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Loi Evin et vins sur internet

Publié le 30 octobre 2008 par Chrisos

La liberté d’expression en danger?

Je lis ici que la liberté d’expression sur internet serait en danger. Pourquoi? À à cause de l’adaptation de la loi Evin sur internet. Je lis rapidement les textes de cette loi, et je m’aperçois qu’il n’est question que de publicité, propagande ou promotion des boissons alcoolisées (je zappe la partie tabac, hors sujet). Je me sens déjà moins concerné, surtout que la loi Evin grâce à son impact sur le tabac et l’alcool a selon moi plus d’avantages que d’inconvénients. D’autre part, la Ministre en charge du dossier se veut rassurante.

C’est la publicité qui est visée!

Même si je ne suis pas juriste, et que j’ai lu ça assez vite, je ne vois pas en quoi adapter une loi concernant la publicité sur les boissons alcooliques restreindrait la liberté. Donner son avis, informer, s’exprimer est, et sera toujours, possible. Dans la presse écrite, où la loi Evin est appliquée depuis belle lurette, il est toujours possible de parler de boissons alcooliques. Il n’y a pas de raison que ça change sur Internet non plus.
Ce qui ne sera pas complètement libre, ce sera la publicité, la promotion et la publi-information (publicité déguisée en reportage). Je ne vois pas où est le mal! Il faudrait d’ailleurs appliquer ça aux critiques/description de restaurants.

Moi bien, les autres pas bien?

Il y a bien sur des points très intéressants dans le point de vue du Sommelier-Consultant, et je le rejoins lorsqu’il parle de sensibiliser la population à la dégustation de vins de qualité. La modération, c’est très bien, les alcools forts, il faut s’en méfier. Mais ce n’est pas très malin de diaboliser les autres (vins vs alcools forts) quand on cherche de la reconnaissance et du soutien. Parce que je suis sur qu’il pourrait aussi y avoir des amateurs de Whisky, Cognacs ou autres alcools forts, mais nobles, qui trouveraient des arguments pour se défendre.

Pauvres vignerons

Je trouve aussi que faire de la démagogie en présentant les vignerons français comme des laissés pour comptes de tous les gouvernements successifs n’est pas très malin. Surtout que la population des vignerons est loin d’être homogène. Quand on voit le prix de vente de certains vins de Bordeaux, ou Bourgogne, on se demande où est la crise! Et puis quand on voit la marge que se font les restaurants sur le vin on se demande où sont la raison et la logique…
Alors bien sur, vigneron, tout comme restaurateur, ou tous les autres métiers, c’est difficile, ce n’est pas toujours rose, même si ça peut en faire rêver certains. Mais arrêtons de sacraliser les vignerons, les chefs… ce sont des gens comme les autres.
Oui, le bon vin est une fierté française , il fait partie de notre patrimoine et il faut le défendre, mais il faut être plus nuancé et ne pas tout mettre dans le même sac.

L’ignorance?

Idem, pourquoi jeter la pierre aux “ignorants” qui boivent du mauvais vin pas cher et aux salauds qui les exploitent? Ont-ils le choix (économique)? Et après tout, si leur but est avant tout de s’enivrer (point de vue que je ne cautionne pas et que je ne soutiens pas non plus, mais que je peux comprendre), pourquoi dépenseraient-ils plus?
Gardons les pieds sur terre et n’oublions pas que le bon vin, comme les bonnes choses, c’est avant tout du luxe, donc c’est rare. Il ne peut pas y en avoir à gogo, tout le temps, pour tout le monde.
C’est croire que le marché des consommateurs est infini qui est une hérésie et qui fait qu’on a autant de vins merdiques. La surproduction ou une production inadaptée au marché engendre la braderie des vins les moins reconnus, ceux qui finissent en cubi avec la mention “mélange de vins de différents pays de la Communauté européenne“.

Liberté d’expression sur Internet

Enfin, pour ceux qui parlent de liberté d’expression, elle a, hélas, un prix et il faut se battre pour la faire respecter. Sachez que n’importe quel quidam (à priori une personne sans profession officielle, qui a du temps à perdre) qui est gêné par ce qu’écrit un bloggeur peut, à tort ou à raison, l’assigner à comparaitre en citation directe au tribunal de Grande Instance, en l’accusant de diffamation. Il suffit pour la partie civile de trouver un avocat qui veut bien se charger de préparer un dossier (et ça se trouve, du moment qu’on le paie) et hop, le bloggeur se retrouve devant un juge, doit prendre un avocat pour assurer sa défense.
C’est plutôt rentable pour les avocats (de la partie civile et de la défense). Pour le bloggeur convaincu de son bon droit, c’est très cher payé pour s’exprimer librement (jouir d’un droit) et partager ses opinions.


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