Magazine Bébé

Petite crise de révolte

Publié le 23 juillet 2007 par Syven

Ah ça ! Ca faisait depuis la grossesse que je n'avais pas pondu un article de révolte, et pourtant, j'en avais de la grogne ! Mais passons, car ce n'était pas encore bien méchant, pas encore suffisant pour exciter ma verve au point que j'ai envie de charger en soufflant de rage par les naseaux.

En ce moment, j'ai droit à ça, quasiment dès que je rencontre quelqu'un (de préférence qui possède ses propres enfants) :
"Alors, quand est-ce que tu reprends le boulot ? Tu allaites toujours ? Tu devrais penser à le sevrer dès maintenant tu sais ! Histoire de profiter ! Rho, et avec la reprise, tu vas voir, tu vas te sentir revivre ! Tu te sentiras plus libre au boulot ! Mais ne boude pas voyons ! Faudra bien que tu fasses comme tout le monde et que tu le laisses hein !"

Grrr.  Alors, d'une, je reprends le boulot le 3 septembre. De deux, je vais  attaquer le sevrage mi aout, et certainement pas avant. De trois, non, je ne vais pas me sentir plus libre au boulot. Mon boulot, ce n'est pas ma vie-ma passion. C'est alimentaire (même si ça ne me déplait pas et que je le fais très bien). La rédaction technique, en anglais de surcroit, ça paye, point barre. Etre assise 8 heures par jour, ce n'est pas ma définition de la liberté. Ca me gave qu'on estime de facto que je ne serais pas heureuse de rester à la maison avec le Haricot. OK, je suis tout sauf une femme d'intérieur, mais je pourrais très bien me laisser tenter si ce n'était pas un suicide financier.

Ce qui me gêne, ce n'est pas tant qu'on me parle de sevrage, qu'on me pose la question, qu'on me parle de sa propre expérience de reprise de vie active (ceci dit, si élever un gosse ce n'est pas une vie active, hum), non, ce qui m'énerve c'est la tendance de certaines personnes à vouloir enfoncer le clou, avec gentillesse, certes, mais surtout à coup de masse, en me le répétant avec certitude ET en riant de  la ride  de mon front plissé (très mauvais signe quand on me connaît).

Et puis ce qui me gonfle carrément, c'est quand je coupe le brillant exposé que j'entends pour la dixième fois en disant :
"c'est bon, hein lachez-moi deux minutes, j'ai encore un  mois et demi avec mon fils, j'ai encore le temps d'en profiter, j'aimerais bien qu'on me le laisse..."
Oui, ce qui me gonfle carrément c'est qu'on me réponde après avoir levé les yeux au ciel avec un sourire en fleur :
"Oh mais, ça va venir si vite tu vas voir ! (devant ma mine de taureau prêt à charger) Tu devrais t'y préparer dès maintenant ! Mais ne t'inquiète pas, ça va bien se passer..."
Généralement, c'est le moment que choisit Nereij pour intervenir (voire me retenir de bondir telle Lara Croft armée d'une pelle à gâteau).

Voilà. J'ai déjà tout prévu et organisé pour moi comme pour le Haricot. Mais je n'ai pas hâte. Je ne m'ennuie pas à la maison, je suis le genre de personne qui ne s'ennuie jamais. Même si j'apprécie la compagnie des adultes, même si quand Nereij rentre je suis soulagée qu'il s'occupe du petit pour que je souffle, causer le areuh et le ouin-ouin le reste de la journée, ça ne me dérange pas.

Je sais bien que ça ne va pas durer. J'ai conscience que jamais je n'aurais plus autant de temps à lui consacrer que pendant ce congé maternité. J'aimerais en profiter sans qu'on harcèle avec la séparation avenir à la moindre occasion, et surtout si ce n'est pas trop demander, sans qu'on se réjouisse d'avance pour moi.


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