Magazine Europe

L’Eurogroupe suit les préconisations de DSK et la méthode Brown dans un Europlan

Publié le 13 octobre 2008 par Hmoreigne

pict9725.1223888705.jpg

Un mois après le début des effets les plus spectaculaires de la crise financière, les 15 pays de la zone euro ont réussi à se mettre d’accord sur une stratégie commune ce dimanche à l’Elysée. Une nécessité rappelée par DSK à maintes reprises. Si Nicolas Sarkozy comme Président en exercice de l’UE tente de s’approprier les lauriers de cette avancée importante, c’est en fait la méthode prônée par Gordon Brown qui s’impose.

Gordon Brown confirme la qualité souvent prêtée à nos voisins d’outre-manche d’être des gens pragmatiques. Hier travailliste libéral, le voici donc désormais chef de gouvernement toujours travailliste mais à présent étatiste interventionniste. Cette spectaculaire volte face ne nuit pas à sa crédibilité bien au contraire. Après un passage à vide, américains et européens, ont choisi d’adopter sa boîte à outils. La puissante Allemagne d’Angela Merkel, traditionnel pilier de l’UE est, pour sa part, passée totalement à côté du sujet.

Discret ces derniers mois DSK confiait dans une longue interview sur France 24 vendredi 10 octobre ne pas avoir été inactif. En avril dernier, il évaluait le montant de la crise à 1 000 Mds $. Aujourd’hui, il réévalue ce montant à 1 400 Mds$. DSK révèle que pendant des mois, le FMI a pressé les américains à mettre en place un plan global de réponse plutôt que des réponses au cas par cas. Mais, comme le reconnaît le directeur du FMI, « tous les gouvernements, c’est compréhensible, ont tendance à vouloir ne pas prendre de décisions tant que la crise n’est pas là ». DSK rappelle que c’est le FMI qui, sur la base de son expérience dans des crises antérieures, a attiré l’attention des Etats sur « la nécessité de recapitaliser les banques, pas seulement de leur donner des liquidités pour passer l’obstacle mais, leur redonner du capital parce qu’elles ont un manque de capital ».

L’ex-leader socialiste français relève que la problématique européenne est de nature différente de celle des USA notamment du fait de la cacophonie des Etats « c’est la coordination de leurs actions qui pour le moment est plutôt de nature hésitante ». « J’insiste sur ce point, je pense que la façon un peu désordonnée dont les européens répondent, c’est humain, mais peu efficace. »

DSK semble avoir été entendu. Les pays de la zone euro, l’Eurogroupe, ont adopté dimanche un plan d’action comprenant une garantie des prêts interbancaires et un recours possible à la recapitalisation des banques. Le directeur du FMI voulait des décisions concrètes, pas des discours vides, le voilà servi lui qui, dès le 9 octobre proposait dans le Financial Times la mise en place de cette garantie interbancaire.

Certains voient là l’esquisse de la naissance d’une Europe politique. La vision est optimiste. Vendredi, DSK pointait le manque d’intégration économique. « On a une BCE qui joue bien son rôle en matière de taux d’intérêt et de liquidités mais, on n’a pas de gouvernement en face. Et donc lorsqu’il faut prendre une décision, chacun la prend dans son coin. Souvent de façon différente et pas toujours en prévenant le voisin. Le résultat, c’est cette absence de coordination avec des conséquences assez sérieuses. »

La réponse apportée par les pays de la zone euro est un premier pas. « Nous avons adopté une boîte à outils à la disposition des Etats membres », a expliqué Jean-Claude Juncker,  Premier ministre luxembourgeois et président de l’Eurogroupe. Les 15 se sont également engagés à empêcher leurs banques les plus importantes de faire faillite, notamment en procédant à des opérations de recapitalisation.

Au cours d’une conférence de presse à Washington, DSK, a aussitôt apporté son soutien au plan de l’Eurogroupe. « Non seulement cette action est coordonnée, mais elle va également dans les détails. Nous avions déjà des détails dans le plan américain, appelé plan Paulson. Nous avions des détails dans le plan du Royaume-Uni, et à l’évidence nous avons des détails dans le plan de la zone euro ». « Je pense que nous avons maintenant une réponse complète à la crise, et je pense que le marché va refléter cela ».

Vendredi DSK déclarait que « Rassurer, ce n’est pas seulement faire un discours, c’est mettre en place différents éléments qui rassurent les marchés en leur donnant le sentiment que ça va fonctionner. » Les premières réactions de ce début de semaine semblent positives. Pour autant, si le collapsus du système arrive à être évité, il y aura en fin de course obligatoirement un payeur. DSK avouait vendredi « dire qu’au final, le contribuable s’y retrouvera est un pari risqué. Il y a beaucoup de cas où ça s’est terminé comme ça, … si c’est bien mené. »


Retour à La Une de Logo Paperblog