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Baraka jacta est…

Publié le 28 octobre 2008 par Jlhuss

et Fingers crossed quand même…ne vendons pas la peau de l’élan…Etc etc…

Chronique d’une fin de campagne

L’âne et l’éléphant Par French Fry

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Nous sommes à une semaine jour pour jour des élections américaines. McCain n’a pas réussi à se refaire même après le troisième débat qui est considéré comme sa meilleure performance. Le creux demeure, entre 8 et 10 points. Le retard semble irréductible. Rien n’y fait, ni les attaques frontales à la politique de Georges Bush (lâché par tous…), ni les diatribes anti-rouges aux relents de Mc Carthysme, ni les mesquineries sur l’état civil d’Obama, ni les « Robot calls *».

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Depuis une semaine et demie les équipes de McCain commencent à le « larguer » : questionnement dans la presse, mise en question de la campagne, envoi de CV (! les collaborateurs cherchent à se placer), recherche du coupable d’une campagne « ratée ». Le phénomène était à ce point alarmant qu’un séminaire a été programmé à Arlington, en Virginie, loin des caméras, pour remotiver la Team dans la dernière ligne droite. Sujet : « Prendre part à une cause qui ne parvient pas remporter l’adhésion ne fait pas de vous un perdant, mais un compétiteur / Le perdant est celui qui quitte la partie avant la fin »… No comment.

Autre signe de « sauvetage de meuble » : des membres éminents du parti républicain ou très emblématiques sont susceptibles de perdre leurs sièges (jeu de mot mobilier…). Soucieux de garder une certaine marge de manœuvre au congrès, voire  leur propre gâteau, ils tentent d’envoyer des signaux pour faire comprendre à McCain qu’il doit désormais sauver ce qui peut l’être. Ils l’incitent à se rendre auprès des candidats ric-rac dans des états qui sont de moindre importance pour lui parce que moins dotés en sièges. C’est un peu cette démarche qui avait marqué la fin de campagne de Bob Dole face à Bill Clinton en 1996. Bref, ça sent le sapin… La Virginie, le Colorado, la Géorgie, traditionnellement bleus, rosissent de joie… Pour mémoire, rappelons que l’état de Virginie n’a jamais été remporté par un candidat démocrate depuis 1964.

Même la majorette (« Caribou Barbie » comme la nomme désormais la presse qui vient de découvrir que 150 000 dollars ont été dépensés pour son relooking…) veut ranger le drapeau de l’équipe : elle critique la stratégie de campagne, elle est en désaccord avec le staff des conseillers.   Un peu chiffon… Surtout sur fond de polémique au sujet des accusations mensongères de cette partisane de McCain qui avait assuré la semaine dernière, gnons et scarifications à l’appui sur toutes les télés, avoir été agressée au motif de son engagement pro-républicain. Elle clamait avoir été volée par un « homme de couleur » qui en aurait profité pour la marquer d’un B majuscule sur la joue, le « B » de Barack. Mensonges. Elle vient d’être confondue par la police. C’est dire le niveau de désespoir de certains illuminés pro-McCAin.On peut dire qu’entre Sarah Pompom, la « Crazy lady from the McCain Rally » et « l’affolée du cutter » le capitaine n’est pas aidé. Il traîne vraiment des boulets.

Pendant ce temps-là, notre homme au grand sourire est devenu une « chance » pour l’Amérique. De candidat, de compétiteur, il est devenu LA solution.  Il a transcendé les races, les sexes, les âges et les strates sociales. La levée de fond sans précédent, issue pour une grande part de gestes individuels et modestes, est l’un des signes de ce ralliement unique : 650 millions de dollars ! Là où Bill Clinton, au sommet de sa gloire, n’en comptait que 350. C’est énorme. C’est un océan de tous les espoirs matérialisé. Des espèces sonnantes pour rêver à ce qui ne s’achète plus : l’espoir. Cette épargne a été utilisée pour mettre en place un maillage jamais déployé aux États-Unis et des méthodes de campagne qui, n’en doutons pas, constituent déjà la référence et l’exemple absolu en la matière. D’autant plus que tout le monde souligne la « propreté » de cette campagne des démocrates face aux attaques raciales, identitaires, religieuses, morales que les républicains ont tenté de lancer maintes fois ces dernières semaines contre Obama. Il faut croire que pour une fois le crime ne paie pas…

Et face à la recherche d’emploi des collaborateurs de McCain qui postent leur « resume » ** à tour de bras, la presse parle déjà  de la répartition des rôles dans le staff Obamien. Il est question en particulier du cerveau de cette campagne modèle : David Axelrod. Certains le voient en grand « dircab » ou en « meilleur consultant du monde » pour son propre compte. Quant à Hillary elle prendrait les manettes d’un ministère…

Concernant Obama lui-même : le silence. Pas de vague. On laisse faire les stats. On ne force pas le trait. On reste ferme mais léger. Le chevet de mère grand, opérée de la hanche, a servi d’aubaine médiatique. Certainement sincère dans son attachement (il a maintes fois dit combien ses grands-parents ont été déterminants), Obama n’en est pas moins un vrai bon politique. Cette visite lui a permis de faire encore plus profil bas et de séduire insidieusement les quelques mamies floridiennes qui pourraient encore lui résister… Surtout depuis qu’elles ont perdu leur pension en bourse…

Mais ! Attention. Le pur Maverick de souche trompe-la-mort est un survivor, un revenant. Les sondages disent-ils vrais ? Certaines sources, plus marginales, parlent d’un écart de 3% entre les deux candidats tout au plus (institut Zogby). On ne sait jamais. Michelle Obama ne porte pas encore son manteau en peau d’ours…

* Appels téléphoniques automatisés et systématisés aux électeurs inscrits sur les listes électorales, débitant un discours anti-Obama et pro-républicain.

** En anglais dans le texte.

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