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L'homme triste

Par Daniel Valdenaire

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Un ouvrier de l’usine PSA s’est suicidé sur son lieu de travail. Le fait que ce malheureux ait choisi son lieu de travail pour accomplir son geste est un signe incontestable que c’est ce travail qui l’a conduit à la mort.

La direction, qui affirme que l’on ne peut faire un lien direct avec cet acte fait preuve d’un cynisme déconcertant. La presse curieusement comme pour les cas de chez Renault a très vite change de sujet préférant relater l’hyperactivité de Sarkozy ou la refondation du Ps.

La C.G.T. organise une journée le 31 juillet pour une raison dont je n’ai pas retenu la cause, sûrement en rapport avec le service minimum. Quel motif de protestation ! Quel dévouement !

A propos de l’ingénieure de chez Areva qui s’est également donné la mort la C.G.T. a déclaré :

<<Nous avons demandé la mise en place d’une commission d’enquête et la possibilité d’une expertise sur les conditions de travail, a précisé Alain Roumier, délégué syndical central CGT. Jusqu’à présent la direction refusait d’aborder la question du stress au travail, elle niait le phénomène. L’honnêteté intellectuelle nous interdit de dresser un lien direct entre le suicide de cette salariée et son travail, mais une dépression, ça s’explique, y compris par des causalités multiples », a alerté le syndicaliste, avant de regretter que, malgré la présence de 1 000 salariés dans l’établissement de la rue Lafayette, le service médical et l’assistance sociale ne sont assurés que par de « rares » vacations hebdomadaires. >>

N’a-t-on pas là un vrai sujet de manifestation mais aussi de réflexion sur la place de l’homme en entreprise. Celui-ci est dorénavant utilisé avec la même délicatesse qu’un robot. Toutes les valeurs qui font un homme sont niées et sans elles l’homme perd pied. Il perd des repères indispensables à son équilibre, lequel ne peut s’obtenir qu’en étant considéré. Quelque soit la place dans l’entreprise l’homme est devenu une machine à produire et gare à celui qui tombe ” en panne “.

Autre déclaration :

<< Des personnes qui étaient dans des bureaux individuels subissent avec l’open space le bruit, l’absence d’intimité, le sentiment d’être épiées, l’autocontrôle social entre salariés, énumère le syndicaliste. Il est devenu impossible de personnaliser son environnement professionnel individuel. » Enfin, en termes de communication interne, le déménagement s’est accompagné de la politique du « zéro papier, zéro déplacement ».Les mails se sont substitués aux échanges directs entre salariés et, pour des raisons de sécurité, des badges individuels restreignant les déplacements et l’accès à certains étages sont en train d’être attribués. Sous le choc, Alain Roumier se souvient : « Quand la direction nous a annoncé la concentration des activités rue Lafayette, le slogan était “travailler ensemble pour travailler mieux et mieux communiquer” ». Christelle Chabaud

Je n’ai pas vu Bailly, Chèrèque et autre Thibaut sur les ondes pour évoquer ces cas dramatiques. Et peut-être l’ont-ils fait, mais avec quel retentissement ?

Les syndicats font preuve d’une indigence stupéfiante sur les problèmes liés à l’entreprise, obnubilés qu’ils sont par la défense d’avantages acquis complètement obsolètes, domaine où ils trouvent encore un peu d’audience.Alors bien sûr, il ne faut pas négliger les autres causes de découragement. Les charges de remboursement d’une maison que l’on absolument voulu acquérir au prix de sacrifices énormes, les problèmes liés au transport parce qu’on a dû construire cette maison loin du lieu de travail, à la construction d’une vie personnelle devenue de plus en plus difficile justement à cause de l’obligation pour le couple de travailler pour faire face à cette société de consommation de plus en plus vorace.

Motpassant


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