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Le prix de l’indécence

Publié le 13 octobre 2008 par Chezfab

498801076-les-etats-unis-aux-prises-avec-une-secheresse-historique.jpgVoilà nous y sommes : aux portes d’un krach boursier. Il va surement avoir lieu, c’est prévisible, et les salariés de tous les pays vont trinquer. Et ne parlons même pas des exclus de la richesse (c’est quoi  6 Milliards d’êtres humains ?…).

Nous sommes aujourd’hui devant l’addition de notre arrogance. A laisser un système basé sur l’accumulation de richesses, sans vergogne, gagner en ampleur, nous ne pouvions que prévoir ce qui nous tombe dessus. Seulement, trop longtemps, nous avons tourné en rond, et nous nous sommes aveuglés.

Aujourd’hui des sommes faramineuses sortent d’on ne sait où pour venir soutenir les banques, assurances et autres. Alors qu’il suffirait de 30 milliards pour éradiquer la faim dans le monde et donner l’accès à l’eau potable, rien n’a été fait. Et aujourd’hui on sort plus de 3000 milliards (100 fois plus) de la poche de Théodule pour renflouer les banques. Et là, de l’argent, on en trouve…

Interrogeons nous, comme le fait avec brio George Monbiot (ICI) sur la finalité de tout cela, sur le but de notre société. Car ne sommes nous pas aujourd’hui tout simplement en train de payer notre vanité ? Notre propension à nous prendre pour des dieux ? Après tout, malgré les souffrances qu’elle peut entrainer si nous ne privilégions pas le social, la récession n’est elle pas souhaitable ?

Je site l’auteur : « Le changement climatique ne provoque pas seulement un déclin du bien-être : passé une certaine limite, il le fait disparaître. En d’autres termes, il menace la vie de centaines de millions de personnes. Quels que soient leurs efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, les gouvernements se heurtent à la croissance économique. Si la consommation d’énergie s’accroît moins vite à mesure qu’une économie arrive à maturité, aucun pays n’a encore réussi à la réduire tout en augmentant son produit intérieur brut. »

On voit bien le lien entre accroissement perpétuel (et impossible, nous le savons, sur une planète finie) et dérèglement climatique. C’est bien une course sans fin vers encore et toujours plus de CO2 et autres polluants, pour le profit. Mais voulons nous encore détourner le bien être de nos objectifs, au profit de l’accumulation de richesses, dans un concours odieux à « qui à la plus grosse » ?

On trouve encore : « L’énorme amélioration du bien-être des humains dans tous les domaines - logement, nutrition, hygiène, médecine - depuis deux cents ans a été rendue possible par la croissance économique, ainsi que par l’éducation, la consommation, l’innovation et le pouvoir politique qu’elle a permis. Mais jusqu’où doit-elle aller ? Autrement dit, à quel moment les gouvernements décident-ils que les coûts marginaux de la croissance dépassent les bénéfices marginaux ? La plupart n’ont pas de réponse à cette question. La croissance doit se poursuivre, pour le meilleur et pour le pire. Il me semble que, dans les pays riches, nous avons d’ores et déjà atteint le point où il faut logiquement s’arrêter. »

La lucidité de ce passage peut surprendre. En effet, comment pouvons-nous continuer sans nous fixer de limites ? Et surtout quel est le rôle de l’Etat, sensé protéger ses citoyens, quand celui-ci ne fait qu’encourager les masses à aller vers la destruction de leur environnement, et de leur bien être ? Car la crise financière d’aujourd’hui est bien un symptôme de ces choix et en aucun cas une cause au mal être.

Et puis, comme il le dit, la croissance à une vertu, celle d’éviter que l’on se pose les bonnes questions : « Les gouvernements adorent la croissance parce qu’elle les dispense de s’attaquer aux inégalités. Comme Henry Wallich, un ancien gouverneur de la Réserve fédérale américaine [de 1974 à 1986], l’a un jour fait remarquer en défendant le modèle économique actuel, “la croissance est un substitut à l’égalité des revenus. Tant qu’il y a de la croissance, il y a de l’espoir, et cela rend tolérables les grands écarts de revenus.” La croissance est un sédatif politique qui étouffe la contestation, permet aux gouvernements d’éviter l’affrontement avec les riches, empêche de bâtir une économie juste et durable. La croissance a permis la stratification sociale que même le Daily Mail [quotidien conservateur] déplore aujourd’hui. »

Difficile de faire plus limpide !

Mais ce qui m’inquiète le plus c’est le devenir des 6 milliards d’êtres humains qui n’ont même pas accès à un grain de richesse. Parce que voilà, la crise financière c’est une chose, mais nous sommes aussi devant les plus grosses crises sanitaires et alimentaires de ces dernières années.

