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Les pharmacies: Victimes ou coupables de la décrepitude humaine ?

Publié le 20 juin 2008 par Thorvin
Tout à commencé la semaine passée quand j'ai décidé de me rendre chez Uniprix sur la rue Racine pour m'acheter un snack pendant mon break à la job.
ÉPISODE IV - Un nouvel appétit

J'ai quinze minutes, ça devrait être amplement suffisant. Il faut que je me rende à pied, que je me choisisse quelque chose, que je paie puis que je revienne. "Facile", me dis-je.
Les étapes numéro un et deux se passent bien : Je me rends là bas, je choisi des barre tendres nutri-grain à la framboise (Y'avaient pas de Pomme-Cannelle, les enfants de chienne). Je me rends ensuite à la caisse. Je fais la file. Un monsieur étrange compte ses factures sur le congélateur à revello et autres sucreries glacées du même acabit. Comme si il avait peur de pas être bon pour payer un de ses trois paquets de gomme. Ça a l'air pas mal compliqué son affaire. Il regarde les choses qu'il veut acheter, des factures qui viennent d'on sait pas où, son argent. Il compte ceci, il compte cela, il recommence. Il finit par me laisser passer parce qu'il n'a pas fini. Rendu devant lui, il y a une vieille femme à ma gauche. Bon, elle ne devait pas être si vieille que ça mais la fatigue était tellement imprégnée dans sa face qu'elle avait l'air passée date. Elle portait un manteau de cuir à franges, style cowboy, et avait les cheveux poivre avec juste une petite pincée de sel. Elle se choisissait des barres de chocolat dans le panier de barres de chocolats en spécial à 2 pour une piastre et demie. elle fouille, elle brasse, elle explore. Il n'y pas sa sorte on dirait. Ses petits yeux pleins de peur lui donne l'air d'être stressée de respirer. Elle choisit une Aero. Elle soupire. Elle remets l'Aero dans le panier et se remets à chercher en redoublant d'intensité. Elle essayait vraiment fort de trouver quelque chose de pas trop décevant, comme si elle était obligé d'en prendre deux par ce que c'est 2 pour une piastre et demie. Elle fini par se fixer sur une Coffee Crisp et une boite de Smarties et se dirige vers la fille d'attente, derrière le gars qui compte encore son je-ne-sais-quoi. C'est presque à mon tour de passer. Il y a une grand-mère qui paye une nappe. Une fois toutes ses choses payées et empaquetées, elle se mets à jaser à la caissière du fait que c'est une nappe de 90 pouces de long mais que d'habitude à prends des 108 pouces, parce que ça dépasse égal de chaque cotés mais que la, celle la est plus courte pis que ça la stresse. La caissière lui réponds que ça va surement faire parce c'est quand même long comme modèle de nappe. La grand-mère lui répond : "Ouin mais si ça fait pas j'va tu pouvoir venir la reporter ?" en sortant la nappe de son sac. La caissière regarde l'emballage, le tourne puis trouve où il s'ouvre. Elle commence à l'ouvrir et dit "Ah, elle s'ouvre bien, regardez, comme ça. Ça s'ouvre ici là. Ça parait pas trop."
- "Oui, mais j'va tu pouvoir la ramener si à fait pas ?"
- "Ben vous avez juste à garder la facture."
Comme si à son âge, elle ne savait toujours pas qu'on peut se faire rembourser avec une facture. "Christ de cartier de bien-êtres" me dis-je. Ça parait qu'il-y-a deux énormes HLM à coté du bureau.
Les pharmacies: Victimes ou coupables de la décrepitude humaine ?(En arrière du garage, bien entendu)
C'est enfin à mon tour. On dirait bien que j'ai dépassé mon quinze minutes de break.
ÉPISODE V - Les grand-méres contre-attaquent
La saga se continue lundi matin, quand je me coupe le bout du majeur gauche avant d'aller travailler. C'est pas une grosse coupure, mais elle est juste bien placée pour être fatigante et se réouvrir à chaque fois que je tape une lettre au clavier avec ce doigt là. Une seule solution : me mettre un plaster. Un seul problème, il ne me reste plus de plasters. Je regarde l'heure. 8h50, j'ai le temps d'arrêter à la pharmacie chercher une boite de plasters en passant. C'est serré, mais si je fais ça vite comme un ninja, y'aura pas de problème.
