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Des fleurs dans les cabas, la mort dans l'âme

Publié le 02 novembre 2008 par Irene
C'est bien un week-end de Toussaint. On pouvait en douter encore, samedi matin, à Tours, entre l'affluence aux Halles et la plupart des boutiques ouvertes. Dans la rue, une bise glaciale m'a bousculée alors que je tentais d'éviter les flaques et les feuilles glissantes qui gisaient au sol. Pour échapper à la grisaille et à une petite pluie, je me suis réfugiée sous les frondaisons du boulevard Béranger, où se tient depuis 1874, chaque mercredi et chaque samedi, été comme hiver, un merveilleux marché aux fleurs (l'un des plus importants de France, avec environ 60 horticulteurs, fleuristes, pépiniéristes…). En comparaison, j'avoue avoir été carrément déçue par celui de Nice… Le marché aux fleurs de la Toussaint n'est pas mon favori, avec cette débauche de chrysanthèmes démesurés, dopés à je ne sais quel EPO horticole. J'ai opté pour la sobriété : une potée à petites fleurs blanches, au coeur d'un jaune délicat, que j'ai eu grand mal à rapporter chez moi. Pour contrer la morosité, je me suis acheté un jeu dans cette caverne d'Ali-Baba qu'est La règle du jeu : Time's up, édition bleue, qui consiste à faire deviner des personnages réels ou fictifs à son équipe, par une description d'abord, puis par un seul mot, puis par un mime. De bonnes soirées en perspective… Pour contrer le spleen, j'aurais dû écouter des airs primesautiers des années 80, pour reprendre une expression de Faustine, qui a investi récemment dans un coffret de 5 CD à 9,90 € (imbattable). Mais j'ai préféré la mélancolie désabusée de Christophe et de Coralie Clément, dont les derniers albums sont excellents. J'aurais dû me plonger dans L'Almanach Vermot, mais j'ai préféré Salter et MacEwan. Je savourerai ensuite la correspondance d'Anny Duperey avec la peintre Nina Vidrovitch, De la vie dans son art, de l'art dans sa vie (éd. Seuil), où l'artiste cite curieusement le deuxième ouvrage que j'ai écrit sur les oiseaux migrateurs, en 1994. Visiblement, les mots d'oiseaux la subjuguent. En parlant d'oiseaux, les cris des mésanges, mélangés à ceux d'enfants insouciants, égayaient les allées du cimetière où je suis allée jardiner sur la tombe de mon père. En repassant par le marché des Jacobins, au Mans cette fois, j'ai acheté une bouteille de coteaux-du-loir à un petit producteur de Montabon. Un pineau d'Aunis de 2005. Un cousin d'X Noir, mais sans les bulles.

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