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Episode 8 - Les affaires reprennent!

Publié le 04 septembre 2008 par Antoine.c

Beaucoup de sérénité certe mais pas mal d'impatience non plus!

En vérité, j'avais largement dépassé le cap de l'entousiasme naïf du début.

Celà faisait en effet environ 6 mois que j'étais engagé dans le processus de candidature et ce que je désirais le plus à ce moment, était de savoir quel en serait le dénouement afin de pouvoir organiser ma vie en conséquence.

Et puis mon entourage aussi (parents, copine, amis proches) était suspendu à cette nouvelle.

Lorsque le jour de l’entretien arriva je n’étais donc pas particulièrement nerveux, juste impatient et un peu las: je voulais en voir le bout.

Comme toujours il fallu patienter quinze bonnes minutes à mariner dans son jus dans la salle d’attente, manquant de se lever pour saluer à chaque fois qu’une personne passait à proximité, avant que le bon interlocuteur ne se présente enfin. Entre temps j’avais finalement eu le temps de sentir la tension monter un petit peu.

La bonne personne arriva enfin et me fit dès le début plutôt bonne impression. 

L’entretien fut globalement cordial et vraiment interéssant, grâce notamment à un coup de théâtre au tout début :

_”Alors dite moi laquelle de nos implantations vous intéresse le plus?”

_”Heu, à vrai dire je pensais que j’étais convoqué pour Canton”

_”Pas exactement, en réalité nous faisons passer des entretiens pour toutes nos implantations et ensuite nous répartissons les candidatures retenues en fonctions de nos besoins et, dans la mesure du possible, des choix exprimés par les candidats.”

Evidemment les RH n’auraient pas pu me prévenir avant! Moi qui m’étais presque fait à l’idée de Canton voilà que tout d’un coup resurgissait la possibilité de partir à Pékin comme je l’avais toujours souhaité.

Je ne manquais donc pas pendant tout l'entretien dès que j'en avais la possibilité d’enfoncer le clou à fond pour Pékin, en parlant de mes deux séjours là-bas, de mon (laborieux) apprentissage du chinois.

Si mon interlocuteur semblait attentif, je sentais dans ses questions qu’une chose l’intéressait vraiment: est ce que je me voyais en Chine dans quelques années?

D’ailleurs, il ne manquait pas de me demander si ce que je recherchais était une simple experience internationale, un long stage, où si je me voyais commencer ma carrière en Chine et, eventuellement, y rester après la fin du V.I.E pour plusieurs années.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, j’ai tout d’abord été un peu décontenancé par la question. En effet, pour moi l’offre standard était d’une année sur place et après on voyait comment se passaient les choses. Mais voilà que l’on m’expliquait que la durée minimale était plutôt de 18 mois, avec de fortes possibilités de rester pour de bon après.

Le cv de mon interlocuteur, lu sur le site de la société avant l'entretien, me revenait à ce moment en tête, et je me souvenais que lui même avait commencé (il y a 8 ans!) à Pékin, avant de passer successivement à Shanghai, Canton et de finir aujourd’hui à Hong Kong.

Si je me voyais sans problèmes en Chine dans un an, je ne pouvais mettre ma main à couper que j’y serais toujours dans trois ans.

La suite de l’entretien confirmait ce soucis de trouver quelqu’un qui reste dans la durée:

_”Et d’un point de vue personnel, vous…avez quelqu’un?”

C’est amusant on ne me l’avait jamais faite celle là

Voyant ma perplexité la personne continua le plus sérieusement du monde:

_”Je vous demande ça parce que si vous partez 18 mois, il est important que vous envisagiez les répercussions possibles de votre départ sur votre vie personnelle. Un départ en Chine ce n'est pas anodin quand on est engagé dans une relation et il faut le prendre en compte afin que cela ne pose pas de problèmes par la suite.”

Je me rendais compte à ce moment que je ne passais pas un entretien pour une simple année en ERASMUS. Là, un employeur qui allait financer ce départ, me payer , prendre en charge mon déménagement et mon logement sur place, en un mot investir sur moi, souhaitait s’assurer que si j'étais retenu je resterais au grand minimum pendant les 18 mois du V.I.E, et si possible après.

La suite confirmait ce sentiment:

_”Comprenez moi bien : pour nous un V.I.E est vraiment un investissement sur la durée. Nous ne prenons que deux V.I.E par an et par site en Chine, avec pour idée que ceux ci restent en poste à l’issue du contrat.  Vous débutez tout juste votre carrière et en général il faut en moyenne six mois à un an pour  que vous commenciez à devenir  opérationnel, d’où la nécessité pour nous que vous demeuriez le plus longtemps possible sur place une fois votre formation achevée. Bien entendu il est possible que les choses ne se passent pas comme vous l’espériez et que vous ne vous plaisiez pas en Chine.

Mais dans ce cas, si vous deviez rentrer plus tôt que prévu, ou tout simplement à l’issue de votre V.I.E, nous attendrons de vous une certaine loyauté et que vous considériez en priorité un poste chez nous à Paris, toujours dans le but de profiter de la formation que vous aurez pu acquérir chez nous en Chine.”

J’expliquais donc à la personne que mon projet de partir en Chine était fort ancien et que j’envisageais effectivement sérieusement de débuter ma carrière à Pékin. Si j’avais plutôt en tête une première période de 12 mois, j’étais parfaitement prêt à accepter 18 mois en signe d’engagement.

Par ailleurs, d’un point de vue personnel, ma copine, qui n’ignorait pas depuis des  années que je pensais partir, avait le projet de me rejoindre là bas dans quelques mois, une fois que je serais installé, et s'étais mise au chinois depuis l'an dernier à l'INALCO.

Cette réponse sembla rassurer la personne et le reste de l’entretien fut consacré à des généralités sur mon parcours, mes stages et sur la Chine.

A la fin de l’entretien, même si je pensais que cela s’était plutôt bien passé, la présence de deux autres candidats dans la salle d’attente me rappela que la concurrence était tout de même rude.

De retour chez moi le plus dur commençait: l’attente de la réponse…


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