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Il aime les bulles

Publié le 24 octobre 2008 par Omelette Seizeoeufs

Depuis longtemps nous avons compris que Nicolas Sarkozy n'était pas un libéral. Pas un vrai, en tout cas. Il n'a retenu du libéralisme que quelques prétextes rhétoriques qui peuvent être utile pour s'attaquer aux fléaux véritables que sont l'État providence et sa conséquence, les impôts et les charges sur les entreprises.

Mais quand on a le Pouvoir, il est possible d'aller plus vite, pour donner directement de l'argent aux entreprises, en allant des caisses (inépuisables) de l'État directement aux bilans trimestriels des entreprises, sans passer par la case économie.

Contrairement au libéral, au vrai, qui croit que toute intervention de l'État aura des conséquences néfastes, Nicolas Sarkozy semble croire que l'État n'est qu'un instrument de plus dans la guerre qui oppose l'entreprise (et par là s'entend la grosse entreprise) à tout ce qui n'est pas elle. Et en disant cela, je ne veux pas dire que les entreprises partagent cette vision du monde et de l'économie. J'ai même plutôt l'impression qu'elles aimeraient bien qu'il y ait une économie qui fonctionne.

Même le monde de la finance semble d'accord qu'il est mieux de faire circuler des sous. L'annonce (bruyante) d'un fonds souverain pour gonfler la Bourse française n'a pas empêché que cette même Bourse soit en chute libre aujourd'hui, les investisseurs faisant plus confiance aux règles de la finance qu'aux gesticulations du Mégalomane Nationale (ou Européen). Comme c'est curieux...

Puisque le cadeau de 10 milliards aux banques françaises est passée comme une lettre à la Banque Postale, le Très Grand Homme (TGH) a voulu aller plus loin en soutenant aussi le cours de la Bourse. (Je pense à un sketch des Deschiens : "ah, le CAC 40, je me souviens de quand c'était un tout petit CAC...") Dans la droite lignée du Paquet : vite, du fric pour les riches ! Gonflons artificiellement le cours de la Bourse !

Et c'est l'artifice qui est gênant. Après la bulle des subprimes, il faut d'urgence créer une nouvelle bulle, en balançant, à perte, des sous à droite et à gauche (mais plutôt à droite quand même). Décrochons la Bourse de l'économie réelle ! Faisons croire que l'on doit acheter des titres même si les entreprises en question sont en mauvaise posture ! Une bulle, vite !

Et puis, encore plus vite, une dette. Car si l'on doit donner de l'argent aux entreprises, il ne faut pas leur en prendre. C'est l'autre fondement de la théorie sarkozyënne de l'économie : moins d'impôts, moins de "charges", libérons les entreprises et tout ira bien (jusqu'au krach). Il nous faut donc de la dette. Tant pis pour l'État ruiné, il aura servi la noble cause du maintien du CAC. Il aura été une excellente pompe à fric.


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