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L'hypothese concernant le psy (02)

Publié le 11 octobre 2008 par Osmose

Il peut être vrai que les chances qu’une pièce de monnaie tombe sur pile ou sur face soit d’une fois sur deux ; mais cela ne fournit aucune information sur ce qui se produira réellement si on procède à tel ou tel nombre d’essais. Idéalement, pour un grand nombre d’essais on devrait tirer face pour 50% des coups.


Mais, en réalité, il n’y a aucun moyen de prévoir exactement combien de fois on obtiendra face si on tire, disons, dix millions de coups. 
On peut être certain que ce nombre sera de l’ordre de cinq millions (en supposant que la pièce de monnaie ainsi que les lancées soient correctes) ; mais il n’est pas possible de déterminer a priori exactement combien de fois on obtiendra face.

Des études comparant des séries aléatoires avec d’autres séries aléatoires, dans le but de simuler l’identification de nombres ou de cartes, ont montré des déviations importantes par rapport à ce que l’on pourrait obtenir théoriquement en laissant jouer la chance (Alcock 1981 : 159).


Par exemple, Harvie a produit 50 000 chiffres en utilisant différents générateurs de séries aléatoires de nombres et il a utilisé ces chiffres comme s’ils représentaient des ‘’cartes cibles’’, comme s’il s’agissait d’une expérience sur la perception extrasensorielle. 
Au lieu d’utiliser des télépathes pour l’identification des cibles, il a généré une autre série de 50 000 nombres par ordinateur. Il a réalisé ainsi un taux de bonnes réponses qui était moindre que ce que l’on aurait pu prévoir en laissant jouer la chance


Dans les années 1930, Walter Pitkin de l’Université Columbia a imprimé 200 000 cartes, moitié rouges et moitié bleues, dont 40 000 pour chacune de ces deux couleurs présentaient les cinq symboles que l’on trouve habituellement sur les cartes servant à des test de perception extrasensorielle.


Ces cartes ont été mêlées mécaniquement et lues par une machine. On a obtenu ainsi deux listes de 100 000 symboles choisis au hasard. On a présumé qu’une de ces listes devait constituer une distribution aléatoire de symboles et l’autre le résultat de tentatives de deviner les symboles par un hypothétique candidat. 
Or, il s’avéra que le nombre de bonnes réponses était bien différent de ce à quoi on pouvait s’attendre en vertu des lois de la probabilité.


Pour l’ensemble des résultats, ce nombre était de 2% inférieur à la probabilité calculée ; de 25% inférieur pour des séries de 5 bonnes réponses ; et, de 59 % supérieur pour des séries de 7.


La question n’est pas de savoir si ces résultats traduisent ce qui se produirait réellement dans une expérience si on laissait vraiment jouer le hasard ou s’ils expliquent quelque particularité de la machine qui a servi à mêler les cartes ou toute autre bizarrerie.


En fait, il s’agit de réaliser qu’il n’est pas pertinent de supposer qu’une probabilité statistique basée sur le hasard et impliquant un très grand nombre d’événements s’applique sans autre considération à un nombre limité d’opérations concrètes ; qu’il s’agisse d’identifier des symboles sur un jeu des 25 cartes mêlées on ne sait trop ni quand ni comment, ou en lançant un dé, ou en essayant mentalement d’influencer le fonctionnement d’une machine générant des séries aléatoires de nombres.


Comme l’indique Alcock : ‘’Si on peut obtenir des variations importantes en comparant des séries aléatoires avec d’autres séries aléatoires, on doit conclure que l’hypothèse qui veut que toute variation qui dépasse les probabilités relève du psi semble inacceptable (Alcock 1981 : 158-159).’’


Les tenants du psi pourraient fort bien suggérer qu’il y a lieu de s’interroger à savoir pourquoi certaines personnes obtiennent dans certaines expériences des résultats qui dépassent les probabilités ?  
On sait d’une part que certains affichent de telles performances parce qu’ils trichent. Quelques tricheurs ont admis ce fait. Il est bien sûr possible que les sœurs Creery et autres tricheurs, qui ont admis avoir fraudé, aient menti à cet égard ; mais cela semble plutôt farfelu.   Pour d’autres, on n’en sait rien ; mais on a de bonnes raisons de croire qu’ils ont aussi triché. Par exemple, Hubert Pearce, Jr., un des meilleurs sujets de J. B. Rhune en matière psychique, obtenait des résultats exceptionnels lors d’expériences visant à identifier des cartes. Sur près de 700 tentatives, il a réussi dans près de 32% des cas, alors que la probabilité était de l’ordre de 20%. Mais lorsque Rhine soumettait Pearce à l’observation d’un magicien, les résultats de celui-ci tombaient au niveau des probabilités. ‘


On peut imaginer au moins une douzaine de façons que pourrait utiliser un sujet qui voudrait tricher dans un cadre tel que celui où Rhine conduisait ses expériences’’ .
Au lieu d’admettre qu’il devient plus difficile de frauder quand les contrôles sont intensifiés, plusieurs chercheurs se penchant sur le psi en sont venus à la conclusion que les contrôles réduisent les capacités psychiques en érodant la confiance qui est nécessaire pour le fonctionnement de ces capacités.


Les esprits critiques prétendent qu’il s’agit là d’une hypothèse ad hoc. Mais, comme on l’a mentionné plus haut, il n’est pas juste de prétendre que tous les Pearce dans le monde du psychique trichent effectivement.


Donc, outre le fait de jouir réellement de pouvoirs psychiques, y a-t-il d’autres facteurs qui pourraient expliquer le fait que certaines personnes obtiennent des résultats qui dépassent le hasard ?


Avant de proposer d’autres explications, je me dois d’indiquer qu’il n’existe aucun moyen par lequel on pourrait savoir pourquoi moi-même, ou n’importe qui d’autre, puisse afficher de telles performances.


J’accepte le fait que si une personne jouissait de pouvoirs psychiques, elle devrait obtenir des résultats qui dépassent les probabilités. Je conviens aussi que la clairvoyance et la télépathie peuvent être considérées comme une explication.


Et que la psychokinésie pourrait expliquer le fait que certaines personnes semblent pouvoir influencer le fonctionnement d’appareils servant à générer des séries aléatoires de nombres.


Finalement, je dirai que si, à l’exception du psi, on en venait à démontrer que toutes autres explications devraient être rejetées ou considérées comme très improbables, on devrait alors conclure que le psi constitue la seule explication valable lorsque l’on obtient des résultats qui dépassent les probabilités dans des expériences impliquant l’identification de cibles ou la génération de séries aléatoires.


D’autres explications plausibles


Voici d’autres explications pouvant justifier l’obtention de résultats qui dépassent les probabilités dans le cas d’expériences sur le psi : interprétation forcée des données, mauvaise programmation de l’expérience, nombre insuffisant de sujets participant à l’expérience, nombre insuffisant de tests, trop peu d’expériences (c’est-à-dire tirer des conclusions définitives à partir de seulement quelques études), file-drawer effects (pour des meta-études), fraude délibérée, erreurs de calibrage, procédures d’échantillonnage inapropriées, mauvais logiciel et divers types d’erreurs statistiques. 


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