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Mes stars et moi

Par Rob Gordon
Mes stars et moiIl n'y avait guère d'illusions à se faire à propos de Mes stars et moi, deuxième long de la réalisatrice du calamiteux À la folie... pas du tout. Comme dans son film précédent, Laëtitia Colombani s'intéresse de près à une histoire de harcèlement moral, l'utilisant cette fois pour bâtir une comédie. Cette idée de voir un fan très collant subir la vengeance de ses idoles exaspérées avait quelque chose de potentiellement réjouissant : jeu de massacre, comédie de boulevard ou satire du monde du cinéma. Le résultat ne ressemble à rien de tout cela, exploitant péniblement un postulat pourtant bien mis en place.
Clairement, Laëtitia Colombani ne sait pas comment développer une intrigue et donner de la dimension à des personnages. Ceux-ci sont réduits à leur plus simple expression, condamnant les acteurs à cabotiner misérablement dès qu'ils ont une réplique intéressante à défendre. Ainsi, la petite guéguerre entre les actrices incarnées par mesdemoiselles (pffffrt) Deneuve et Béart, qui aurait dû être très amusante, crée finalement la consternation : mal servies par des dialogues niveau CP-CE1, les voilà contraintes à ouvrir des yeux ronds comme des billes pour montrer à quel point les vacheries qu'elles lancent sont shocking. Et niveau yeux ronds, elles ont certainement dû prendre des leçons auprès de Mélanie Bernier, l'insupportable candide de service, qu'on a envie de baffer du début à la fin. Seul l'insubmersible Kad Merad attire encore et toujours la sympathie générale, prenant un vrai plaisir à jouer les médiocres sans trop en faire.
Prévisible de bout en bout (après l'exposition des harcèlements pratiqués par le héros, on verra chacune des trois actrices se venger à sa façon, avant que tout le monde ne reparte mais dans la main), Mes stars et moi ennuie et énerve de plus en plus, tant on a l'impression de voir littéralement Colombani boucher les trous de son scénario avec des gags stupides et des ellipses nazes. Qu'on arrête donc cette manie de foutre un animal ronchon dans un film dès qu'on a peur de ne pas atteindre l'heure et demie règlementaire. Qu'on arrête aussi de prendre les femmes pour des chienchiens (chienchiennes ?) qui rappliquent dès qu'on leur offre un bouquet de roses, oubliant tout à coup tous les mauvais coups subis précédemment. Qu'on arrête de prendre les spectateurs pour des cons, tout simplement.
3/10

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