Le PNUD demande, par exemple, 460 millions de dollars pour éviter une catastrophe humanitaire en Afrique (sécheresse + guerres = morts de faims). Et bien les états riches répondent qu’ils n’ont pas les moyens ! C’est affligeant ! D’un côté on débourse des milliards pour les banques et assurances, et de l’autre, pour du social d’urgence, on préfère laisser crever des populations entières ! Même topo du côté d’Action contre la Faim, qui, faute de moyens, risque de ne pas pouvoir boucler son programme au Népal ! Là aussi on ne parle pas d’énormément d’argent, juste quelques centaines de milliers d’euros.

Mais ce système marche sur la tête de plus en plus. Ainsi, prenons les véhicules soit disant «

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11.10.2008

Maladresse

Je sors de la Une des quotidiens nationaux en me pinçant le nez, c'est devenu une sale habitude que de regarder ce fatras de plumitifs analystes nous conchier le neurone rêveur en m'étonnant toujours que nul ici bas ne songe à ne plus ni en ligne ni sous la version papier à les abandonner à leur triste sort de perroquets désaxés comme des girouettes grillées par l'orage événementiel. Tous ces canards qui glosent sur le probable futur brun en émettant pas une seule fois, une seule opinion qui pourrait avoir vertu de sirène d'alarme, tous ces chiens assis sur les privilèges de la carte de presse en se soulageant sur la face de Beaumarchais me font penser à la "Pravda" qu'un capitaine d'industrie aurait offert au directeur de la publication de "Je suis partout" en lui promettant une régie publicitaire du feu de Dieu ! Car voilà la question :

La dictature, vous la préféreriez de gauche avec des extrémités confites ? Ou alors vous aimeriez qu'elle porte à droite, encore plus à droite sa pair de burnes dérégulée par les prises d'intérêts dignes des guerres coloniales les plus abruties ? Car voici ma réponse :

La dictature au bord de laquelle nous nous sommes assis depuis plus de vingt ans à présent, en machônant tout le saint Frusquin des gâteries que le pouvoir produit et que les médias reproduisent à l'infini sous la forme de concepts gentiment assassins, cette dictature dont la pseudo crise financière en cours nous propose de l'accepter sans y penser plus avant ... Penser, mais pour quoi faire mon pauvre ami ? C'est bien assez de commémorer, de fêter, de danser, de chanter, de taper dans ses mains, de partir en week end, de se cultiver comme un champ "Monsanto", d'avoir quelques fois quelques cerises sur le gâteux, d'être mais pas trop ... cons à pleurer, bête à mastiquer du foin, disait-on.

Et maintenant mes dames , messieurs l'heure est grave, le suspens devient insupportable ! Car oui l'heure est venue de voter pour les nominés ! Les nominés ? mais c'est nous aussi ! Quelle angoisse pour Ibrahim, sans papiers, sans statut d'Être Humain, le retrouverons nous la semaine prochaine sur le chantier du loft de Marc et Lavinia ? Quelle inquiétude pour Patrick de Sandouville, noble représentant de la caste des OS et qui se demande bien si à Noël son petit dernier n'aura pas droit qu'aux pépins de l'orange promise par le père fêtard ? Plus de nuits blanches et glacées par contre pour ce môme de seize ans qui vient de se suicider en prison (en prison à seize ans ?) tandis que madame Dati réfléchissait au moyens à employer pour qu'on parle moins dans les médias de ces tristes histoires d'enfants qui choisissent de se supprimer, puisque nous les avons éliminés. Mais que diable tout de même, réjouissons nous ! La ligne du parti n'a pas varié d'un gramme. toujours aussi sémillant le présidnet ! Toujours aussi sveltes les sicaires qui se lassant de tuer pour rien et dans l'anonymat en sont venus à choisir l'uniforme pour que leurs crimes soient dument rétribués et honorés par la république des salauds ! Cette dernière songe et ne fait pas que cela à sanctuariser les pôles de décisions auquels bien évidement nous ne sommes déjà plus conviés. Démocrates, vos cartes d'électeurs sont à points !

... Cette dictature du trouillomètre qui est le vrai baromètre de l'opinion, elle est là, fataliste, notre dernière chance, nous allons payer et après, si tout se passe bien, tout à fait disparaître, en chantant des chansons de trépanés. Des chansons gaies comme savait en écrire monsieur Trénet.

Ah, reparlez moi de Guy Môquet !

16:15 Publié dans Test bruit son | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note | Tags : politique, littérature, songe, poésie, crise, dictature


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