (symbole astrologique), la fleur comme la rose ou le lotus qui symbolise un réceptacle, certains mandalas où figurent le lotus symbolisent également des aspects maternels.
Et d'une manière générale ce qui nourrit et protège.

Dans la psychologie masculine cette figure de la Mère a toujours tendance à s'imprégner dans l'Archétype de l'Anima.
L'importance de la mère personnelle revêt une influence prépondérante dans le processus de développement d'une personne. Mais nous ne lui attribuons qu'une importance relative en cela que ça n'est pas simplement la mère qui a l'air d'exercer son influence sur la psyché enfantine (telle qu'elle est en général décrite dans la littérature), mais bien plus l'archétype projeté sur une mère réelle ce qui souvent lui donne une dimension mythologique ou magique et lui prête une aussi grande autorité. Les influences que l'on peut attribuer à la mère sont à différencier en deux parties.

Tout d'abord celles que l'on peut attribuer à la mère réelle, a ses attitudes et à ses traits de caractères, ensuite celles qu'elle ne possède qu'en apparence parce que ses influences sont seulement des projections imaginatives, c'est à dire archétypes de l'enfant.
Freud avait déjà reconnu que les causes de névroses de certains enfants ne prenaient pas forcément leur source dans le comportement de la mère, mais davantage dans l'évolution particulière des fantasmes propres à l'enfant. Mais tout ceci n'exclut pas une influence perturbante de la part de la mère.

Les contenus de certains fantasmes ne peuvent être ramenés que partiellement à la mère réelle, tant ils renferment très souvent des évocations mythologiques où la mère apparaît comme sorcière, ogresse, animal ou hermaphrodite ainsi que d'autres images analogues.
Il est bien certain que de telles images peuvent provenir de projections inconscientes de la part de la mère sur son enfant, a travers des lectures de contes par exemple.
Ceci dit il convient d'opérer avec discernement, car les écarter a priori comme une influence provenant de la mère peut empêcher de percevoir la prééminence des archétypes comme composante irréductible de la psyché.

Un archétype fait partie des valeurs les plus élevées de l'âme humaine, et c'est pour cette raison qu'il a peuplé le panthéon de toutes les religions. Le rejeter parce qu'a priori sans valeur correspond à une pure perte.
Il est préférable de tenter de le détacher des projections afin qu'il retrouve son contenu authentique et sa puissance créative. L'archétype de la mère apparaît donc comme une disposition interne à recevoir l'expérience de sa propre mère. La mère réelle n'est et ne peut jamais être identique à l'archétype.

Ce dernier fourni seulement au nouveau né un moule perceptif dans lequel la mère véritable viendra prendre place et grâce auquel il aura une expérience d'elle, vive et profonde.
L'archétype de la mère est à la base du complexe maternel .
Dans ce type de situation la participation active de la mère réelle parait indéniable quant aux origines des troubles pouvant survenir chez un enfant, et particulièrement pendant la période de la petite enfance. Toutefois la seule participation de la mère comme cause unique de ces troubles n'est pas démontrable.
La sphère instinctive de l'enfant est troublée par des archétypes qui apparaissent comme des éléments étrangers à la relation avec la mère et s'intercalent entre l'enfant et la mère au point d'être des générateurs d'angoisse.
C'est ainsi que lorsqu'une mère, peut-être trop attentive à son enfant, voit celui-ci rêver qu'elle est une sorcière ou une bête monstrueuse, cela peut créer une dissociation dans l'âme de l'enfant et être à l'origine d'une névrose.

Le complexe maternel prendra des formes différentes suivant qu'il est vécu par un garçon ou une fille.
Chez le garçon par exemple, il pourra avoir comme effets l'homosexualité ou le donjuanisme et même parfois l'impuissance. (le complexe du père joue également ici un rôle important). Dans le cas de l'homosexualité du garçon la composante hétérosexuelle s'attache inconsciemment à la mère, alors que dans le donjuanisme, c'est la mère qui est inconsciemment recherchée dans chaque femme.

Chez le garçon ce complexe n'est pas "pur " à cause de la dissimilitude de sexe. C'est pour cette raison que dans tout complexe maternel masculin l'archétype de la partenaire sexuelle, l'Anima, joue un rôle important à coté de celui de la mère.
Pour le garçon, la mère est le premier être féminin qu'il rencontre.
Celle-ci ne peut s'empêcher de faire allusion avec plus ou moins de délicatesse à la virilité naissante de son fils, qui de son coté ne peut remarquer la féminité de sa mère et y répondre instinctivement de manière plus ou moins consciente.
Donc chez le garçon les relations simples d'identité ou de résistance qui doivent tendre à la différenciation avec la mère sont constamment traversées par des facteurs d'attrait ou de répulsion érotique.

L'action positive d'un tel complexe peut développer chez le garçon à la place de l'homosexualité, des qualités d'éducateur qui en général font appel a des facultés féminines d'intuition qui permettent de mieux communiquer ce que l'on désire enseigner, ou bien un sens esthétique notable, un sens historique qui permet d'être le gardien de traditions oubliées, ou encore la faculté de pouvoir créer avec les femmes un lien amical authentique dénué de toute ambiguïté sexuelle, ainsi qu'un sentiment religieux qui favorise la respectivité spirituelle.

Par ailleurs ce qui est négativement donjuanisme peut, sous son aspect positif signifier audace tournée vers les buts les plus élevés de l'âme, éveiller une curiosité que n'effraient pas les énigmes de l'univers, et enfin une capacité à pouvoir formuler de nouveaux symboles qui serviront de ferment à la création d'un monde qui offre un visage plus harmonieux.


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