Alors je ramasse mon café et je coure vers le pharmaprix qui est à côté de chez nous. J'entre comme un ninja, évitant furtivement les présentoirs de DVD de Céline et de livres de marde pour me rendre, tel un éclair, à la rangée des plasters à la vitesse de la lumière. J'hésite quelques secondes devant la multitude de choix s'offrant à moi. Finalement, en pensant à Forest Gump, je me dis : "Si la vie c'est comme une boite de chocolats, c'est surement un peu aussi comme une boite de plasters." J'ai donc pris la boite de Band-Aid Aquaflex Assortis, parce qu'il y en a de toutes les grosseurs et ça aurait été plate d'être pris pour toujours me faire mal de la même grosseur.
Je me lance ensuite vers la caisse comme le côté beurré d'une toast se lancerait vers le plancher mais voilà que je me fait couper par une grand-mére avec un charriot plein de toutes sortes de cochonneries. Dommage que personne ne lui ait dit que l'épicerie est l'autre côté du mur.
Les pharmacies: Victimes ou coupables de la décrepitude humaine ?
Je me demande un peu pourquoi elle ne m'a pas laissé passer. C'est pas comme si j'avais l'air d'un gars qui avait plus qu'une boite de plasters à payer. Bon, peu importe, j'attends. Évidemment la p'tite madame se met à jaser avec la caissière, qui se mets à scanner le papier cul de l'autre plus lentement parce qu'elle lui réponds.
Tranquillement, pas vite, ça fait aussi longtemps que je suis dans la fille d'attente que ça m'a pris de temps à trouver ce que je voulais. La file s'allonge derrière moi et je commence à perdre patience. La caissière se décide finalement à demander une autre caissière à l'intercom. Je me dirige vers l'autre caisse en me disant que je serais le premier à passer quand la fille arriverait. Mais non, christ, y'a une grand-mére différente, mais aussi laide et aussi pressée pour rien qui me coupe. "Tabarnak", me dis-je, "y'ont pas juste ça a faire de leur retraite, eux autres, attendre dans une file à la calice de parmacie ?" Finalement, comme si mon regard méprisant l'avait fait se sentir mal, la vielle conne se pousse de mon chemin et je suis en premier dans la file de la deuxième caisse.
Victoire ! Victoire ? Bien sur que non... Je me tourne la tête pour réaliser que l'immondice plissée #2 s'était poussé de mon chemin parce que la première avait fini de payer ! Hé qu'elle avait peur que je m'en rende compte avant elle hein ? Au moins je suis premier dans la deuxième file.
J'attends. J'attends toujours. La fille vient pas. Soudainement, quelque chose se brise en moi. C'est ma patience qui vient de mourir. Rendu là, c'est sur que je suis en retard au bureau. Chaque seconde qui passe est une seconde de retard. Je me suis rappelé les valeurs et les principes moraux que j'aiacquis dans ma jeunesse en jouant à des jeux vidéos tels que Mortal Kombat, en particulier. Une image m'est revenue en tête et m'a inspiré à prendre le contrôle de ma destinée.
Les pharmacies: Victimes ou coupables de la décrepitude humaine ?
Je me suis dirigé vers la première caisse en déchirant le fond de me boite de plasters. J'ai déposé le bout de carton sur le comptoir avec un 10$ en disant : "Tiens, vl'a le code barre pis dix piastres, tu feras la facture quand ça adonnera." Et puis je suis parti.
La caissière, complètement déstabilisée par la situation, n'a rien trouvé de mieux à dire que "Ben la, attend un peu." Comme si c'était pas ce que je venais de faire pendant de trop longues minutes. Je l'ai tellement trouvé niaiseuse que je lui répondu, en passant la porte de l'établissement "J'peux pas, y'a quelqu'un qui saigne qui m'attends".
Les pharmacies: Victimes ou coupables de la décrepitude humaine ?
La fameuse boite de plasters sans fond.
ÉPISODE VI - Le retour du client
À suivre...

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