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Photographie : Gérard Rondeau ou l’œil éclaire

Publié le 22 juillet 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

SUGGESTION RELATIO :« Toute œuvre d’art devrait nous apprendre que nous n’avions pas vu ce que nous voyons », résumait Paul Valéry … Avec Gérard Rondeau, c’est vrai en tout, y compris quand son objectif se fixe sur une œuvre d’art, sur ceux qui la regarde, sur ces liens invisibles qui se tissent entre les œuvres d’un musée, d’une galerie.

Si vous n’avez pas vu son expo « hors cadre » au Grand Palais en 2005-2006, si vous n’avez pas l’occasion de voir les modules exposés dans plusieurs villes d’Europe et ailleurs (Washington, Buenos Aires, New-York, Singapour …), faites un petit tour au ministère de la Culture, à Paris (Immeuble des Bons Enfants,182, rue Saint-Honoré, Paris 1er - du lundi au vendredi de 9 à 19 h, jusqu’au 7septembre) : une soixantaine de clichés surprenants vous y attendent.

Des photos qui sont quelques des fruits d’un travail (de commande) effectué dans plusieurs musées et galeries, dans ces «lieux redoutablement chargés de mémoire et infiniment photographiés » qui prennent  grâce au talent de Rondeau une dimension nouvelle, un mystère nouveau, un âme nouvelle.

«Image. Ma seule et unique passion », s’écriait Baudelaire. Gérard pourrait chanter la même confession : « L’image, ma primitive passion »… Chez Gérard, qui vit à Reims et parcourt l’Europe et le monde en reporter d’art, tout est dans le regard. Y compris ce qui est hors champ, hors cadre, hors du visible. L’œil d’un Maître qui ne se contente pas de voir mais qui perce les murs des apparences, viole les secrets des êtres, des choses et des paysages. Et éclaire. « Photos », c’est lumière…

Un œil lumière, Gérard Rondeau. Un esprit lumière.  Qui sait donner des  couleurs au noir et blanc, du relief aux gris, de l’éclat aux ombres. Qui sait surtout explorer les  « lieux du temps » et les « temps des lieux ». En dégageant ce qui est le plus difficile à décrire, écrire, transcrire : l’atmosphère d’un lieu, d’un instant, d’une scène et l’âme d’un personnage, d’une oeuvre, d’une chose. En figeant ce qui semble insaisissable, en faisant voler ce qui paraît statufié, en faisant vivre l’inerte. Métaphysique, les reportages de Gérard !

« Un photographe acteur plus que témoin » a-t-on dit de lui. C’est vrai. Surtout quand il se « promène » en Afrique, dans les Balkans, sur  le Chemin des Dames ou … dans Strasbourg !  « Les grands artistes ne sont pas les transcripteurs du monde, ils en sont les rivaux », disait Malraux…

Daniel RIOT


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