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Les professionnels de l’immobilier voient rouge

Publié le 14 octobre 2008 par Letuyo

Voilà la crise ! Agents immobiliers, promoteurs, professionnels du bâtiment, tous sont unanimes : «  le marché est en train de basculer ! ». L’année 2008 sera à marquer d’une pierre blanche : après dix ans de flambée, le prix du mètre carré baisse enfin sur la Côte d’Azur. Moins 2% dans l’ancien selon la Fnaim, -6% dans le neuf selon l’Observatoire immobilier d’habitat. Et ce ne serait qu’un début. Jérôme Renaud, président de la Fnaim 06, s’attend pour l’an prochain à « une chute de 10% des prix à la revente au niveau national, atténuée sur la Riviera du fait de son attractivité ». « Moins 10% dans le département, c’est le minimum à attendre pour 2009 » annonce pour sa part un spécialiste. « Même parti très haut, le prix de l’immobilier revient toujours dans un espace déterminé par la solvabilité des acheteurs. La correction des prix va donc être assez sévère, pour l’immense majorité des biens ».

« Désinformation »

Alors, bientôt le crack ? « L’heure est grave » n’hésite plus à déclarer - courageusement - Jérôme Renaud. Un discours-vérité auquel les journalistes ne sont plus habitués ! « Nous excluons tout retournement de marché » avançait en effet le même homme en février dernier. En avril : « L’environnement du marché ne semble pas propice à la réalisation d’un scénario de baisse généralisée des prix ». En septembre, Christian Roussaux, président de la fédération des promoteurs-constructeurs du 06, insistait encore : « Je récuse le mot crack ou crise ».

Devant plus d’une centaine de professionnels du secteur, réunis le 10 octobre dernier pour une présentation de l’Observatoire Immobiler d’habitat, Jean-Marie Ebel, son président, osait même lancer  : « nous sommes face à beaucoup de désinformation »… en désignant la presse ! De quoi faire bondir un agent immobilier présent dans l’assistance : « l’an dernier, alors que tous les signes de blocage étaient là, on se félicitait encore de la bonne tenue des prix, alors que c’est exactement ce qui a entravé la fluidité du marché ! » « Une hausse des prix de 140% en six ans, c’est vrai, c’est monumental » acquiesce Jean-Marie Ebel.

2009 : Visibilité zéro !

Monumental, tout comme le flou qui entoure 2009. « Inquiet », Jérôme Renaud avoue n’avoir « aucune visibilité. » « La baisse est généralisée » peut-il simplement constater. Impensable il y a trois mois à peine, les quartiers chics du Vieil Antibes ou du centre de Cannes commencent à être touchés. La crise financière est passée par là ! « On s’acheminait vers la fin d’un cycle haussier… à cela s’est greffé la conjoncture mondiale. » Résultat : « les banques refusent un emprunt sur 2, contre 1 sur 5 auparavant ». Et avec des taux d’intérêt galopants, la hausse du coût du crédit dépasse largement la baisse du prix du mètre carré. « La crise est sérieuse, mais elle ne profitera du coup ni aux actifs, ni aux primo-accédants. »

Coup de tabac

La clientèle étrangère, italiens et anglo-saxons en tête, n’étant plus au rendez-vous pour soutenir la demande, les professionnels de l’immobilier s’attendent à un sacré coup de tabac. Un paquet d’agents immobiliers va mettre la clé sous la porte, les constructeurs sabrent dans leurs effectifs d’intérimaires, et les promoteurs devraient mettre plusieurs projets en « stand by ». Jean-Marie Ebel, lui, garde son flegme : « il ne faut pas verser dans un pessimisme exacerbé, nous restons face à une crise structurelle de l’offre, il manque toujours des logements dans les Alpes-Maritimes ». Juste le creux de la vague donc… Mais un creux bien profond.

Tags :crise, immobilier, logement

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