Magazine Dom-Tom

Comédie humaine en Tahiti

Publié le 26 octobre 2008 par Argoul

Cinematamua à la Maison de la Culture

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Une fois par mois, le deuxième ou le troisième mercredi, on peut y voir de vieux films sur la vie à Tahiti ou dans les îles, présentés conjointement par le directeur de la Maison de la Culture et un membre de l’ICA. Le grand théâtre était plein car étaient projetés  des films ou extraits, en hommage à Adolphe Sylvain, photographe, cinéaste, producteur de musique, et à Claude Ruben journaliste, interviewer à la  radio et à la télé, récemment décédé.

Pour beaucoup d’habitants, c’était l’occasion de revivre ces années passées, de se reconnaître ou de reconnaître une personne de sa famille, de son district. Des jeunes, des moins jeunes, beaucoup de popa’a aussi. Trois popa’a s’étaient installées à quelques fauteuils de moi. Elles ne cessaient de parler fort, empêchant  les autres d’entendre. Dans le grand théâtre, l’acoustique n’est pas bonne, on entend aussi le bruit des voitures passant sur le boulevard Pomare, il y fait chaud mais quand des punaises de salon de thé discutent du prix du billet d’avion obtenu chez le Général, de leur propriété sur la Côte d’Azur, et autres cancans… s’en est trop ! Malgré les protestations de popa’a, de Polynésiens, rien n’y a fait, elles ont continué à raconter leur vie et surtout leurs sorties et leurs dépenses.

La projection terminée, je les ai retrouvées, récupérant leur voiture, garée DANS un massif de fleurs… Sans commentaire !

Pardon, j’oubliais, pour les séances de cinematamua, entrée GRATUITE sans réservation !

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Le chat a disparu

Vous vous souvenez, à mon retour de Huahine, j’avais retrouvé le rouquin mal en point. Il est venu plusieurs soirs de suite manger sa gamelle et puis, plus rien, disparu à jamais. Le couple de popa’a qui s’était inquiété pour lui ont été également très surpris de sa soudaine disparition. Je crains fort que sa vie de matou n’ait été abrégée par l’un des voisins de l’immeuble. Ce vieux couple édenté me saluait toujours et  parlait avec moi, mais depuis la disparition du rouquin, ils ne me disent plus bonjour, et fuient dans leur fare dès qu’ils m’aperçoivent.

Les Polynésiens en général ont un comportement très bizarre avec les animaux et j’ai pensé que, voyant l’intérêt que les popa’a portaient à un chat des rues, ils étaient jaloux. Pensez donc, des personnes achètent du ma’a pour un chat, le soignent, quel sacrilège ! Un chat, c’est fait pour attraper des souris et manger sa chasse, sinon, ouste ! Inutile de rire ou de me croire stupide, je les connais bien pour les fréquenter tous les jours.

Encore une histoire de terres

Samedi fin d’après-midi, au retour du bain de mer, E constate la présence de plusieurs voitures de gendarmes farani (la gendarmerie nationale) sur la terre familiale. Ses frères, sœurs, cousins, cousines tous semblent s’énerver. Puis, les mutoi (police nationale) remplacent les gendarmes. Mais que se passe-t-il ?

Quatre fare sont privés d’eau ! Le voisin (leur cousin) a sectionné volontairement un tuyau d’alimentation d’eau pour se venger. Après avoir, par des manœuvres bizarres empêché un jeune cousin d’obtenir sa clé après la construction de son fare OPH, après avoir été traîné au tribunal par une autre branche de la famille pour avoir construit deux fare pour ses enfants sur une terre ne lui appartenant pas,  il se venge.

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E me le précise : ce cousin est diacre.

Il a donc fallu déplacer les gendarmes, les policiers, la permanence de la mairie, le service des eaux, parlementer, réparer le tuyau endommagé et l’entendre dire au nouvel habitant de la terre familiale « j’ai mis ta maison aux enchères ».

Un calme relatif régnait en fin de soirée ! Les tupuna (ancêtres), les tupapa’u (revenants) vont arriver dare-dare !

On a volé les bananes du gendarme

Un immeuble et quatre maisons jumelées composent, autour d’une cour, le petit ensemble où j’habite. Dernièrement, un des habitants (un Demi) d’une maison, a récupéré des bureaux métalliques. Un petit camion les lui a livrés. Le problème c’est que le « Demi »  a donné le régime de bananes poussant dans le jardin de son voisin, un gendarme farani ! Les livreurs, des employés du Haussariat, ont eu vite fait de s’approprier le régime d’un coup de machette laissant en plan les feuilles sèches du bananier et autres déchets. Le gendarme a réclamé auprès de l’homme d’entretien. La guerre est déclarée et bat son plein !

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Trop de haine

La semaine dernière, E m’accoste :

 « Que fais-tu à Noël ?
- Je ne sais pas encore, c’est un peu tôt non ?
- Noël chez toi ou chez moi, et Jour de l’An chez moi ou chez toi ? Une fête chez chacune !
- Euh ! »

L’explication de cette précipitation, je l’ai trouvée hier. L’anniversaire d’une de ses petites-filles a été fêté hors sa présence. Ses enfants ont choisi d’inviter leur papa (séparé d’E) et sa concubine - alors E anticipe les fêtes de fin d’année. Une vengeance, quoi.
 
Et moi qui pensais ne pas avoir à partager mes huîtres et mon foie gras… Raté !

Sabine


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