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Tempête sous un capot

Publié le 23 juillet 2007 par Philostrate
Pour un peu, on se croirait dans un album de Michel  Vaillant. Jean Graton, père du  champion automobile le plus célèbre de la bande-dessinée, n'aurait sans doute pas imaginé mieux que l'affaire d'espionnage industriel qui  défraie actuellement la chronique en Formule 1. Dans le rôle  du traître à la Bob Krammer, l'ancien chef mécanicien de l'écurie Ferrari, convaincu d'avoir livré quelques informations sensibles à la concurrence, comprendre le team McLaren-Mercedes.    L'affaire fait d'autant plus de bruit depuis quelques semaines que les deux équipes sont à la lutte en tête des classements des pilotes et des constructeurs. Une belle affaire de barbouzes sur fond de gomme et d'huile de vidange où, drôle d'alliance, Anglais et Allemands - surtout Anglais, Ah, perfide Albion ! - s'entendent pour écarter la menace italienne. Du Michel Vaillant dans le texte je vous dis, ne manquent que le Leader et ses âmes damnées, Le fantôme des 24H et Steve Warson pour que le tableau soit complet !    L'histoire de l'espionnage industriel et des regards indiscrets glissés sous le capot de la voiture du voisin est aussi vieille que l'automobile. Du temps où Louis Renault et ses frères bricolaient à la fin du XIXe siècle un système de prise directe vite breveté dans leur baraque de l'île Seguin, Panhard-Levassor et consorts avaient déjà une sérieuse tendance à loucher du côté de Billancourt. C'est humain, bien que pas très glorieux…    Dans le climat actuel, qui sait pourtant où peut mener ce fait divers mécanique ? Dans le vélo, la moindre affaire de dopage ou de suspension d'un coureur par son équipe nationale menace désormais de faire suspendre le Tour de France ou d'obliger l'ensemble du peloton à enfiler le maillot rayé à la Rapetout porté dans les BD par les repris de justice. Dans l'impossibilité d'évaluer précisément la manière dont les "fuites" organisées par l'ancien chef mécano de Ferrari en faveur de McLaren-Mercedes influent sur la saison de F1, la sagesse ne voudrait-elle pas aussi, principe de précaution oblige, que le championnat du monde 2007 soit purement et simplement annulé ?    Voilà de quoi en tout cas alimenter les réflexions de la télévision allemande sur ce qu'il convient ou pas de diffuser. Car quoi, lorsque l'on est à cheval sur les principes et que l'entorse à la règle de quelques-uns suffit à remettre à l'ordre du jour le vilain principe de la peine collective, une médiocre affaire de dopage vaut bien une sombre affaire d'espionnage. Or, ce week-end, je n'ai pas constaté sur les chaînes allemandes d'embargo sur le dernier Grand Prix. Il se disputait où déjà ? En Allemagne, sur le circuit du Nürburgring. Combien y avait-il de pilotes allemands en lice ? Cinq. Ach, Fife le schporte !

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